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Région Limousin
dimanche 22 décembre 2024

Les artistes corréziennes toutes debout pour la « Journée du droit des femmes » à la préfecture de Tulle !

Le 8 mars 2024 aura été une date marquante pour les artistes du collectif « Ruisselle » qui ont convié, ce jour-là, les Tullistes à une déambulation immersive au cœur de leurs univers foisonnants, dans la Préfecture de la Corrèze. Elles ont aussi pu échanger avec la Ministre Prisca Thévenot, qui avait choisi la Corrèze en ce jour symbolique.

Ruisselle réunit les femmes artistes corréziennes

À l’origine de ce collectif, il y a une femme de caractère et d’action : Marie Renard. Déléguée départementale aux droits des femmes, elle a en effet été à l’initiative d’une rencontre avec une dizaine d’artistes corréziennes en 2023. L’objectif était d’identifier leurs besoins et leurs difficultés, liées ou non au fait d’être femme. Beaucoup d’entre elles ne se connaissaient pas, et la richesse des échanges a abouti au souhait de se regrouper dans un collectif.

C’est ainsi que « Ruisselle » est née en novembre 2023, afin de soutenir les femmes artistes dans leur parcours et pour tout simplement apprendre à se connaître, lors de rencontres individuelles et de temps communs, mais aussi créer du réseau, voire envisager de monter des projets ensemble. Ce collectif leur permet également de sortir de l’isolement, et d’être boostées par la force d’un groupe. L’association compte à ce jour deux salariées : Monique Deronce et Julie Knoebel, artistes elles aussi.

Mettre sur le devant de la scène toutes les femmes le 8 mars

Créer un événement à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, s’est imposé comme une évidence. Et quand le cadre majestueux de la Préfecture ayant été mis à leur disposition pour l’occasion, tout était réuni pour que le jeune collectif donne un coup de projecteur à la diversité de la création féminine en Corrèze. Les artistes ont donc créé une déambulation, expérience immersive unique, permettant de passer d’un univers artistique à l’autre.

Cette journée du 8 mars 2024 était, on le sait, particulièrement marquante pour les femmes françaises, avec l’inscription dans la Constitution française du droit à l’avortement, même si le chemin sera encore long pour réduire les inégalités et défendre les femmes à travers le monde. Chaque artiste a choisi de mettre cette cause en avant à sa façon : à travers des créations originales, avec le portrait de femmes remarquables, ou par le biais d’un montage vidéo, état des lieux des avancées acquises et des droits qu’il reste à obtenir.

Promenade guidée au cœur de la création féminine

La déambulation mise en scène par Ambre Kuropatwa a permis d’immerger les spectateurs dans des univers variés, mettant chacun en avant la créativité hors pair des femmes artistes locales, quel que soit leur art.

Ainsi, sous l’œil bienveillant des Demoiselles hautes en couleur représentées sur les toiles de l’artiste-peintre Cacou, c’est d’abord Paloma León, écrivaine-poète, qui a lu des extraits de ses œuvres, revenant sur le militantisme des femmes à travers le monde depuis le début du XXème siècle. Si certains constats sont sombres, elle a aussi choisi de délivrer un message teinté d’optimisme : « Porte, ô mon messager,… mon fol espoir d’une fraternelle humanité ».

La performance dansée de Catérina Cé, jouant avec les sculptures de bustes et robes de Charlotte Jude, et accompagnée au chant par Myriam Amarouchêne, a constitué un moment de grâce. Marie-Laure Fraysse, a lu des poèmes de Marcelle Delpastre qu’elle accompagnait à l’accordéon. La musique a encore été à l’honneur, avec Chloe Dunn, jouant des morceaux pour one-violon-band, avant d’emporter les spectateurs avec sa reprise de la chanson Fever.

La violoniste Chloé Dunn © Ville de Tulle – officiel via Facebook

Entourée des gravures de l’artiste plasticienne Clara Audureau, la performance de l’artiste lyrique Camille Soularue, reprenant des airs de troubadours médiévaux, a fait vibrer les spectateurs. Le théâtre a aussi tenu une place de choix, à travers les performances de deux comédiennes : Séverine Garde-Massias a campé une mère célibataire plus vraie que nature, son fils Burt dans les bras, pour incarner une jeune femme abandonnée mais vaillante et positive, dans l’extrait d’une pièce de Gilles Granouillet. La comédienne Ambre Kuropatwa avait quant à elle choisi de mettre à l’honneur la résistante Simone Michel-Lévy dans un monologue d’une puissance très forte.

Ambre Kuropatwa © Juliette Jouve Soler

Autre moment marquant : le montage vidéo de Myriam Amarouchêne reprenant des extraits d’interviews de femmes féministes comme Delphine Seyrig ou Agnès Jaoui, mais aussi le plaidoyer d’une députée argentine pour le droit à l’avortement, ou le discours de la jeune Afghane Malala Yousafzai à l’ONU. Du militantisme, mais finalement un message universel tout simple : « j’ai juste envie d’avoir les mêmes droits que les hommes, pas beaucoup plus ».

Le spectacle s’est terminé avec la reprise a cappella par l’ensemble des artistes, du chant féministe « Debout les femmes », portant avec puissance et une forte charge émotionnelle, la nécessité toujours d’actualité de défendre les droits des femmes. Deux représentations de cette déambulation artistique exceptionnelle ont eu lieu ce jour-là, à chaque fois sous les applaudissements nourris d’un public enthousiasmé par la force émanant de ce groupe de femmes artistes.

Les membres du jeune collectif d’artistes correziennes Ruisselle © Juliette Jouve Soler

Cette puissance, une ministre pourra en témoigner : les artistes de Ruisselle ont profité de la venue à Tulle ce jour-là de Prisca Thévenot, porte-parole du gouvernement et ministre déléguée chargée du Renouveau démocratique, pour lui montrer la richesse de l’univers artistique corrézien, mais aussi lui faire part des difficultés qu’elles peuvent rencontrer.
Nul doute que la toute jeune Ruisselle n’a pas fini de faire parler d’elle !

Juliette Jouve Soler
Juliette Jouve Soler
Correspondante Actus Limousin

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