Avec des étés flirtant dangereusement avec les 40°C, Brive-la-Gaillarde a décidé de ne pas rester les bras croisés et d’engager une démarche de revégétalisation des espaces urbains pour lutter contre les effets du réchauffement climatique. Entre plantations temporaires, sensibilisation du public et volonté politique, la ville accélère sa mue.
Une stratégie lancée dès 2017
La revégétalisation de la cité gaillarde n’est pas née d’un coup de chaud passager. Depuis 2017, la municipalité a engagé une transformation progressive de ses espaces urbains, avec des objectifs clairs : reconquérir les zones minéralisées et créer des îlots de fraîcheur. Voie verte, plantation de plus de 800 arbres, transformation des cours d’école : la ville avance à grands pas.
Et si les fleurs, les haies et les arbres sont agréables à l’œil, leur présence ne répond pas qu’à des critères esthétiques. En période de canicule, la végétation permet de faire baisser la température jusqu’à 4°C. Elle améliore aussi la qualité de l’air, favorise la biodiversité, et offre aux habitants des lieux de détente et de convivialité. Bref, une ville plus verte, c’est une ville plus vivable.
Dans les écoles élémentaires Michel Peyramaure, Thérèse Simonet et Jules Vallès, le bitume cède peu à peu sa place à des revêtements drainants, plus adaptés aux épisodes pluvieux et propices à la croissance des plantations. Une manière aussi d’apprendre dès le plus jeune âge à faire place à la nature.
La Fête des Jardins : célébrer la nature en ville
Le 12 avril dernier, la première « Fête des Jardins » a investi les places Charles de Gaulle, du Civoire et de la Halle. De nombreux participants – professionnels du jardinage, acteurs de la biodiversité, collectivités et associations – ont partagé leur passion du végétal à travers des ateliers, des animations et des stands. Objectif : rassembler, sensibiliser et faire connaître les initiatives locales en faveur de l’environnement.
Parmi les réalisations phares : un jardin éphémère créé par le service des Espaces verts près de La Halle. Un jardin « éphémère », certes, mais pas si temporaire que ça car si les végétaux sont régulièrement renouvelés pour tester leur résistance à la chaleur (la place de la Halle devenant une véritable fournaise l’été venu), la structure, elle, est conçue pour durer. Une manière de joindre l’utile à l’agréable, tout en s’inscrivant dans le Plan Climat Air Énergie Territorial (PCAET).
Autre initiative marquante : un mini-jardin installé place du Civoire dans le cadre d’une battle verte entre deux binômes de travailleurs en situation de handicap. Un clin d’œil végétal et inclusif qui montre l’inclusion des personnes en situation de handicap dans les projets environnementaux.
Brive se projette dans le vert
La « Fête des Jardins » a donné un coup d’accélérateur aux projets à venir. Parmi les grands chantiers annoncés : la place Winston Churchill, qui sera bientôt entièrement réaménagée. Le parking conservera ses 100 places mais sera encadré de plusieurs dizaines d’arbres. De son côté, le square Boudy s’apprête à se refaire une beauté verte dès juin 2025.
Et la dynamique ne s’arrête pas là. Des « rues-jardins », agrémentées de bacs végétalisés, verront progressivement le jour dans le centre-ville. Le programme de déminéralisation des cours d’école se poursuivra au rythme d’une à deux écoles par an. Quant aux grands boulevards, ils continueront de se parer d’essences variées, adaptées au climat local.
Vers une ville plus résiliente et inspirante
En redonnant une place à la nature, Brive-la-Gaillarde montre qu’il est possible de conjuguer urbanisme, écologie et qualité de vie. La stratégie municipale s’inscrit dans une logique de long terme, portée par une volonté politique forte et associée à un engagement croissant des habitants. Il ne s’agit pas seulement d’embellir la ville, mais de la rendre plus résiliente face aux défis climatiques.
Alors, entre deux périodes de chaleur, une balade à l’ombre d’un tilleul nouvellement planté pourrait bien devenir le nouveau luxe urbain.
