De Pépin le Bref à Archambaud « Jambe Pourrie »
On retrouve les premières traces d’un site fortifié à Turenne en 767, date à laquelle il est cédé par le Roi Pépin le Bref à Immon, 1er Comte de Quercy. Occupé ensuite par le Roi d’Aquitaine Pépin II, il est conquis en 839 par le fils de Charlemagne et nouveau Roi des Francs, Louis Le Pieux. Ce dernier y transférera d’ailleurs un temps les reliques de Saint Martial pour les mettre à l’abri des invasions vikings.
C’est au Xe siècle qu’apparait le premier vicomte de Turenne : Bernard 1er de Turenne. Son gendre, le vicomte de Comborn affrontera son beau-frère, le vicomte d’Aubusson, pour la possession du château. Victorieux, Archambaud de Comborn sera blessé au combat, et surnommé dès lors « Archambaud Jambe Pourrie » mais réunira les vicomtés de Turenne et de Comborn. C’est d’ailleurs lui qui aurait établi le château à son emplacement actuel : au sommet d’un rocher escarpé avec un plateau de 1200m², à 1.5 km du site du château carolingien originel.
Croisades, monnaie, puissance, double-jeu, division, dettes… les jeux des nobles
En 1091, Raymond 1er devient le 7ème vicomte de Turenne et fait renforcer les défenses du château qui devient alors une puissante forteresse médiévale. Il participera à la 1ère croisade dans l’armée du Comte de Toulouse et instaurera la production de monnaie à Turenne en faisant frapper des pièces d’argent. Pendant plus de 200 ans, la vicomté de Turenne sera une place forte et même un état féodal autonome et libre, souverain sur ses terres et exempt des impôts royaux.
Entre le XIIe et le XIIIe siecle, les Capétiens et les Plantagenêt s’affronteront pour le contrôle des différents territoires de l’Ouest de la France. Le vicomte Raymond IV de Turenne jouera alors un double-jeu entre les deux dynasties et le château finira par être saisi et placé sous contrôle de l’administration royale. La vicomté de Turenne sera divisé en deux parties qui ne seront réunies qu’en 1494 pour s’étendre alors sur 1200 villages, 111 paroisses et quelques 100 000 habitants !
Passé sous le contrôle de la famille « de La Tour d’Auvergne » à l’occasion du mariage réunificateur, la vicomté de Turenne sera enfin vendu au Roi Louis XV en 1738 pour rembourser les dettes de jeu de Charles-Godefroy, dernier des vicomtes.
Le Roi ordonnera la démolition du château quelques années plus tard.
Les vestiges du Château de Turenne, classés « monument historiques » depuis 1840
Le château de Turenne est classé au titre des Monuments Historiques depuis 1840. De la puissante forteresse de jadis, il ne reste malheureusement que les vestiges des remparts et 3 tours :
- la Tour de la Poudrière
- la Tour de César, un donjon circulaire de 20 mètres de haut
- la Tour du Trésor qui a conservé sa « salle des Gardes »
Même détruite, la forteresse de la vicomté de Turenne est un témoignage historique précieux d’une époque chevaleresque qui éveille à coup sûr l’imaginaire des visiteurs. La situation dominante des ruines offre toujours un superbe panorama sur la Corrèze, la Vallée de la Dordogne et parfois même le Cantal. Le village de Turenne au pied du château est quant à lui classé parmi « Les plus beaux villages de France ».
Le site du château de Turenne est ouvert aux visiteurs du 1er Avril au 31 Octobre, tous les jours de 10h à 19h.
Tarifs : Adulte – 5.50€ / Enfant – 3.80€ / Gratuit pour les moins de 10 ans
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site du château de Turenne.