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Région Limousin
mardi 1 avril 2025

Des virtuoses et des luthiers à la rencontre des amateurs de guitare brivistes pendant le festival « Terre de guitares »

Ce week-end à Brive s’est tenue la 5ème édition du festival « Terre de Guitares », un rendez-vous plébiscité par les amateurs de guitare de la cité gaillarde qui en ont pris « plein les oreilles » au fil des concerts et des « master class »…

En partenariat avec le Conservatoire de Brive, l’association Terre de guitares a organisé, du 21 au 23 mars, de nombreux événements autour de la guitare : des concerts, des master class, et des jeunes talents à découvrir au fil d’une programmation aux petits oignons durant tout le week-end. Nouveauté par rapport aux années précédentes, un café lutherie a permis aux professionnels de présenter leur travail et les méthodes de fabrication au public, d’une manière informelle en discutant autour d’un café. Une chaleureuse ambiance conviviale qui rapproche davantage le public des professionnels. Comme pour les années précédentes, les master class, les concerts jeunes talents et les concerts de guitaristes salués par la critique font partie de la programmation.

Le café lutherie, un moment privilégié pour découvrir le travail des « facteurs » de guitare © Pauline Sutter

C’est à L’ouvroir, situé en plein cœur de Brive, que démarre le festival. Il s’agit d’un concert mandoline-guitare, joué par le duo Natalia Korsak et Matthias Collet. C’est donc par là que je vais entamer ma découverte pour poursuivre le samedi après-midi au café lutherie puis clore cette journée par le concert de Thomas Viloteau le samedi soir à 20 heures.

Le concert duo Korsak-Collet s’ouvre sur une sonatine pour mandoline que Beethoven avait composée pour une femme dont il était épris. Le morceau est mélancolique avec quelques envolées lyriques comme si la mandoline parlait à la bien-aimée de Beethoven. Et puis c’est une mandoline guillerette qui entraîne la guitare dans un tout autre morceau pour une balade joyeuse au cœur du 18e siècle. La fin du concert laisse place à un nouvel instrument, cousine de la mandoline : la domra. Très joué en Biélorussie, c’est le premier instrument de Natalia Korsak, il est ventru et ne possède que trois cordes. Notre duo clôt ce concert empli de découverte et de toutes nouvelles sonorités par une interprétation du Vol du bourdon où la domra retranscrit parfaitement le vol frénétique et saccadé du bourdon.

Natalia Korsak (mandoline, domra) et Matthias Collet (guitare) en duo dans la chapelle de l’Ouvroir © Pauline Sutter

Je clos le festival de guitare par le concert de Thomas Viloteau. Compositeur et interprète, Thomas nous explique au fil du concert quelle pièce il va jouer et dans quelle circonstance elles ont été écrites : plus qu’un concert, c’est un véritable échange de connaissances entre Thomas et le public. Je me rappelle tout particulièrement de son interprétation de la sonate de Philip Houghton « Ophelia… a haunted sonata ». La guitare mime la descente progressive d’Ophélie dans la folie puis sa noyade fatale. Le morceau se termine par le son des cordes qui nous font imaginer les ronds concentriques que le corps d’Ophélie dessine dans l’eau au fur et à mesure qu’elle s’y enfonce inexorablement. J’en suis ressortie avec des frissons !

C’était un superbe festival, qui est enrichi chaque année par de nouveaux ateliers et que je vous invite à venir découvrir l’année prochaine pour en apprendre plus sur la guitare et pour découvrir des sonorités étonnantes !

Pauline Sutter
Pauline Sutter
Correspondante Actus Limousin

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