« Une institution ». Le terme, légèrement galvaudé, s’applique pourtant parfaitement au disquaire limougeaud « Point Show » qui poursuit l’aventure alors que la majorité des indépendants ont fermé les uns après les autres. Depuis deux ans, le magasin a été repris par Benoît Duroux qui se diversifie pour s’adapter aux nouvelles tendances.
Flash-back : c’est en 1977 que Bruno Marvier et Didier Demaison, deux copains d’école fanas de musique, créent leur propre magasin, « Point Show », installé sur l’avenue De-Lattre-de-Tassigny à Limoges. A cette époque, une dizaine de disquaires indépendants se partagent le marché. En 1988, Point Show déménage rue Elie-Berthet et devient rapidement l’adresse où se retrouvent les amateurs de tous les styles.
La raison de ce succès : les patrons sont de véritables spécialistes, jamais avides de conseils ou de recherches pour dénicher des disques rares quelques soient le style, du jazz au rock en passant par le baroque, le classique, les musiques de films, l’électro ou le rap. Au fil des années, Point Show voit débarquer des nouveaux concurrents : Fnac, Anecdotes, Cultura et autres grandes chaînes, sans oublier les plateformes numériques. Impossible de lutter pour la plupart des indépendants qui en quelques années ont mis la clé sous la porte.
Mais malgré cette concurrence démesurée et la retraite de son fondateur, après 45 ans de bons et loyaux services, Point Show est encore là ! Benoît Duroux, Le nouveau propriétaire, a repris les rênes il y a deux ans, persuadé que le modèle économique est encore viable pour les disquaires qui apportent de vrais conseils et un service de proximité contrairement aux grandes surfaces qui se concentrent principalement sur les artistes tendances du moment.
Il faut dire que le nouveau patron a baigné dans la musique depuis sa plus tendre enfance. Après un bac pro à Limoges, Benoît Duroux a travaillé chez le disquaire « Nuggets », puis à « Madison » avant de rejoindre l’espace culturel de Leclerc. « Quand j’ai su que Point Show était à vendre, j’ai contacté Bruno Marvier. J’étais convaincu du bien-fondé de ce projet malgré la conjoncture compliquée pour les disquaires indépendants. Ce secteur, souvent considéré comme moribond, est en réalité bien vivant. »
Évidemment le marché a évolué. « Il y a une nouvelle génération de consommateurs. Celle des jeunes qui ont grandi avec les outils numériques. Ils ont Spotify ou Deezer mais ils recherchent davantage : un bel objet dont ils peuvent profiter ou qu’ils vont exposer chez eux. C’est le grand retour du vinyle et du CD dont les ventes sont en nette hausse. »
Pour répondre aux nouvelles attentes de sa clientèle, Benoît Duroux a introduit une gamme diversifiée de produits : platines vinyles, matériel hi-fi de qualité, et produits dérivés. Avec près de douze mille références, difficile de ne pas trouver son bonheur dans les différents bacs du magasin de 120 m².
Et s’il n’est pas en stock, l’album convoité peut évidemment être commandé grâce à un accès à toutes les productions mondiales qui permet à Benoît Duroux de trouver des « imports » rares et des pépites méconnues. « Dénicher l’introuvable, apporter un vrai conseil, échanger avec les passionnés, et prendre du temps pour chaque client : c’est mon cœur de métier et l’identité du magasin depuis sa création. » Et ça fait bientôt 50 ans que ça dure !
