Sur la commune d’Affieux (19), près de Treignac, Bastien Gonzalez a imaginé un projet innovant pour favoriser la biodiversité et sensibiliser le grand public à sa protection : « le couloir à papillons », un parcours de 3 kilomètres, au cœur d’un espace naturel de 12 hectares, pensé pour préserver et valoriser la nature locale.
Premier du genre dans le département, le couloir à papillons propose une balade de 3 km au sein du « BGA Parc », un espace naturel de 12 hectares niché dans les Monédières, à Affieux. Le BGA Parc a été imaginé par Bastien Gonzalez, Corrézien devenu pédicure-podologue pour les stars et qui a souhaité s’investir dans la valorisation de la faune et de la flore du Limousin.
Un parc pensé pour la biodiversité
« Le Couloir à Papillons » est une association d’intérêt général créée par Bastien Gonzalez qui a pour but de sensibiliser à l’environnement et à la protection de la biodiversité. L’une de ses premières missions a été la création du premier couloir à papillons du territoire, à Affieux en Haute-Corrèze. Ce genre d’initiative est encore rare en France, où les serres à papillons sont plus courantes, mais elles ont l’avantage de permettre aux visiteurs d’observer des papillons dans leur milieu naturel.
Au coeur du « BGA Parc », un espace naturel protégé de 12 hectares, vous allez donc pouvoir suivre un parcours de 3 km, qui recrée des écosystèmes favorables aux lépidoptères, afin de découvrir la richesse de la flore et de la faune locale qui lui est associée. Le sentier, aménagé et fleuri, démarre à la mairie d’Affieux et recèle une grande diversité d’insectes… et bien sûr, de papillons !

Des bois, des prairies, un superbe lac où le bruit de l’eau des nombreux ruisseaux se mêle parfaitement au croassement des grenouilles… L’endroit est coloré et calme mais outre la beauté du parcours, le couloir à papillons est avant tout là pour rendre compte de toute la nature qui nous environne et nous rappelle à quel point il est urgent de la protéger.
Immersion sensorielle et pédagogique
Rien ici ne semble artificiel, et pourtant mon œil de jardinière repère vite la grande diversité végétale, notamment les nombreuses plantes mellifères, essentielles pour les pollinisateurs. Les abeilles ne sont pas les seules à se nourrir de pollen : les papillons aussi en dépendent !
Le couloir à papillons se découpe en 14 zones de plantations pensées et aménagées pour pouvoir accueillir une grande diversité d’espèces de lépidoptères. Des fiches explicatives sont régulièrement disposées au pied de certaines espèces de plantes (sur lesquelles vous êtes susceptibles d’y voir butiner votre papillon). Elles se trouvent d’ailleurs souvent au pied des arbres à papillons : les fameux « buddléias ».

Nul besoin d’être un expert en faune et en flore pour être touché par la beauté du cadre. Aux abords du lac, dans ce milieu ouvert, c’est particulièrement vrai. Je suis bercée par le discret croassement de quelques batraciens, plusieurs papillons virevoltent autour de moi, les pétales colorés de quelques fleurs réhaussent le tout et puis, dans le ciel, un canard se dirige vers d’autres horizons. Mon regard s’égare… puis revient brusquement à l’instant présent : un papillon que je n’ai pas encore pris en photo ! Vite, où est mon appareil ?
Des papillons… partout !
En m’engouffrant sur ce fameux chemin, j’ai été d’abord déçue. Aucun papillon à l’horizon. Peut-être n’étais-je pas venue à la bonne saison ? Mais comme tous les insectes, si l’on n’y prête pas attention, ils sont d’abord invisibles. Il suffit donc de s’arrêter et d’observer. Assise dans l’herbe, j’en repère un. Puis deux. Puis je me rends compte que c’est en fait toute une nuée silencieuse qui volette tranquillement autour de moi.
Si vous avez déjà tenté de photographier un papillon, vous savez que c’est un véritable défi : ils volent à toute vitesse, et quand ils se posent enfin, il faut être prêt à déclencher dans la demi-seconde où ils déploient leurs ailes. Voici quelques-uns de mes coups de cœur parmi ceux que j’ai pu admirer (et parfois capturer en photo) :
- L’azuré des nerpruns (Celastrina argiolus), mon préféré parce qu’il est beau avec tout ce bleu. Mais surtout parce qu’il est plutôt rare étant donné que sa chenille doit faire un passage chez les fourmis pour pouvoir être nourrie par elles et devenir ce beau petit papillon bleu.

- Connu de tous, le belle-Dame (Vanessa cardui) est le papillon diurne le plus répandu dans le monde et pour cause : ce migrateur a visité le monde entier, à l’exception de l’Amérique du Sud et de l’Antarctique ! Voyageur invétéré, il ne réside jamais de façon permanente dans un lieu…

- Le citron (Gonepteryx rhamni), très beau par sa couleur jaune (comme le citron) et qui hiverne dans le lierre. C’est le papillon qui vit le plus longtemps à l’état de papillon puisqu’il peut vivre jusqu’à 12 mois ! Rapide comme l’éclair, il n’a cessé de se dérober à mon objectif mais nul doute que vous en croiserez prochainement quelques uns…
L’ambition de l’association du Couloir à Papillons est de contribuer à un avenir plus vert. Et la richesse floristique et faunistique de ce lieu en est le plus beau témoignage. On n’y observe que des espèces sensibles à la qualité de leur environnement, comme l’azuré : un bon indicateur de la santé du milieu.
Pour moi, cette visite a été bien plus qu’une simple balade. C’était une immersion dans un espace préservé, une parenthèse pour retrouver le lien avec le vivant. Alors… vous y allez quand ?
Infos pratiques
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site lecouloirapapillons.org
Parc en accès libre toute l’année
Point de départ : Mairie d’Affieux / Distance du couloir : 3 km / Durée approximative : 1 heure
À voir le long du parcours : ruisseau naturel, temple, corridors fauniques et, selon la saison, forêt de jacinthes, boussole, jardin écarlate…