Avec le retour du soleil et de l’été, Actus Limousin a eu envie de fraicheur ! Pour cette sortie caniculaire, direction Gimel-les-Cascades, petit village où le patrimoine et la nature forment une harmonie parfaite. Suivez le guide !
Un soleil d’été brille haut dans le ciel corrézien sur la route départementale 53. Après avoir passé le hameau de Mars, nous revoici sur terre. Un dernier virage et le village de Gimel-les-Cascades apparaît, comme accroché au flanc de la petite vallée qui s’effondre précipitamment. Avant de s’avancer dans le bourg, plantons le décor, un panneau d’entrée de la commune surmontant celui du « Village fleuri », au premier plan, des maisons au toit d’ardoise, forcément, et au-dessus d’elles, les restes d’un château se détachent. Et un peu plus à droite, nichée dans la gorge, on aperçoit ce qui fait la renommée du lieu : une cascade tumultueuse qui plonge dans un trou de verdure.

Gimel-les-Cascades, c’est d’abord un patrimoine historique riche que l’on va prendre le temps de découvrir, pas par pas. Premier arrêt à l’église Saint-Pardoux en plein cœur du village. Selon la légende, Pardoux était le fils d’un paysan creusois au VIIIème siècle. Un jour, il décide d’allumer un feu près d’un vieux châtaigner creux et perd la vue à la suite de la chute de l’arbre. La suite, on l’imagine déjà : Pardoux trouve consolation en Dieu et retrouve la vue par miracle. L’église qui porte son nom est parfaitement conservée, avec son clocher-mur. A l’intérieur de l’édifice très lumineux, les boiseries du chœur datant du XVIIIème siècle abritent des peintures murales colorées. Mais le clou du spectacle se trouve à droite de l’entrée : le trésor de Gimel qui renferme plusieurs objets liturgiques remarquables, dont une exceptionnelle châsse reliquaire du XIIIème siècle en cuivre doré, émaillé et finement ciselé. Un chef-d’œuvre de l’orfèvrerie limousine qui témoigne du raffinement artistique médiéval et du rayonnement spirituel de la région à l’époque.

Sortons du monument pour poursuivre notre cheminement dans le bourg. Une petite ruelle nous appelle, on l’emprunte. En bas, un moulin au toit de chaume et un pont en pierre. Nous sommes au Pont du péage, qui doit son nom en toute logique au droit dont il fallait s’acquitter pour pouvoir le franchir et entrer dans l’enceinte du bourg fortifié, avant la révolution. « Maintenant, c’est à moi qu’on donne les sous ! », sourit une habitante. Comme elle, ils sont 780 Gimelois et Gimeloises à vivre dans la paisible commune.

Le chemin s’enfonce dans la forêt, en longeant la rivière et son clapotis doux. La Montane se fraye un chemin entre les rochers. À cet endroit précis, en s’engouffrant sous des jolies passerelles en bois, la rivière ne sait pas encore qu’un grand saut, ou plutôt trois, l’attendent un peu plus loin.
Mais avant de s’intéresser aux cascades, un dernier détour nous emmène dans les ruines du château médiéval dit de « la Roche Haute ». En effet, « haute » est le bon mot, les mollets chauffent. Mais la vue en valait la chandelle. Au sommet, sur les passerelles aménagées en bois, on découvre la majestueuse vallée de la Montane et le village de Gimel vu d’en haut. Construit au Moyen-Âge par les seigneurs de Ventadour, il surveillait la vallée. Ravagé par les siècles et les guerres (notamment celles de Religion), il n’en reste aujourd’hui que des ruines discrètes, fondues dans la verdure. Un témoin silencieux d’un passé féodal oublié qu’une association s’attache à faire revivre, chaque été, au fil d’un spectacle Son et lumières organisé et présenté par plus d’une centaine d’habitants.

143 mètres de chute d’eau
Depuis ce château, on entend déjà le grondement de l’eau. De cette Montane qui chute de 143 mètres au total en trois cascades principales : la première, le Grand Saut mesure 45 mètres de haut, la seconde, la Redole 38 mètres, et la dernière, la Queue de Cheval 60 mètres qui se découvre depuis le Chalet de Paul Ensuite, la Montane se jette dans le gouffre de l’Inferno.

Pour les découvrir, les deux rives sont accessibles : la promenade publique des cascades en rive droite qui a fait l’objet d’aménagements et le Parc Vuillier en rive gauche.
Gaston Vuillier, c’est le nom de cet artiste-peintre, illustrateur, écrivain et voyageur du XIXème siècle. Après une carrière de dessinateur pour la revue Le Tour du Monde, il parcourt l’Europe, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, carnet à la main. Tombé sous le charme de la Corrèze, il s’installe à Gimel-les-Cascades en 1892, où il achète le domaine de la Roche Haute. Amoureux de la nature, l’artiste consacre ses dernières années à aménager le site des cascades, protégeant leur beauté sauvage et créant des sentiers pour les visiteurs. Il rachète le site, parcelle après parcelle, et se lance dans des batailles juridiques contre des projets industriels qui veulent dévier le cours de la Montane pour construire un barrage hydroélectrique. Le site a d’ailleurs été classé dès 1912 au titre des sites et monuments naturel à caractère artistique, à son initiative.

Un peu plus haut, les Jardins du Castel Vuillier sont une autre invitation à la balade. Ces jardins en terrasse et la demeure étaient la propriété de l’artiste. De nombreuses espèces végétales sélectionnées pour leur propriété magique sont à découvrir …
La balade dans Gimel-les-Cascades s’achève ainsi, en espérant que nous vous aurons donné l’envie d’arpenter les rues et les sentiers de cette petite cité nichée en plein cœur de la Corrèze !
Et pour prolonger …
Un parcours de Terra Aventura, le géocaching de Nouvelle-Aquitaine permet de découvrir le village et les cascades sous un nouvel angle : L’histoire au fil des cascades ; Durée : 1 h 30 ; Distance : 4 km ; Niveau de difficulté : 1/5.