Plus de 15 000 insectes sont à voir à La Cité des insectes à Nedde, à la croisée des trois départements limousins. Un lieu étonnant qui propose une plongée dans un monde méconnu pour appréhender ce microcosme et comprendre l’importance des insectes pour l’avenir de l’homme.
Les « bestioles » à six pattes ont trouvé leur paradis à « la Cité des insectes », à une petite dizaine de kilomètres de Vassivière et d’Eymoutiers. Depuis plus 30 ans ce musée, complété par un vivarium et des jardins, accueille quelques 15 000 spécimens d’insectes du monde entier : des coléoptères, des carabes, des papillons, des libellules, des phasmes, de fourmis… Dans les années 80, cette ferme était exploitée par Mike Evans, un apiculteur qui l’a ouverte au public en 1994 avec des animations autour de la vie des abeilles. Il a ensuite présenté une collection d’insectes constituée dans les années 70 par Didier Mazeau, entomologiste local, et complétée par la suite avec les dons des collections d’entomologistes amateurs comme Frédéric Hauwel, Jacques Priouret, Eric Brandibas…

La ferme pédagogique reprise en 2006 par Jim et Régine Elliott attire en moyenne 15 000 visiteurs par an. « Nous avons créé ce musée de l’insecte puis développé les collections qui sont en perpétuelle évolution » indique Régine Elliott, « tous les ans, nous proposons des nouveautés, des animations pour les familles et les scolaires de la maternelle à l’université. Cette année, l’exposition temporaire est consacrée à Richard Wilkinson. »
Une étonnante collection de 15 000 spécimens
Dès l’entrée, on remonte le temps dans un cabinet de curiosités, une pièce emplie de « merveilles » naturelles et artificielles dont raffolait les rois… Il faudra dénicher l’intrus parmi les centaines d’animaux empaillés et d’insectes exposés. « A cette époque, on n’était pas dans une démarche scientifique » signale Nadia, la guide, « il fallait d’abord en mettre plein la vue aux visiteurs. Longtemps, on a cru que les insectes apparaissaient comme ça, comme une génération spontanée. »

Dans la salle de l’entomologiste qui rend hommage à Jean Henri Fabre, on explore chaque famille d’insectes et on découvre leur rapport à l’homme et l’environnement. La collection d’insectes des XIXe et XXe siècles regroupe plus de 15 000 spécimens originaires du Limousin, d’Afrique, d’Amérique et d’Asie et « un seul est faux ! » prévient Nadia. A ce jour, quelques 1,3 milliards d’insectes différents sont connus dans le monde. Chacun occupe une place dans l’écosystème et la chaîne alimentaire. Certains ont déployé des moyens de défense originaux pour échapper aux prédateurs.

« La coccinelle est rouge pour prévenir qu’elle est toxique si elle est mangée » signale Nadia, « le mimétisme est aussi un bon moyen de faire peur aux prédateurs comme ces syrphes, des mouches en costume d’abeille qui se font passer pour des abeilles mais qui ne piquent pas. Un spécimen de papillon avec de faux yeux sur ses ailes imite à merveille une chouette. Les phasmes se cachent si bien qu’on ne les voit pas, ils ressemblent à un bâton ou à une feuille. La fourni des bois lance de l‘acide et ses mandibules servent à combattre, pas à se nourrir. »
Vers de farine et grillons au chocolat à goûter
A la fin de la visite guidée de deux heures, le moment aussi attendu que redouté arrive avec la dégustation d’insectes, des vers de farine ou des grillons natures, fumés ou enrobés de chocolat blanc. Contre toute attente, les enfants sont les plus impatients d’y goûter. Les « Miam c’est bon ! » et « J’en veux d’autres ! » se font écho de leur enthousiasme. Aujourd’hui, deux milliards de terriens se nourrissent d’insectes. « En Europe et en Amérique du Nord, on en a mangé jusqu’au XIXe siècle » raconte Régine Elliott, « l’industrie agroalimentaire les a remplacés par les fruits de mer. On fait de la pédagogie car les insectes peuvent faire peur mais c’est une source de protéines intéressante pour la santé et pour l’environnement. »

Cinq expositions sont également à découvrir à commencer par un criquet géant interactif venant du « Palais de la Découverte » de Paris qui permet de voir ses organes internes. Une exposition est consacrée aux insectes sociaux avec une fourmilière géante. Et celle intitulée « Insectes, cultures et traditions » est tès instructive et montre les liens entre l’homme et les insectes avec le combat incessant mené contre les bêtes à six pattes à coups de pesticides. Des vitrines regorgent d’instruments utilisés pour les éradiquer sans pitié, de la tapette à main à l’énorme pulvérisateur.

Avant de passer aux jardins gérés en permaculture, des arthropodes sont à découvrir dans le vivarium. Le plus difficile est d’apercevoir ceux qui se fondent dans leur environnement au point de passer inaperçus au premier coup d’oeil.
Des insectes à l’effigie de personnages de BD
L’artiste britannique Richard Wilkinson s’inspire d’insectes, comme la mante religieuse ou d’un coléoptère, pour réinterpréter les grands personnages de la Pop Culture. Son travail s’inspire de l’esthétique scientifique du XVIIe au XIXe siècle qu’il détourne pour créer d’incroyables images de Spiderman, Batman, Yoda, Pikachu, Bugs Bunny & co… Dans sa série « Arthropoda iconicus » dont une partie est visible à la Cité des Insectes, avec l’exposition temporaire intitulée « Les Insectes dans la Pop Culture », on découvre des insectes imaginaires et des arthropodes ressemblant à des personnages de BD, des super-héros, un monstre ou une basket.

Richard Wilkinson sera en résidence à la Cité des Insectes du 21 au 27 juillet. Il animera des ateliers de 1h30 proposés aux familles (chaque jour à 11h et à 15h), durant lesquelles les participants auront l’opportunité de travailler avec l’artiste pour créer des dessins tirés de l’exposition.
Infos pratiques
Site web : lacitedesinsectes.com
Ouvert de 10h30 à 19h jusqu’au 2 novembre. Tarifs : adulte 10,50 €, enfant (4-15 ans) 6,50 €, gratuit pour les moins de 3 ans.
Visites guidées tous les jours à 11 h. Réservations obligatoires. Tél. : 05 55 04 02 55 ou info@lacitedesinsectes.com
Restauration sur place.