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Région Limousin
samedi 23 novembre 2024

Train Limoges-Angoulême : le soutien des politiques est unanime, la ligne devrait rouvrir mais pas avant 2030

Suspendue depuis 2018, la ligne ferroviaire entre Limoges et Angoulême fait partie des projets prioritaires pour réduire l’enclavement de la capitale limousine. Unanimes sur l’intérêt du projet, les élus de Haute-Vienne ont reçu la confirmation du soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine mais le « bout du tunnel » est encore bien loin et la ligne ne rouvrira au plus tôt qu’en 2030…

Mise en service en 1875, la ligne ferroviaire entre Limoges et Angoulême a connu ses heures de gloire au milieu du siècle dernier, avant d’être réduite à partir de 1990 au « simple rôle » de ligne TER. Dégradée de son rang de tronçon d’une ligne express, la ligne sera fermée en 2018 lorsqu’un défaut de « géométrie des voies » sera constaté entre Saillat-Chassenon et Angoulême.

Délaissée depuis 5 ans, cette ligne constitue pourtant l’un des axes de désenclavement de Limoges car elle permettrait de raccorder la gare des Bénédictins à la gare LGV d’Angoulême pour rejoindre ensuite plus rapidement Paris (1h45) et surtout Bordeaux (35 min). Avant son arrêt, la ligne TER 18 entre Limoges et Angoulême proposait 5 aller-retour par jour et était utilisée par 80 000 usagers par an.

En 2019, la Nature avait déjà commencé à reprendre ses droits sur la ligne © Tpe.g5.stan via Wikipedia

Les élus haut-viennois unanimes et soutenus par la Région

La région Nouvelle-Aquitaine attendait les résultats d’études lancées en 2021, pour évaluer l’ampleur et le coût des travaux de régénération de la ligne, avant de se prononcer mais il semble que l’issue sera positive.

Hier, Alain Rousset a bien confirmé aux élus haut-viennois que la Région Nouvelle-Aquitaine participera aux financements des études et travaux nécessaires dont le montant global est pour l’instant évalué à 240 millions d’euros avec une première phase de travaux pour un montant de 36 millions d’euros entre 2023 et 2027. Intégrée à la demande de la Région dans le Contrat de plan État-Région Mobilité 2023-2027, cette première phase devrait faire l’objet d’un co-financement : 40% par l’État et de 60% par les collectivités territoriales.

Si la Région Nouvelle-Aquitaine a déjà confirmé sa participation à hauteur de 2/3 de la part des collectivités, soit 14.4 millions d’euros, et Jean-Claude Leblois et Guillaume Guérin ont unanimement assuré de leur engagement s’ils avaient l’appui de l’État et de la Région. Le département de la Haute-Vienne et Limoges Métropole devraient donc se partager le financement des 7 millions d’euros manquants pour boucler la première enveloppe.

Une réouverture envisagée à l’horizon de 2030 au mieux

Si cette réouverture prochaine est une bonne nouvelle pour le désenclavement du territoire, surtout après la fin probable du « mirage Railcoop », les limougeauds vont cependant devoir prendre leur mal en patience avant de pouvoir profiter de cette nouvelle voie potentielle. En effet, Alain Rousset a indiqué des relations compliquées avec la SNCF concernant l’ingénierie technique et financière du projet, et rappelé que les projets ferroviaires étaient des projets de long terme avec des temps d’études très longs.

Tels qu’ils sont actuellement envisagés, les travaux devraient donc être réalisés en au moins deux phases dont la phase principale ne se fera qu’après 2027 et devrait être intégrée à un second Contrat de plan État-Région. Concrètement, si l’unanimité est de bonne augure pour le projet, la réouverture de la ligne n’est pas envisagée avant 2030 dans le meilleur des cas.

Régénération en cours entre Aixe-sur-Vienne et Limoges

En attendant que les travaux de la section entre Saillat-Chassenon et Angoulême ne soient engagés, un chantier est actuellement en cours sur les 10 kilomètres de voies ferrées entre Limoges et Aixe-sur-Vienne. Débuté au mois de septembre, il consiste à remplacer quelques 2000 traverses de bois par des éléments en béton, à renouveler les rails, avec une solution de réemploi qui a permis de diminuer les coût et à régénérer deux ouvrages d’arts et deux passages à niveau.

Un chantier, dont le coût de 10 millions d’euros a été financé par l’État et la Région, et qui vise à éviter toute limitation de vitesse et surtout à maintenir le reste de la ligne en état en vue de la réouverture globale. Les travaux vont durer jusqu’à la mi-décembre et pendant toute la durée des travaux, ce sont des bus qui assurent la liaison entre Limoges et Saillat-Chassenon…

Brice Milbergue
Brice Milbergue
Rédacteur en chef d'Actus Limousin

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