Cyanobactéries : LA carte des plans d’eaux limousins à risque, déjà 2 interdictions de baignade en Creuse

Quand vient l’été, le Limousin est un vrai paradis pour les amateurs de baignade sauvage. Avec plus de 70 sites de baignades officiels répartis sur le territoire, il y’a toujours à proximité un endroit où « piquer une tête » pour se rafraichir. Mais les fortes chaleurs ont tendance à favoriser la multiplication des cyanobactéries. A l’aube d’une nouvelle canicule, on fait le point sur les plans d’eaux à risque.

Le Limousin compte au moins 72 sites de baignades (plages et plans d’eaux) répertoriés et contrôlés par l’Agence Régionale de Santé : 33 en Corrèze, 14 en Creuse, 25 en Haute-Vienne. La qualité des eaux y est globalement excellente, 8 plages sont classées « Pavillon Bleu » et un bon nombre d’autres pourraient l’être s’y elles en faisaient la demande. Bref, un vrai paradis pour les baigneurs à la recherche de sites sauvages avec des plages on où est pas à « touche-touche » même au cœur de l’été.

Sauf que dans les eaux paisibles des lacs et étangs limousins se développent, au printemps et en été, des micro-organismes appelés cyanobactéries. En quantité raisonnable, cela ne pose pas de problème mais quand le plan d’eau se transforme en véritable « bouillon de culture », sous l’effet de la lumière et de la chaleur, on peut arriver à des concentrations dangereuses car certaines cyanobactéries produisent des cyanotoxines dangereuses pour l’homme et les animaux.

Les cyanotoxines responsables de maladies sous haute surveillance depuis 2021

Les cyanotoxines sont des molécules synthétisées par certaines cyanobactéries pendant leur croissance. En quantité trop importante, elles rendent l’eau très toxique pour l’homme dans toutes ses utilisations : boisson, baignade, contact cutané, arrosage des légumes, consommation de poisson etc… L’intoxication aux cyanotoxines n’est généralement pas mortelle mais peut provoquer de sérieux maux : troubles gastro-intestinaux, irruptions cutanées, fébrilité, mais aussi des troubles hépatiques ou neurologiques.

Le contrôle des eaux de baignades a été instauré en France en 1975 et la surveillance des cyanobactéries est systématique depuis les années 2000. Pour évaluer précisément le risque encouru pour chaque site de baignade on recherche, depuis 2021, la concentration des cyanobactéries toxinogènes, celles susceptibles de libérer des toxines. La limite est fixée à 1mm³/L, en-dessous le public est informé, au-dessus la baignade est purement et simplement interdite.

LA carte des plans d’eaux connus pour leurs cyanobactéries en Limousin

La carte ci-dessous recense les plages des lacs, les étangs et autres plans d’eaux en Corrèze, en Creuse et en Haute-Vienne où des relevés ont déjà montré la présence de cyanobactéries au cours de la période estivale en 2020 et/ou 2021. Cela vous permettra d’identifier les sites de baignade où une vérification complémentaire peut-être nécessaire avant d’y plonger tête la première.

Présence faible de cyanobactéries relevée

Présence significative de cyanobactéries, information au public, pas d’interdiction

Présence élevée de cyanobactéries, interdiction de baignade

Les plans d’eaux avec présence estivale de cyanobactéries en 2020 et/ou 2021

Les données proviennent de l’agence régionale de santé et des bilans 2020 et 2021 des contrôles effectués sur les sites de baignade. Source : ARS Nouvelle Aquitaine

NB : les mesures ont changé entre 2020 et 2021, et la présence de cyanobactéries en 2020 ne signifiait pas obligatoirement qu’elles étaient toxinogènes. Le Ministère de la Santé met à disposition de tous les mises à jour des classements de qualité des eaux de baignade pour chacun des sites contrôlés sur le site baignade.sante.gouv.fr.

2 plans d’eaux déjà fermés en Creuse, la canicule pourrait aggraver fortement la situation

Avec les fortes chaleurs des 2 derniers mois et un premier épisode caniculaire, les derniers relevés de 2 plans d’eaux creusois ont affiché des taux supérieurs à 1 mm³/L. Des arrêtés municipaux d’interdiction de baignade ont donc été pris pour le plan d’eau de Courtille à Guéret et à Anzème sur le site des 3 lacs où les appareils à ultra-sons permettant de limiter la prolifération des cyanobactéries ont été inefficaces contrairement aux années précédentes. Sur le site de Jouillat, la baignade reste autorisée même si une bonne douche en sortant est vivement conseillée.

Les cyanobactéries ont besoin de lumière, de chaleur et de nutriment pour proliférer. Les dernières semaines ont été radieuses et ont dû permettre la mise en place de la base d’un sacré « bouillon de culture » dans de nombreux plans d’eaux. Si la canicule, que certains spécialistes annoncent pour la fin de semaine, se confirme, on pourrait assister à une vague d’interdiction qui mettrait en péril la saison d’un bon nombre de petits sites touristiques.

Brice Milbergue
Brice Milbergue
Rédacteur en chef d'Actus Limousin
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