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mardi 11 février 2025

De ses premiers pas en Corrèze jusqu’aux Césars et au « Bureau des Légendes », portrait du réalisateur Hélier Cisterne

Originaire du sud de la Corrèze, Hélier Cisterne a fait ses premiers pas dans le cinéma ici, en Limousin. Aujourd’hui réalisateur de courts, moyens, longs métrages ou même de séries comme Le Bureau des légendes, le Corrézien se fait une place dans le monde du 7ème art. Portrait.

Une fois n’est pas coutume, c’est du côté de l’Auvergne que nous avons été « papoter » Limousin avec le réalisateur Hélier Cisterne qui était présent à Clermont-Ferrand pour la 47ème édition de « Le Court« , LE festival de référence du court-métrage en France, où il était membre du jury.

Dès la première question que nous lui posons, le réalisateur et scénariste de 43 ans répond directement, le regard brillant en évoquant ses origines : « On dit que je suis originaire du Lot mais en fait j’ai grandi en Corrèze, mes grands-parents paternels sont originaires de Meymac ! » Les bases sont posées. Hélier Cisterne est Corrézien. C’est d’ailleurs là qu’il va apprendre le cinéma, sur les bancs du lycée d’Arsonval de Brive-la-Gaillarde, en passant son bac littéraire avec option « cinéma ».

Bac en poche, le regard d’Hélier Cisterne se tourne naturellement vers la capitale : « mon but c’était d’essayer de rentrer dans les grandes écoles de cinéma à Paris », raconte-t-il. Le chemin n’est pourtant pas si simple et il entreprend d’abord des études de philosophie à Paris, sans pour autant ranger la caméra. En 2003, il sort un premier court-métrage intitulé « Dehors » et tourné en Corrèze (à Meymac et à Collonges-la-Rouge notamment…). « J’ai tenté de déposer le scénario de ce film au Groupe de Recherches et d’Essais  Cinématographiques (qui produit une vingtaine de premiers films de courts métrages par an, ndlr.) et j’ai été retenu. Ce court-métrage m’a permis de rencontrer un producteur », poursuit le cinéaste. Projeté en 2003 au festival « Côté Court » de Pantin, il reçoit la mention spéciale de la Presse et le Prix du GNCR.

Nommé aux Césars en 2009

La Corrèze, Hélier Cisterne va encore s’en servir de décor pour son deuxième court-métrage, en 2006 : Les deux vies du serpent. Dans ce film qui raconte les aventures d’un adolescent de 17 ans s’échappant de la maison familiale, la retenue de Bort-les-Orgues ou encore Beaulieu-sur-Dordogne sont à l’image. « Le département de la Corrèze et la Région Limousin m’ont aidé financièrement pour ces tournages et c’est important que ces aides existent pour la création », raconte t’il.

Extrait de « Les deux serpents », le second court métrage d’Hélier Cisterne tourné en Corrèze © DR

Il sera ensuite nommé aux Césars en 2009 pour son film Les Paradis perdus. « J’ai décroché la mention spéciale du jury presse en 2009 au Festival du court-métrage de Clermont », ajoute le juré de cette édition 2025. « C’est un honneur de faire partie de ce jury, même si je ne suis pas habitué ! » Après la réalisation de son premier long-métrage Vandal en 2013, Hélier Cisterne co-réalise la célèbre série française à succès « Le Bureau des Légendes » sur Canal +. « J’ai réalisé neuf épisodes des trois premières saisons », raconte-t-il avec modestie avant d’ajouter : « Maintenant, je me tourne autant vers la série que vers le cinéma. »

L’affiche de « Vandal », le premier long-métrage réalisé par Hélier Cisterne en 2013 © DR

« Je n’avais pas du tout envie de me « casser » de Brive, il y avait tout dans la ville »

Le confinement de 2020, Hélier Cisterne l’a passé en Corrèze. Et il y revient avec ses enfants dès que possible. « Quand j’étais étudiant à Brive, il y avait une telle offre culturelle que ça m’a permis cette passion pour le cinéma et la culture en général. Je n’avais pas du tout envie de me « casser » de Brive, il y avait tout dans la ville ! », avoue celui qui se dit être « un enfant de la campagne. Mais pas de cette « campagne péjorative » comme les gens de la ville la voit parfois. Parce qu’ici en Corrèze on avait toute cette culture développée par les politiques des collectivités et c’est important que ça perdure. »

Avec sa compagne Katell Quillévé également réalisatrice, avec qui il a réalisé « Le Monde de demain », le scénariste planche sur deux nouveaux projets de série. « C’est bien de réaliser des séries à deux car c’est énormément de travail. On a notamment un gros projet autour de la naissance de Greenpeace. » Côté long-métrage, Hélier Cisterne écrit actuellement le scénario d’une comédie policière. Autant de projets pour le réalisateur qui n’oublie pas la Corrèze. « Je vais revenir faire un tour pendant les vacances d’hiver », termine-t-il.

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