Depuis 2021, « l’Abeille Gaillarde » met en place une solution innovante : utiliser les abeilles pour aider les entreprises corréziennes à évaluer l’état de leur environnement direct afin de mettre en place des actions en faveur de la biodiversité dans le cadre de leur démarche « RSE ».
Si le Limousin n’est malheureusement pas épargné par le déclin de la biodiversité, il peut compter sur des initiatives innovantes, comme celles de L’Abeille Gaillarde, pour répondre aux défis des enjeux environnementaux. Rencontre avec Pascale Couderc, l’apicultrice qui propose aux entreprises et collectivités d’utiliser les abeilles pour évaluer la biodiversité et surveiller la qualité de l’environnement.
Les abeilles, sentinelles de l’environnement
« J’ai toujours été très sensible aux animaux, et mon cheminement m’a conduite, presque par hasard, à l’apiculture il y a une quinzaine d’années. Je me suis donc formée, et ça a renforcé mes convictions sur l’importance de l’écologie et de la biodiversité », explique Pascale Couderc. Rien ne prédestinait cette ancienne cadre parisienne à se lancer dans l’apiculture professionnelle mais « à un moment donné, j’ai décidé de larguer les amarres avec la volonté de faire quelque chose qui aurait un impact positif sur la nature ».
Elle s’est donc lancée en 2021 pour créer « L’Abeille Gaillarde« , une entreprise d’apiculture dont la véritable mission réside plus dans la bio-surveillance environnementale, un domaine innovant qui utilise les abeilles comme des indicateurs de la santé des écosystèmes et de la présence de polluants, que dans la production de miel.
Grâce à leurs poils électrostatiques, les abeilles capturent des molécules dans l’air. Elles récupèrent de l’eau pour abreuver la colonie et se pose sur tout type de sol et c’est ainsi qu’elles recueillent sans le savoir des millions de données sur son environnement !
Ce processus naturel de collecte fait des abeilles des « bio-moniteurs » exceptionnels. Dans une ruche, ce sont 80 000 individus qui, sans relâche, capturent et micro-échantillonnent de l’eau, de l’air, du sol dans les milieux naturels jusqu’aux zones urbaines dans un rayon de 1,5 à 3 kilomètres. Les données peuvent ensuite être analysées pour évaluer la biodiversité d’une zone ou détecter la présence de polluants.
Une solution clé en main pour les entreprises
Les prestations de bio-surveillance par l’Abeille Gaillarde sont à la fois simples et complètes. Concrètement, deux ruches sur un site sont suffisantes pour mettre en place la démarche. L’Abeille Gaillarde effectue ensuite des prélèvements selon un protocole normé, non létal et non invasif. Ces échantillons sont ensuite analysés en laboratoire et permettent d’évaluer la biodiversité florale et les pollinisateurs via l’ADN environnemental, mais aussi la présence de polluants (pesticides, métaux lourds, HAP, PFAS, COV…). Ils servent aussi à détecter les signaux faibles, et à repérer finement les espèces protégées.
Des rapports d’étude complets sont transmis au client, qui a aussi accès à une plateforme où il peut consulter en temps réel ses données. Les résultats permettent d’identifier rapidement des problèmes et les entreprises peuvent alors mettre en place des actions correctives ou changer certaines pratiques. Pour aller plus loin, l’Abeille Gaillarde propose aussi à ses clients des ateliers de sensibilisation à la biodiversité.
Une réponse aux enjeux réglementaires
La biosurveillance s’inscrit également dans un contexte réglementaire plus exigeant pour les entreprises, notamment avec le déploiement de la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) au niveau européen dès 2025. « C’est une nouvelle réglementation qui englobe plus largement l’environnement, et oblige les entreprises d’une certaine taille à établir un rapport de leurs impacts sur l’environnement et comment les problématiques environnementales affectent leurs activités. »
Dans ce contexte, les données scientifiques fournies par L’Abeille Gaillarde peuvent s’avérer précieuses. Les clients de Pascale Couderc ne sont pas uniquement des entreprises à l’empreinte environnementale importante. Ce sont aussi des sociétés de service qui a priori n’ont pas d’impact direct, mais qui veulent s’engager et impliquer leurs parties prenantes, leurs clients, leurs salariés sur des actions et sur de bonnes pratiques.
La biodiversité, un enjeu fondamental encore trop sous-estimé
Au-delà de son activité professionnelle, la fondatrice de L’Abeille Gaillarde est animée par une conviction profonde : celle de l’importance cruciale de la biodiversité pour notre avenir.
« Je constate un manque de connaissances sur la biodiversité, aussi bien des particuliers que des entreprises, alors qu’en fait c’est fondamental, et je dirais même plus grave que le changement climatique. » Les rapports scientifiques sur l’effondrement de la biodiversité sont alarmants, mais la prise de conscience est clairement insuffisante.
Face à ces constats préoccupants, quelle sont les solutions ? Sa recommandation est claire : « Pensez à la nature, changez vos pratiques, arrêtez la chimie, coupez moins souvent l’herbe, limitez l’intervention humaine. Pensons durable avant de penser “joli” ! » Malgré la gravité de la situation, Pascale Couderc garde espoir, tout en restant lucide. Son entreprise veut être un catalyseur de changement, une solution concrète pour ceux qui veulent commencer à agir. « Je me vois comme quelqu’un qui est là pour éclairer, pour aider des établissements qui ne savent pas comment s’y prendre. Parce que, quand on est une entreprise dont la biodiversité n’est pas le cœur de métier, on se dit je commence par quoi ? »
En utilisant les abeilles comme sentinelles de l’environnement, Pascale Couderc offre aux entreprises une manière innovante et accessible pour prendre conscience et commencer à inverser la tendance face à un enjeu majeur.
Pour plus d’informations, rendez vous sur labeillegaillarde.fr
