Crozant : 26ème édition de la grande fête médiévale dans la vallée des peintres

Jeudi 3 aout, le petit village de Crozant proposait la 26e édition de sa fête médiévale. Troubadours, ménestrels, saltimbanques, vassaux, palefreniers, chevaliers, damoiselles ou damoiseaux, tout ce petit monde a fait voyager les visiteurs à une autre époque, celle du moyen-âge, le temps d’une journée.

Crozant est un petit village de Creuse perché sur un promontoire dominant la Creuse et la Sédelle et s’il est connu, c’est non seulement grâce à son paysage incroyable et son côté historique exceptionnel mais aussi grâce à son école de peinture, portée entre autres par Claude Monet. Si on dit que Crozant est dans la vallée des peintres, ce n’est pas pour rien. Moults artistes comme George Sand, Armand Guillaumin, Maurice Rollinat, Picabia, Madeline et bien d’autres ont fait glisser leurs pinceaux et se sont inspirés de la forteresse de Crozant, le Rocher de la Fileuse ou le moulin de la Folie.

Fort des ruines de son château médiéval et son passé historique, Crozant est donc un lieu idéal pour proposer une fête médiévale. Créée il y a 26 ans par Robert Carlier, habitant de la commune qui souhaitait élaborer un rendez-vous autour de l’église et la forteresse, la fête médiévale que l’on connait aujourd’hui a d’abord commencé par un ‘simple’ repas. Elle n’a fait qu’évoluer d’années en années et au fils des différents présidents de l’ACMC (association organisatrice de l’évènement) pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui.

Des exposants, bénévoles et habitants en costumes d’époques

Arrivés à Crozant, si vous êtes venus en voiture et avez revêtu vos habits génération 21e siècle, une fois posé le pied sur la terre Creusoise, vous passez dans le sas de la machine à voyager dans le temps. Damoiselles et damoiseaux, chevaux et chevaliers navigant dans le petit village ; on change de style, on change d’époque. Si d’un côté on porte des armures et on manie l’épée, de l’autre, on tire à l’arc et sur des cibles constituées de bottes de paille et un peu plus loin les badauds font leur marché, comme autrefois.

Un chevalier en armure © Nathalie Petoux

Car pendant cette journée médiévale, rien n’est plus pareil. Artisans et créateurs, bénévoles et habitants, tous ont revêtu des costumes d’époques et pendant cette journée spéciale, même les visiteurs peuvent se prêter au jeu et louer un costume sur place. Du fromager à la stature imposante au créateur sur cuir, de la vendeuse de miel à celle de sorbets, des faiseurs d’enluminures à la vannerie tout est déconnecté et proche de nos racines.

Pour s’amuser, rire, danser et battre la mesure, la joyeuse troupe de troubadours « La Carité de Guingamor » joue de la musique, jongle et transmet la bonne humeur ; que ce soit dans l’église, pendant le défilé ou au cours des différents repas médiévaux, une ambiance très conviviale, joyeuse et lointaine s’empare des visiteurs, venus tout de même nombreux, malgré une météo chancelante. Il y aussi du théâtre de rue avec la troupe « Etincelles » et ces rapaces de « Vol en Scène » qui n’ont malheureusement pu proposer qu’une prestation sur deux à cause de la pluie.

© Nathalie Petoux

Campement, tavernes et repas médiévaux auront permis aux touristes et aux locaux de se mêler aux manants, gueux et quelques autres seigneurs et ce, afin faire des pauses pour goûter quelques breuvages et faire ripailles ! Le clou de la journée qui aura attiré beaucoup, beaucoup de monde et fait rugir l’ambiance d’applaudissements : le spectacle équestre des « Centaures du temps » avec leur légende des chevaliers et leur défilé magnifique, articulé autour de sublimes chevaux parés et habillés aux couleurs de chacun des chevaliers les montant.

Un bilan mitigé

De cette 26 e édition, la dizaine de bénévoles nous dira que les pluies diluviennes auront fait venir un peu moins de monde que les autres années ; mais pas mal de touristes français et étrangers étaient tout de même au rendez-vous. 250 repas ont été servis le midi et 80 le soir, au lieu des 180 habituels. Le repas du soir a dû être déplacé à la salle des fêtes, le temps à l’extérieur ne permettant pas de maintenir les festivités.

A souligner que pour proposer cette fête médiévale, l’association ACMC de Crozant et ses bénévoles travaillent d’arrache-pied pendant plusieurs semaines. De la confection des costumes par les couturières locales à la conception des décors et la mise en place des différents espaces de la fête, le travail ne manque pas mais les bras se font rares. Un appel aux bonnes volontés est donc lancé pour les prochaines éditions.

Pratique

Site officiel de l’ACMC Crozant. Contact au 06.08.84.57.83.

Nathalie Petoux
Nathalie Petoux
Correspondante Actus Limousin en Haute-Vienne
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