Cette semaine, l’Autorail X2403, propriété de l’association des Chemins de fer de Haute-Auvergne, a effectué son premier trajet estival sur la ligne Ussel-Eymoutiers. Nous sommes montés à bord.
Les rayons du soleil tentent péniblement de transpercer les nappes de brouillard qui se sont invitées en Haute-Corrèze ce mercredi 24 juillet au matin. Il est 9 heures à la gare d’Ussel et dans précisément 24 minutes, c’est un original convoi qui va s’engager sur les rails à travers le Plateau de Millevaches. Au loin, en-dessous du pont SNCF, un drôle de train entame une manœuvre pour rejoindre les quais de la gare. Dans sa robe rouge vif et crème, le mythique Autorail X2403 crache sa fumée et s’approche tranquillement des voyageurs impatients et sans valise.
Ils sont une petite vingtaine ce matin, venus d’Auvergne, du sud de la Corrèze ou de bien plus loin, à embarquer à bord d’un véritable monument historique, avec la même envie : celle de remonter le temps. Les sifflets résonnent sur le quai. Il est 9 h 24 et le voyage commence. Jusqu’à Meymac d’abord où un premier arrêt est effectué. Le « chef de train » comme on les appelait à l’époque, Jean-Michel Piernetz, présente les caractéristiques de cet engin hors du commun : « Il a circulé de 1951 avant d’être réformé en 1987. » Avec ses deux cabines situées à chaque extrémité du wagon, cet autorail est reconnaissable entre mille.
L’aventure continue ensuite sur le Plateau de Millevaches avec, comme porte d’entrée, le célèbre Viaduc des Farges. Le train s’engage sur ce pont et ses 11 arches. Du bout des doigts, on pourrait presque effleurer la cime des douglas qui entourent l’édifice. L’Autorail file désormais à toute vitesse (100 km/h). À l’intérieur, la première et la seconde classe sont confortables. Assis sur les sièges ou strapontins en cuir, on profite des paysages du Plateau de Millevaches, sur cette ligne Limoges-Meymac qui traverse carrément des tourbières.
Devant la fenêtre, Martial Plazanet et Elisabeth Gourgouillon attendent impatiemment de traverser la commune de Lacelle. « J’ai une maison ici, et quand j’étais petit quand on faisait les foins on regardait le train, ça me rappelle des souvenirs« , raconte l’octogénaire, heureux de vivre ce voyage dans le temps.
Un voyage qui va toucher à sa fin, comme l’annonce le chef de train, puisque le train est en approche de la gare d’Eymoutiers. Ici, aux portes de la Haute-Vienne, une correspondance est assurée avec un train à vapeur pour réaliser un court circuit dans les gorges de la Vienne jusqu’à Châteauneuf, mais ça c’est une autre histoire ferroviaire.
L’Autorail X2403 en quelques chiffres :
- 3.900.000 : le nombre de kilomètres parcourus par l’Autorail X2403 durant sa carrière à la SNCF
- 80 : le nombre de places assises à l’intérieur de l’Autorail x2403
- 43 : en tonnes, le poids du train
- 36 : le nombre d’années de service de l’Autorail avant sa réforme le 1er octobre 1987.
Pratique : deux autres voyages de cet Autorail X2403 sont prévus : le mercredi 7 et le 21 août. Tarifs : 32 € pour les adultes, 17 € pour les – de 12 ans, gratuit pour les – de 3 ans. Informations et réservations auprès de l’Office de Tourisme de Haute-Corrèze.
