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Région Limousin
vendredi 22 novembre 2024

De la Cogema à Orano : de l’extraction de l’uranium au recyclage des batteries de voitures électriques à Bessines

C’est l’un des sites industriels les plus stratégiques de la Haute-Vienne : le site d’Orano de Bessines-sur-Gartempe, ancien site majeur d’extraction d’uranium de la Cogema, est désormais à la pointe du recyclage des batteries de véhicules électriques. Un petit coup d’oeil sur ce rôle clé pour l’avenir industriel français alors que se terminent les « Battery Innovation Days 2023 » organisés à Bordeaux les 14 & 15 novembre.

La radioactivité naturelle du sol limousin a fait les belles heures de la Division minière de la Crouzille qui regroupait la vingtaine de sites exploités par la « Cogema » dans le nord de la Haute-Vienne, notamment autour de Bessines-sur-Gartempe. Avec la cessation progressive de l’extraction minière, le site de la Cogema, devenu Areva puis Orano, a été reconverti vers différentes activités. Il accueille plusieurs pôles de « recherche & développement » du géant français du combustible nucléaire, notamment le tout nouveau « Centre d’Innovation en Métallurgie Extractive » construit sur le site en 2019.

De l’uranium au lithium, « R&D » sur les matières stratégiques

Avec l’électrification croissante de nos outils mécaniques et en particulier des véhicules, dont la part dans le parc automobile français devrait « exploser » d’ici à 2035 avec l’interdiction de vente des véhicules thermiques dans l’Union Européenne, l’exécutif français s’est attaché à anticiper les besoins à venir en batteries en lançant de grands projets de « gigafactory » dans les Hauts-de-France dans ce que l’on surnomme déjà « la vallée de la batterie« .

Les usines sont ou seront donc bientôt prêtes mais un autre problème épineux va vite venir compliquer la donne de l’autonomie française sur le sujet des batteries électriques : celui de l’approvisionnement en matières premières comme le lithium, le cobalt, le manganèse et le nickel, composants essentiels des batteries lithium-ion.

Car il faut bien avouer qu’à l’exception du nickel pour lequel elle a encore accès à une source privilégiée en Nouvelle-Calédonie, la France ne dispose pas de gisement de ces ressources et ne peut pas, dans un contexte de demande accrue, dépendre uniquement du bon vouloir des principaux pays producteurs pour approvisionner les « gigafactory » à l’avenir. D’autant que la quantité disponible de ces ressources est bien sûr amenée à fortement diminuer avec l’avènement d’une ère du « tout électrique »…

C’est donc dans ce contexte hautement stratégique que le site Orano de Bessines planche, en collaboration avec le CEA de Grenoble, sur un projet d’usine de recyclage des batteries permettant d’en récupérer les métaux rares pour les réinjecter dans la filière de production. Le procédé développé à Bessines est basé sur l’hydrométallurgie qui permet d’extraire de manière sélective les matériaux contenus dans les batteries et de produire des sels à très haute pureté qui seront ensuite réintégrés dans les batteries.

Le reportage de nos confrères de France 3, sur site, en novembre 2022

Le projet de mise au point d’un pilote industriel a bien avancé et devrait permettre la mise en œuvre de la phase d’industrialisation à partir de 2026. L’objectif est de pouvoir recycler des centaines de milliers de batteries par an et de garantir la souveraineté de la France quant à ses ressources pour ces matières en passe de devenir hautement stratégiques…

Pour de plus amples informations sur les activités d’Orano à Bessines-sur-Gartempe, vous pouvez consulter le document de présentation proposé sur le site de l’entreprise.

Brice Milbergue
Brice Milbergue
Rédacteur en chef d'Actus Limousin

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