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Région Limousin
mercredi 30 avril 2025

Le coq de pêche, un petit trésor limousin, à la fête à Neuvic tous les 1er mai !

Comme chaque année, le 1er mai, la ville de Neuvic-d’Ussel en Haute-Corrèze accueille le concours national de coqs de pêche. Cette année 2025, on célèbre la 46ème édition de ce concours. Découverte de ce patrimoine vivant unique. 

Lorsque l’on évoque Neuvic-d’Ussel, on ne peut s’empêcher de citer son lac de la Triouzoune, son lycée agricole dont la réputation n’est plus à faire ou encore son château. Mais Neuvic-d’Ussel c’est aussi un animal emblématique, une fierté locale : le coq de pêche.

Au fil du temps, la poule limousine, aussi nommée « coq de pêche du Limousin » (endémique de Neuvic) s’est inscrite comme l’une des races les plus prisées des amateurs de pêche à la mouche. Sa particularité : des « hackles », les plumes situées sur la nuque, particulièrement belles et idéales pour fabriquer les petites mouches artificielles qui imitent les insectes dont les poissons se nourrissent.

Les « hackles », c’est ces longues plumes qui recouvrent la nuque des coqs © Tourisme Haute-Corrèze

Chaque plume est destinée à un montage particulier : les « hackles » servent aux mouches sèches ; les pelles de cape (plumes du dos) conviennent pour les mouches noyées, les pelles d’ailes pour les abdomens, et les lancettes (plumes du flanc) pour les leurres de grande taille. Ce sont les minéraux du granite corrézien qui donnent cette luminosité si particulière aux coqs.

Moins de 15 éleveurs de coqs limousins sont recensés en France et ce sont essentiellement des élevages amateurs. Nous avons poussé la porte de l’élevage de « la Ferme du Manus » à Neuvic (l’exploitation agricole du lycée Henri-Queuille) qui s’est lancé dans l’élevage de coqs de pêche en 2000 et où un conservatoire génétique des coqs de pêche a d’ailleurs vu le jour.

« L’idée, c’est d’avoir le plus de souches génétiques différentes possibles », commence Marie Thomeret, directrice d’exploitation. Parce que l’autre particularité de cette race, c’est qu’elle n’est pas encore fixée sur un plan génétique, et le coq change de couleurs au fil de l’année. « On travaille pour l’instant avec cinq souches différentes », reprend la directrice en s’avançant dans l’allée entre les boxes. La trentaine de coqs aux couleurs s’étalant du gris au doré chantent dans les cases. S’ils sont séparés, c’est pour éviter un comportement agressif.

Du gris au doré en passant par le bronze, le plumage du coq de pêche limousin est très lumineux © Tourisme Haute-Corrèze

À quel moment sont prélevées les fameuses plumes ? Deux fois dans l’année. Car le coq de pêche du Limousin réalise deux mues par an : en fin d’hiver et en fin d’été. « L’idée c’est de se caler sur cette période. Les plumes sont arrachées à la main dans la limite de 30 par coq », nous explique la directrice.

Le 1er mai, ces coqs participent donc au concours national d’envergure international qui a lieu à quelques kilomètres de la ferme, dans le centre-ville de Neuvic-d’Ussel depuis 1978. Ils concourent aux côtés de quelque 150 autres coqs. Le plumage est évalué selon des critères rigoureux : brillance, souplesse, résistance à l’eau, transparence et mimétisme des insectes.

En parallèle, le challenge « Mazuel », attribué au lauréat de la catégorie adultes, est sans aucun doute la récompense la plus convoitée. Il est remis en compétition chaque année, et devient la propriété définitive de celui qui parvient à le remporter trois années consécutives.

Jérémy Truant
Jérémy Truant
Journaliste Actus Limousin

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