Aucun doute, les amateurs de cueillette de champignons ont été gâtés cette année !Avec des poussées spectaculaires de toutes les espèces, la saison est d’ores et déjà exceptionnelle mais comme le soleil fait son grand retour dans la région ces derniers jours, elle pourrait bien se prolonger encore un peu à en croire les spécialistes.
Les cagettes sont fièrement empilées dans la cour de René et Yvonne, à la sortie d’Ussel. À l’intérieur, des kilos de chanterelles grises prêts à être embarqué vers une autre destination. Le couple de retraités est ce que l’on appelle des « acheteurs-collaborateurs ». « On travaille depuis quatre ans pour la maison Usaï à Saint-Alyre-d’Arlanc en Auvergne. C’est un grossiste, il passe nous récupérer la marchandise tous les soirs. Il a des conserveries ou alors il travaille le champignon frais qu’il expédie aux quatre coins de l’hexagone », décrivent les acheteurs avant tout passionnés par le champignon. « Tous les matins, on a le cours pour la marchandise, c’est au jour le jour. Et en ce moment on est à 2 € le kilogramme pour le cèpe blanc, 4 € pour le pied de mouton et 2,50 € pour la girolle grise. »
En ce moment, l’activité est quand même plus calme qu’à la fin du mois de septembre, selon les deux Corréziens : « La production du cèpe a bien baissé mais on en a eu beaucoup avec la pousse du mois dernier. Pour le cèpe et pour le champignon en général, c’est une très bonne saison, elle restera marquée comme une bonne année. On a eu la chance d’avoir un printemps pluvieux ». Constat partagé par cet autre acheteur de Haute-Corrèze : « Cela fait deux ans qu’on passe au travers, cette année on est content. Sur le secteur Tulle-Argentat il y a beaucoup de chanterelles et de girolles, c’est lié à la pluie », confirme t’il avant d’emmener son butin à Rungis.
Pour le Briviste Benoit Peyre, mycophile passionné : « Il y a eu une belle pousse de cèpes à la fin septembre notamment en Haute-Corrèze. Maintenant, il n’y a plus grand-chose ». Pourquoi ? L’écrivain auteur de plusieurs ouvrages sur le champignon répond : « Il a beaucoup plu, il faut attendre le ressuyage des sols. » S’il n’y a pas de cèpe, Benoît Peyre constate que les forêts corréziennes regorgent de Sparassis, chanterelles, trompettes de la mort ou encore pieds de mouton. « On a quelques giroles aussi », ajoute l’auteur de La Vie Rêvée des Champignons.
Et dans les prochains jours ? Les températures vont être un peu plus fraîches mais le soleil va continuer de briller haut dans le ciel limousin, de bon augure peut-être pour une nouvelle pousse … « La température de l’air n’a pas d’impact direct sur le sol », précise Benoît Peyre.
« On attend le retour du cèpe », espère cet acheteur de Haute-Corrèze. Et René et Yvonne de conclure : « On a bon espoir pour le mois de novembre, on est dans une région où le cèpe aime le froid. Ce n’est pas rare que la saison dure encore quelques semaines. Comme en 2011, on avait ouvert le 30 juillet et fermé le 24 décembre ! » Le cèpe corrézien a donc encore de beaux jours devant lui, et peut-être même le retrouverons-nous frais sur nos tables des fêtes !
