Avec Covoit’LIM, la communauté urbaine compte faire décoller le covoiturage pour les trajets du quotidien entre son domicile et son lieu de travail. En téléchargeant l’appli, les usagers seront directement mis en relation avec des covoitureurs proposant des trajets adaptés aux besoins de déplacement.
Pratique, économique et écologique, le covoiturage n’est pas encore suffisamment utilisé sur le territoire métropolitain malgré la plateforme régionale « CovoitModalis » déployée depuis janvier mais dont le démarrage semble « patiner »… Alors pour donner un coup de boost au développement du « covoit' » sur les trajets du quotidien, Limoges Métropole a donc décidé d’expérimenter la solution de la société spécialisée Karos, pendant 8 mois à compter du 1er décembre.
« Les résultats de CovoitModalis ne sont pas très probants et nous comptons sur KAROS pour développer le covoiturage grâce à l’intérêt, pour le conducteur, de gagner un peu d’argent » remarque Jean-Marie Lagedamont, vice-président en charge du plan de déplacement urbain. Pour passer à la vitesse supérieure, la Communauté urbaine a décidé de mettre la main à la poche en rémunérant les trajets d’au moins 2 km avec un départ et/ou une arrivée sur le périmètre du territoire métropolitain. Les trajets ne doivent pas dépasser 50 km.
→ Sur un trajet de 2 €, le passager n’acquittera que 0,50 € car Limoges Métropole prendra 1,50 € en charge.
→ Au-delà de 20 km, le passager paiera 0,10 € de plus par kilomètre et la participation de Limoges Métropole restera la même.
Par exemple, pour un trajet Bessines-sur-Gartempe/Limoges de 36 km, le passager paiera 2,10 € soit 0,50 € plus 0,10 € x 16 et le conducteur empochera 3,60 € (2 € + 1,60 €).
• 17 655 passagers transportés
• 2,16 personnes par véhicule
• 3 271 primo-conducteurs
• 2 889 primo-passagers
• 20 km effectués en moyenne
• 20 minutes de temps de trajet moyen
• 55 % des trajets réalisés à l’intérieur du territoire communautaire
• 68 tonnes de CO2 évitées
Un essai de 8 mois
Pour utiliser la plateforme de covoiturage, il suffit de créer un compte en téléchargeant l’application KAROS et de s’inscrire sur le service Covoit’LiM. L’usager renseigne alors un maximum d’informations et se positionne comme conducteur, passager ou alternant. Ensuite, il devra renseigner son adresse de domicile et celle de son travail ainsi que ses horaires de trajet. La plateforme proposera ensuite automatiquement des trajets selon les lieux enregistrés sur le profil de l’usager. Il n’y a pas de transaction d’argent puisque le paiement se fait directement sur l’appli.

« Le covoiturage vient s’inscrire comme une pierre supplémentaire à notre politique de mobilité sur le territoire avec le projet de BHNS, l’ouverture de lignes de bus notamment vers les zones d’activités de la Zone Nord et du Family Village et après un effort sur la décarbonation de notre réseau de transport en commun avec des chiffres supérieurs à ceux espérés au début de notre mandature. On a développé la mobilité douce d’abord avec l’offre Vélib puis avec les Pony en libre service. On a maintenu l’offre malgré les dégradations extrêmement importantes sur le parc les quinze premiers jours car nous avons perdu plus de 100 vélos, ce qui est le cas dans chaque nouvelle ville, mais cela s’est arrêté heureusement. KAROS propose une solution alternative qui me plaît bien. » résume le vice-président.

Ce nouveau service aura donc un coût pour la collectivité qui a souhaité s’engager à hauteur de 10 500 € pour donner un coup d’accélérateur au recours au covoiturage sur les trajets quotidiens domicile/travail. « La participation pour l’usager est modique car rien n’est gratuit » insiste-t-il, « l’idée est que l’usager participe mais que la force publique, grâce aux impôts des contribuables, puisse développer le covoiturage. On verra au bout de 8 mois si on continue ou si on amplifie la démarche mais je suis persuadé que ça fonctionnera. »
2 000 téléchargements de l’appli en 10 jours
Après dix jours de mise en service, les premiers résultats semblent encourageants pour le représentant de KAROS. « Nous avons déjà 2 000 usagers qui ont téléchargé notre appli et une trentaine de covoiturages ont été réalisés » constate Maxime Fourcade, le directeur régional de Karos, « nous sommes spécialisés dans les trajets courts de moins de 100 km, la cible c’est les trajets « domicile-travail » en ciblant en priorité les employeurs. L’objectif est de diminuer les émissions de gaz à effet serre car le transport est le seul secteur où les émissions augmentent.»
En France, 32 % des émissions de gaz à effet de serre proviennent des transports dont plus de la moitié des véhicules particuliers. Un conducteur parcourt en moyenne seul environ 25 km par jour, souvent pour ses déplacements professionnels. Le transport routier représente une source majeure de pollution avec 67 % des émissions d’oxyde d’azote sur le périmètre communautaire. Cette nouvelle offre est donc un moyen supplémentaire pour arriver à réduire ces émissions polluantes nocives pour la santé et l’environnement.
La pratique du covoiturage s’est développée partout en France ces dernières années, suite à la hausse du prix des carburants et grâce aux incitations financières des entreprises, des collectivités et de l’État. Et les bénéfices sont bien réels, puisqu’un usager peut réaliser une économie substantielle chiffrée jusqu’à 2 000 euros par an pour un trajet quotidien domicile-travail de 30 km en alternance avec un collègue. Une belle somme à mettre de côté pour se faire plaisir, et quelques kg de gaz en moins de l’atmosphère…
Chiffres nationaux de la plateforme KAROS
122 994 trajets disponibles à ce jour
4 010 200 kilogrammes d’émissions de CO2 évitées depuis sa création en 2014 soit l’équivalent de 160 408 arbres plantés
Plus d’un million de covoitureurs quotidiens
Plus de 7 millions de covoiturages réalisés
Une note de satisfaction de 4,6/5 de l’application

