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Région Limousin
lundi 21 avril 2025

On a couru l’édition 2025 du Millevaches Monédières Trail : trempés mais heureux !

Bugeat rassemblait tous les départs de la 14ème édition du « Millevaches-Monédières Trail », ce samedi 19 avril. Plus de 1.500 sportifs (record de participation) ont parcouru les trois circuits tracés dans les landes, forêts et tourbières du Plateau. Actus Limousin était une fois de plus de ceux-là, sur le parcours de 27 kilomètres. Spoiler : c’était beau, sauvage et humide. 

Chez Actus Limousin, on les connaît les mauvaises blagues du printemps sur le Plateau de Millevaches. Celles qui nous font croire le vendredi qu’en avril on peut se découvrir d’un fil, et nous rincent d’une douche froide le lendemain. C’est exactement le scénario que l’on a vécu en ce week-end de Pâques 2025.

Pourtant comme 580 autres coureurs, j’étais sur la ligne du départ, bien accompagné, du trail des Millesources à 11 heures, ce samedi 19 avril, sous un ciel menaçant et espérant éviter les gouttes. Il faut dire que j’avais été réchauffé par l’édition précédente où le soleil avait été de la partie. Rien de tout ça cette année. Veste de pluie dans le sac à dos, je sais pertinemment que j’en aurai besoin.

Nuages noirs sur la ligne de départ du Millevaches Monédières Trail 2025, la veste de pluie ne sera pas un luxe ! © Jérémy Truant

10 h 58. Le speaker met l’ambiance sur la place de l’église de Bugeat où l’arche verte de la Corrèze flotte fièrement. « Est-ce qu’il y en a qui viennent de Paris ? De Creuse ? De Marseille ? », questionne l’animateur qui obtient au moins une réponse positive à chaque interpellation. Depuis quelques années, le trail corrézien a réussi à se faire un nom à travers l’hexagone.

Après une « hoooolà » en guise d’échauffement (pour ma part ce sera le seul), le départ est lancé et le long peloton que nous formons dévale la rue de la Mairie. Comme 412 autres coureurs l’avaient fait 2 heures avant nous pour le parcours de l’Olympic trail Alain Mimoun (55 km) et comme 344 allaient le faire à midi pour le Cross-country (12 km).

Les premiers kilomètres se font un peu au ralenti. Les passages sont étroits et nous sommes nombreux. Tant mieux pour le coureur que je suis qui ne s’est pas vraiment entraîné cet hiver. « On a le temps de chercher des champignons au moins », rigole mon voisin de course.

Le « peloton » du Millevaches Monédières Trail s’étire dans la côte © Jérémy Truant

Des champignons, aucun à l’horizon. Ici, on a coutume de dire qu’il faut une bonne averse pour les voir sortir. Ça tombe bien : 5ème kilomètre, première « drachée » comme on dit en Bretagne. 11 h 16, en pleine première grosse côte, je sors la veste de pluie. Si le temps a changé d’un coup, l’ambiance et la bonne humeur sont toujours au rendez-vous entre les coureurs.

Finalement, les kilomètres défilent assez rapidement sur ce parcours que les organisateurs avaient qualifié d’ « exceptionnellement très roulant au cœur d’une nature intouchée ». 570 mètres de dénivelé positif sont annoncés. En parlant d’organisateurs, saluons les nombreux bénévoles présents tout au long du parcours, une vraie source de motivation !

« Silence nidification »

Des sources, justement, il en est question sur le parcours puisque l’on traverse à plusieurs reprises des tourbières. Sous la pluie battante, le tracé semble nous avoir téléporté en Irlande, les pubs en moins. Un panneau indique « Silence nidification, zone de silence » : nous traversons un espace où l’Autour des Palombes et la Pie Grièche sont entrain de couver. Le calme est de mise et semble respecté par tous.

Très vite, on replonge dans une forêt sombre et humide. Quelques côtes plus loin, le ravitaillement arrive à point nommé. Emmental, saucisson et cola permettent de tenir pour la grosse dizaine de kilomètres qui reste à courir. Les jambes commencent à être lourdes. Une nouvelle averse me permet d’accélérer, hors de question de rester plus longtemps sous cette pluie battante.

Ça goye dans les tourbières

Une nouvelle zone tourbeuse apparaît. Une de mes baskets manque d’y rester. Les orteils serrés, je tiens bon. « Là on goye ! », constate l’athlète derrière moi, forcément un Corrézien. « Goyer », c’est le mot occitan limousin que l’on emploie lorsque sa chaussure s’enfonce tellement dans l’eau ou la boue qu’elle se remplie.

Sauvages et humides, les tourbières du Plateau c’est vraiment l’endroit parfait pour « goyer » ! © Jérémy Truant

J’ai donc « goyé » comme tout bon Corrézien qui se respecte. Mes chaussettes et mes pieds seront donc trempés jusqu’à la fin du périple qui ne semble plus très loin. La pluie a même cessé. Mais les traceurs du circuit ont réservé des surprises jusqu’au bout puisqu’une belle dernière côte dans un pré nous attend. Ensuite, le parcours descend jusqu’à Bugeat, terminus de l’aventure.

Dans le bourg, sous les encouragements, impossible de marcher la dernière montée, il faut courir ou du moins trottiner. 3 h 05 plus tard, me voilà à nouveau franchir l’arche de la Corrèze dans l’autre sens et sous un petit rayon de soleil. Le vainqueur est arrivé plus d’une heure et quart avant moi, rien que ça.

Bière à la main pour la récup’, je constate en regardant les sourires autour de moi que le Millevaches Monédières Trail a tenu toutes ses promesses, une nouvelle fois, malgré le temps capricieux. Prochaine étape du circuit des trails Corréziens dans le challenge Corrèze destination trail : l’Aquaterra à Bort-les-Orgues le 12 juillet. Nul doute qu’Actus Limousin sera sur la ligne de départ, tout comme le soleil.

Pour toute information sur le « Millevaches-Monédières Trail », rendez-vous sur leur site.

Et pour les résultats c’est par ici : Olympic trail Alain Mimoun, Trail des Millesources, Cross-country. Deux marches nordiques étaient aussi à l’affiche : 26 kilomètres et 12 kilomètres.

Jérémy Truant
Jérémy Truant
Journaliste Actus Limousin

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