Si le Limousin n’est pas spécialement une terre de fromages, il existe pourtant une production locale de grande qualité. Et certains fromagers n’hésitent pas à innover : après le « gouda », la maison Maris lance un camembert « made in Limousin », et un humoriste lyonnais imagine le « Vacherinou de Guéret »…
Au pays du vin et du fromage, le Limousin ne fait pas partie des terroirs reconnus pour leur production viticole ou fromagère. Il faut dire que la concurrence est rude et que le territoire est essentiellement tourné vers l’élevage depuis longtemps. En tout cas, il n’y a pas un seul produit limousin dans les 51 produits laitiers AOP et on ne compte qu’une seule AOC, pour le vin de Corrèze, sur les 313 vignobles classés que compte l’Hexagone. On a déjà parlé du vin de Corrèze donc on va regarder aujourd’hui le fromage limousin d’un peu plus près.
Sans contrainte, les fromagers du Limousin innovent !
Une AOP est certes un gage de qualité et le meilleur des arguments pour garantir les saveurs d’un produit. Mais la précieuse labellisation est encadrée par un cahier des charges stricte qui ne laisse pas une grande marge de manœuvre. Sans ce cadre restrictif, une centaine de petits artisans fromagers a donc eu toute liberté pour créer une grande variété de fromages locaux de tous types. Une bonne partie de ces fromages limousins sont des fromages de chèvres, des tommes au lait de vache mais on trouve aussi des fromages mixtes et des fromages de brebis.
Certains artisans ont poussé le « marketing » un peu plus loin et « la feuille du Limousin », « la truffe de Ventadour », « le Figou » ou encore « le gouzon creusois », de la Laiterie de la Voueize, essayent de s’établir comme des références locales sur les étals. En tout cas, si ils ne sont pas très connus, les fromages du Limousin ont tout de même une bonne réputation chez les locaux et sur les tables des territoires voisins.
Après le « gouda », la maison Maris se lance dans le… camembert !
Si vous avez déjà fait un tour au marché de Marceau à Limoges ou à celui de Panazol, vous avez probablement goûté le « gouda » local parfumé au cumin ou aux herbes. C’est un délice ! Et ce fromage qui n’a pourtant rien de limousin, on le doit à la Maison Maris, fondée par une famille d’origine hollandaise qui s’est installé dans une exploitation de Haute-Vienne il y’a maintenant 40 ans.
Forte de cette expérience de production d’un « fromage d’ailleurs » en plein coeur du Limousin, Pascal Maris a pris la succession de ses parents et décidé de s’attaquer à un autre monstre sacré du plateau de fromage : le camembert !
Après une visite en Normandie pour découvrir les secrets de fabrication du plus français des fromages, il se lance donc dans la production du « Betsie », un camembert « made in Limousin », produit en « bio » et qui ne peut bien sûr pas prétendre au nom du roi de Normandie mais lui ressemble comme deux gouttes d’eau.
Un reportage de nos confrères du Populaire sur « le Betsie »:
Karim Duval se moque du marketing territorial avec « Le Vacherinou de Guéret »
Karim Duval est un humoriste lyonnais qui se moque des travers du monde de l’entreprise en singeant la « langue de bois » et les discours truffés d’anglicisme qui accompagnent souvent les concepts fumeux autour du management, du marketing, du digital etc…
Dans sa vidéo sur « Le Vacherinou de Guéret », il se dépeint en néo qui viendrait s’installer en Creuse après le confinement mais garderait ses mauvaises habitudes de marketer parisien pour lancer un fromage local afin de créer LA spécialité culinaire la plus connue de Creuse.
Si il met le doigt sur la méconnaissance collective de la Creuse, c’est surtout dans le but de moquer aussi bien la « start-up nation » que le marketing qui vient souvent en rajouter une couche sur des produits du terroir dont la demande croissante, soutenue à grand renfort de publicité, se fait bien souvent au détriment de la qualité.
Son texte est bien sûr à prendre au second degré et il parlera plus facilement aux spécialistes de la communication et aux « jeunes » qui connaissent les concepts derrière les néologismes qu’il emploie dans quasiment chacune de ses phrases : SEO, storytelling, growth hacking…
On ne verra probablement jamais le « Vacherinou » sur les marchés limousins mais on peut déjà trouver de quoi faire un beau plateau de fromage locaux et tant qu’aucune AOP ne viendra les brider, les artisans fromagers limousins garderont toute liberté pour essayer de créer de nouveaux fromages.
En attendant, pour plus d’informations sur le « Betsie », rendez-vous sur la page Facebook de la Maison Maris.