Avant la reprise de la saison des concerts et alors qu’il est en pleine écriture de son deuxième album, Actus Limousin a rencontré Baptiste Ventadour, en terrasse. L’occasion d’un portrait du chanteur corrézien à la voix si singulière.
Sa silhouette est reconnaissable de loin. Guitare sur le dos et cheveux frisés au vent, Baptiste Ventadour, 26 ans, marche d’un pas décidé vers la terrasse où nous l’attendons. Sourire aux lèvres derrière ses lunettes de soleil et chemise légère, l’artiste s’installe à la cool. Ventadour, un nom prédestiné pour le chanteur originaire d’Ussel, ville où a longtemps vécu le célèbre troubadour du XIIème siècle Bernart de Ventadour.
Troubadour des temps modernes, Baptiste l’est sans doute un peu. Avec cette voix rauque si particulière, il a déjà conquis son public. Depuis bien longtemps. A l’époque du lycée d’abord dans un petit groupe puis dans les rues de la belle Sarlat-la-Canéda en Dordogne. « Je faisais des études de cinéma là-bas et j’en avais marre. J’ai commencé à jouer de la guitare dans la rue », retrace le jeune Corrézien aujourd’hui installé à Clermont-Ferrand où il a d’ailleurs aussi chanté dans la rue, place de Jaude.
Mais c’est réellement en 2020, en pleine pandémie, que sa carrière d’auteur-compositeur-interprète commence à décoller. « J’ai remporté le Prix Corrèze Tremplin Jeunes Talents du Brive Festival et j’ai participé aux iNOUïS du Printemps de Bourges notamment », raconte-t-il café à la main. Mais la rencontre qui va véritablement changer le jeune homme, c’est celle avec un certain Francis Cabrel. « J’ai remporté le prix Voix du sud des Rencontres d’Astaffort en 2020, l’association fondée par Francis Cabrel. Il est très humain. Ensuite, il m’a soutenu et on a fait plusieurs plateaux ensemble, c’est vraiment une référence pour moi. Il y a Brel, il y a Piaf et il y a Cabrel », reprend l’artiste, des étoiles dans les yeux à travers ses lunettes.
Un premier album en 2022
Le jeune artiste continue à confier : « J’ai la chance d’être bien accompagné depuis le début. Par Grand Corps Malade (il lui a écrit une chanson, ndlr), Francis Cabrel donc ou encore plus récemment Dionysos. Quand on vient d’un milieu rural comme la Corrèze, ce n’est pas évident de rentrer dans le réseau, de se faire une place. »
En mai 2022, l’Ussellois sort son premier album aux allures folk « Pour la beauté du geste », avec notamment le titre » Que reste-t-il ? « . Les chansons passent sur les radios nationales et le jeune homme se fait une place dans le monde de la variété française. Mais il garde les pieds sur terre, reste entouré de ceux qui l’accompagnent depuis le départ. « Mon manager me suit depuis le départ comme mon tourneur. » Le tourneur (celui qui organise la tournée de l’artiste) est aussi un local. « C’est Mélodyn à Meyssac, c’est eux qui programment tout, on a un lien fort, il y a un côté familial », reprend-t-il.
Depuis la sortie de son premier album, le chanteur a enchaîné les concerts justement. « J’ai fait plus de 200 dates », compte Baptiste Ventadour qui a notamment réalisé la première partie de la tournée de Claudio Capéo et celle de Dionysos. « J’étais en guest à Europavox à Clermont et à l’Eccausystème à Gignac dans le Lot. » Entre-temps, le jeune artiste a continué d’écrire. Trois chansons sont sorties depuis son premier album : L’Autoroute, en duo avec Zélie, Nos années perdues, écrite par Mickey 3D et composée par H-Burns, et Châtellerault.
Des musiques dans l’air du temps qui annoncent la sortie d’un nouvel album. « Ça fait déjà quelques mois que j’ai commencé à écrire. J’ai une quarantaine de textes, il va falloir choisir ! Je prends beaucoup de temps pour écrire. On est dans une époque où on nous demande de sortir beaucoup de contenus et vite mais moi je préfère prendre le temps de réfléchir. Je n’ai pas envie de sortir des chansons que je regretterais dans dix ans, je veux être fier de tout ce que je fais », admet honnêtement l’Ussellois.
A quoi s’attendre dans ce futur album ?
S’ancrer dans son époque jusqu’au coeur de ses textes. « On est dans une période tellement particulière, c’est inédit tout ce qu’on vit. Il y a des airs de fin du monde mais moi je veux raconter qu’il faut garder espoir justement. Notre époque, elle est fascinante et elle m’inspire. C’est difficile d’être jeune en 2025. Le changement climatique, la politique … Tout est inquiétant et désespérant et pourtant il faut garder espoir », résume-t-il.
L’amour, le temps qui passe … sont autant de thèmes abordés dans les textes de l’artiste qui n’est jamais loin de la Corrèze : « Je suis bien ici. J’aime bien Paris mais pour trois ou quatre jours pas plus. Ici entre Clermont, la Dordogne où il y a mon frère (l’illustrateur Thibault Prugne, ndlr) et la Corrèze où j’ai ma famille, je suis entouré de tous les gens que j’aime et c’est ça le plus important. »
Vous pouvez écouter Baptiste Ventadour : sur Youtube, Spotify, Deezer … Et également le suivre sur les réseaux sociaux : Facebook et Instagram.
