Le vignoble corrézien est en train de se (re)faire une belle réputation ces dernières années. Après l’obtention d’une Appellation d’Origine Contrôlée en 2017 pour ses vins rouges, rosés et blanc, la production corrézienne a déjà surpris plus d’un amateur d’œnologie. En espérant que le gel du début du mois d’Avril n’impactera pas trop une cuvée 2022 qui suscite déjà des attentes.
Peu de gens le savent mais le Limousin était une région viticole autrefois. En 1840, la vigne occupait plus de 16 000 hectares en Corrèze et la production de vins représentait une part non-négligeable de l’économie du territoire. Malheureusement, les épidémies de phylloxera et autres parasites de la vigne ont ravagé les vignobles limousins et réduit à néant la production locale, provoquant une véritable crise sociale et économique.
La production corrézienne a cependant perduré en catimini jusqu’au début des années 90 où une poignée de passionnés s’est décidée à faire revivre la production viticole locale. La vigne a alors commencé à reprendre sa place dans le paysage notamment dans le Pays de Brive et autour de la Vallée de la Vézère (Allassac, Voutezac, Donzenac), de Branceilles et Queyssac-les-Vignes.
Une production en faible quantité mais dont la qualité est reconnue année après année
Si la production a doublé en 10 ans, le vignoble n’occupe aujourd’hui qu’une infime surface (75 hectares pour l’AOC), comparé à l’âge d’or des vignes limousines, mais dans un pays qui a fait de son vin un véritable étendard à l’international, on le sait parfaitement, ce n’est pas la quantité qui compte mais bien la qualité.
La production corrézienne est labellisée « Indication Géographique Protégée » depuis 2009 et l’attribution de la fameuse AOC en 2017 pour les vignobles des Coteaux de la Vézère, de Branceilles et du « vin de paille » a récompensé la détermination et le savoir-faire des vignerons locaux.
Aujourd’hui, la production se décline en vin rouge, vin paillé, vin rosé et vin blanc et certains viticulteurs ont fait le choix de passer leur vignoble en « bio » ou d’élaborer des « vins naturels ». Les productions sont toujours très modestes, surtout si on les compare à celles des voisins bordelais, mais c’est l’assurance d’un authenticité garantie et d’un travail fait avec passion.
Alors on va espérer que l’épisode de gel que l’on a connu au début de mois d’Avril 2022 n’aura pas la même incidence que celui de 2021 qui avait sérieusement impacté la production fruitière du département. Ouvrez l’oeil quand vous sillonnerez les petites routes de Corrèze, vous apercevrez peut-être ces vignobles atypiques, véritables témoins d’une production historique.
L’abus d’alcool est bien évidemment dangereux pour la santé et le vin, même celui de Corrèze, est à consommer avec modération.