On est allé cueillir l’or bleu des Monédières et du Plateau de Millevaches…

En plein cœur de l’été, on la voit partout sur les étals des marchés, dans les tartes et même les glaces ! La myrtille revêt tout une symbole : celui des Monédières et du Plateau de Millevaches, celui de la douceur estivale et des vacances en Corrèze. Rencontre avec une productrice en Haute-Corrèze.

C’est une petite perle pas plus grande qu’une bille dont la couleur mauve foncée se charge de la caractériser : la myrtille est l’un des fruits typiques de la Haute-Corrèze. Si elle pousse de manière sauvage dans le Massif des Monédières ou dans les landes du Plateau de Millevaches, les grosses cueillettes se font de plus en plus rares, alors nous avons préféré aller la trouver chez une productrice.

Katia Forner vient du pays où elle est reine, dans les Vosges, alors forcément, les myrtilles, elle en connaît un rayon, . Ici, sur les flancs du Plateau de Millevaches au hameau de Besse à Ambrugeat, Katia a trouvé l’écrin de nature dont elle rêvait pour créer, en 2018, Ô jardin de Phine, son verger de myrtilles et autres fruits (framboises …).

« Je cherchais une reconversion, une activité qui ait du sens. J’ai choisi la myrtille, je voulais cultiver un arbuste dont on ramasse les fruits à hauteur d’Homme », commence à raconter la productrice en se promenant dans une des nombreuses allées de myrtilliers. « J’ai posé des filets pour protéger de la grêle et surtout des oiseaux qui viennent manger. »

Sept ans après la plantation, Katia dit avoir enfin « quelque chose d’acceptable ». Dans ce terrain vallonné en bordure de forêt, les arbustes semblent s’épanouir et sont remplis de grappes de billes mauves en ce mois de juillet. « La saison est bonne. L’an dernier, on a eu deux jours de gel en avril. Les années d’avant, on a eu des sécheresses », retrace celle qui a planté 800 pieds de myrtilles.

En ce milieu d’été, Katia procède à la (plutôt riche) récolte. Un travail minutieux s’opère. « Il peut y avoir jusqu’à cinq à six passages sur chaque pied. C’est une plante qui demande du temps, de la présence. » Chaque myrtille est ramassée avec délicatesse, pour ne pas abîmer ni le fruit, ni la plante. « C’est pour ça que je ne laisse pas les visiteurs ramasser leurs propres myrtilles », justifie-t-elle.

Les myrtilles sont passées au crible du soleil pour vérifier leur maturité. « Il faut avoir des doigts de fée », poursuit Katia qui propose ses fruits sur le Marché des producteurs de pays de Meymac chaque mercredi soir de l’été ainsi que sur celui de la plage de Neuvic-d’Ussel les vendredis soirs.

La myrtille se déguste aussi bien nature, quand elle tâche nos doigts, que cuisinée dans une tarte, un yaourt, un smoothie ou même une confiture maison. Ce fruit de saison révèlera toute sa saveur. « On peut la conserver à température huit à dix jours », termine Katia.

Origine de la myrtille

Si la myrtille sauvage – la fameuse Vaccinium myrtillus, petite, foncée et très parfumée – se trouve naturellement dans les landes, bois et zones de moyenne montagne, notamment sur le Plateau de Millevaches ou le Massif des Monédières, son exploitation s’est structurée bien plus récemment.

C’est à partir des années 1980 que la culture de la myrtille cultivée (Vaccinium corymbosum), d’origine nord-américaine, a véritablement démarré en Corrèze. Pourquoi ici ? Le climat doux et les sols acides et bien drainés du territoire offraient des conditions idéales pour accueillir cette culture encore rare en France à l’époque.

Plus grosse que sa cousine sauvage, la myrtille « Vaccinium Corymbosum » est parfaite pour la culture © Jérémy Truant
Jérémy Truant
Jérémy Truant
Journaliste Actus Limousin
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