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Région Limousin
vendredi 19 décembre 2025

Un joli cadeau de Noël pour ces 3 joyaux du patrimoine limousin en péril

Le montant des aides accordées par la « Mission Stéphane Bern » pour la sauvegarde du patrimoine en péril vient d’être dévoilé en cette fin d’année. Bonne nouvelle pour le patrimoine local puisque les trois lauréats limousins de cette édition 2025 se voient attribuer près de 700 000 € pour financer des travaux essentiels à leur conservation.

Comme un cadeau de Noël arrivé avec quelques jours d’avance, les trois sites limousins retenus par la Fondation du patrimoine dans le cadre de l’opération « Loto du Patrimoine » 2025 (soutenue par le ministère de la Culture et FDJ UNITED), ont découvert le montant de l’aide qui leur est destinée. Au total, 102 sites ont été sélectionnés pour la huitième édition du Loto du patrimoine, dans les départements métropolitains et collectivités d’outre-mer, et vont se « partager » la coquette somme de 21.4 M€ pour financer des travaux nécessaires à leur sauvegarde.

Le loto du patrimoine, qu’est-ce que c’est ? Lancée en 2017 à l’initiative du président de la République et confiée à Stéphane Bern, la mission de sauvegarde du patrimoine en péril a donné naissance à ce « Loto du patrimoine » qui a rencontré, dès son lancement, un large succès populaire. Plus de 7 400 sites en péril ont été signalés sur la plateforme et, chaque année, des millions de joueurs contribuent ainsi à la restauration du patrimoine grâce au jeu « Mission Patrimoine ». Les sites sélectionnés peuvent également bénéficier de mécénat ou de dons et, pour les monuments historiques, de subventions du ministère de la Culture.

L’édition 2025 a battu un record et la dotation globale s’élève donc à 29.1 M€, dont 7 M€ ont déjà été attribués aux 18 sites emblématiques régionaux.

155 000 € pour la Chapelle des pénitents à Beaulieu-sur-Dordogne

Son reflet dans les eaux de la Dordogne offre une carte postale que tout le monde connaît. Mais la Chapelle des pénitents de Beaulieu-sur-Dordogne – aussi appelée Eglise Notre-Dame – a grand besoin de rénovations. « L’intérieur et l’extérieur de l’édifice sont fortement dégradés. […] La non étanchéité des toitures entraîne d’importants problèmes d’infiltration et d’humidité tant au niveau de la structure du bâti que de ses parements et enduits intérieurs. Il est ainsi prévu une restauration de l’ensemble des charpentes, ainsi qu’une réfection totale des toitures. Les menuiseries anciennes seront également remises en état. Les enduits seront repris, tout comme le décor peint et les litres funéraires », décrit la Fondation du patrimoine.

Le clocher-mur à 4 baies de la chapelle des Pénitents à Beaulieu-sur-Dordogne © Juliette Jouve Soler

L’édifice, emblématique de Beaulieu-sur-Dordogne, a été construit vers la fin du XIIe siècle, probablement par des gabariers, et est classé aux Monuments Historiques depuis 1927.

240 000 € pour le Château de Châlus-Maulmont à Châlus

Il est un des sites de la route touristique Richard cœur de lion. Construit en bordure de la ville basse de Châlus, le Château de Châlus-Maulmont est aujourd’hui en ruine, car délaissé par ses divers propriétaires. « L’objectif est aujourd’hui d’assurer la sauvegarde de l’édifice et d’en permettre une meilleure lisibilité pour une ouverture au public dans les prochaines années », prévient la Fondation du patrimoine qui ajoute : « L’opération permettra de préserver les éléments restants du château et de les intégrer à un espace public déjà animé, la place du marché, qui accueille régulièrement événements et festivités. »

Les ruines du château de Châlus Malmont © Rémi Pottier / Fondation du Patrimoine

Moins renommé que son « voisin d’en face », le château de Châlus-Chabrol où tomba jadis Richard Coeur-de-Lion, le château de Châlus-Chabrol est un vestige de l’histoire de Géraud de Malmont, puissant seigneur limousin et maitre bâtisseur a qui l’on doit notamment la forteresse de Chalucet…

300 000 € pour le Pavillon de musique de la Spouze

C’est un drôle d’édifice qui a été retenu en Creuse, original et singulier. Unique en son genre, le Pavillon de musique de la Spouze à La Celle-sur-Gouzon a été érigé vers 1850, et accueillait salons littéraires et concerts. Jusqu’à son décès 2020, c’est l’artiste creusois René Bourbet qui était le propriétaire du domaine de la Spouze où se tenait le festival champêtre des « Jardins-jeudis ».

Délabré, le pavillon de musique du domaine de la Spoze va être entièrement restauré © Erik Bourdet / Fondation du Patrimoine

Les enfants de l’artiste sont bien décidés à faire revivre l’esprit du lieu mais le Pavillon est sérieusement endommagé comme l’explique la Fondation du Patrimoine : « Délaissé après la vente de la propriété au XXe siècle, il est aujourd’hui gravement dégradé : charpente affaissée, toiture percée, murs fissurés, menuiseries ruinées. » L’objectif : une restauration complète avec reprise de maçonnerie, de la toiture, des menuiseries, des escaliers, des planchers et de la cheminée. Une fois restauré, le bâtiment pourra retrouver sa vocation culturelle, au coeur de la Creuse.

Notons que l’appel à projets pour participer au Loto du patrimoine 2026 est toujours ouvert, jusqu’au 28 février prochain. Il suffit de se rendre sur la plateforme ici.

Jérémy Truant
Jérémy Truant
Journaliste Actus Limousin

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