La petite cité corrézienne de Donzenac peut compter sur ses Amis pour assurer la promotion de son patrimoine

Située à moins de 15 minutes de Brive, la petite commune de Donzenac ne manque pas d’atouts touristiques. Si c’est sur son territoire que se situent les ardoisières des Pans de Travassac, site touristique majeur, son village médiéval abrite aussi un riche patrimoine que « les Amis de Donzenac » mettent en lumière avec enthousiasme.

Si Donzenac m’était conté…

Si l’on a retrouvé sur place des traces d’occupation préhistorique, la cité de Donzenac (dont l’étymologie évoque l’époque gallo-romaine) commencera à se développer au Moyen Âge sous la houlette des Malemort puis des Ventadour, puissantes familles locales et seigneurs de Donzenac. Implantée sur un site naturellement défensif, son emplacement sur le passage de la route Paris-Toulouse, et ses prédispositions à la culture de la vigne, sont à l’origine de son essor. Pillée par les troupes anglaises au début de la guerre de Cent Ans (1337-1453), elle poursuit néanmoins son essor et connaît au XVe une nouvelle phase d’expansion.

En 1524, John Stewart, comte d’Auvergne et régent du Royaume d’Écosse, devient seigneur de Donzenac, un titre qui lui confère la gouvernance sur cette terre corrézienne. L’Écossais s’attache à renforcer les défenses du village et bien que les détails spécifiques de sa gestion soient rares, il est très probable que sa présence en Corrèze ait apporté une stabilité relative à la région. Sa loyauté envers la couronne française et ses liens avec la noblesse écossaise faisaient de lui un seigneur respecté, tant par ses pairs que par les habitants de Donzenac.

John Stewart (1482-1536), Duke of Albany, régent du Royaume d’Ecosse, Comte d’Auvergne et… seigneur de Donzenac par François Clouet © Domaine public

À sa mort en 1536, c’est Catherine de Médicis, sa nièce par alliance, qui hérite de la cité et la revendra aux Ventadour en 1572. A la faveur d’une énième union entre nobles descendants, la petite seigneurie deviendra propriété de la famille bretonne des Rohan-Soubise jusqu’à la Révolution Française…

Donzenac, ses amis… et ses PoHTes

En 2021, dans les remous de la « crise Covid », l’antenne touristique locale est menacée de fermeture, faute de saisonniers, et quelques amoureux de la commune décident d’assurer bénévolement des permanences au point tourisme pendant les après-midis d’été. Ils créent l’association des « Amis de Donzenac » qui compte aujourd’hui plus de 40 membres actifs, sous la Présidence d’Annabelle Chantalat. L’association organise des événements uniques, en lien avec le passé et le patrimoine de la commune pour que les habitants de Donzenac s’approprient l’histoire de leur village, et assure bénévolement l’accueil des touristes en juillet et août.

Annabelle Chantalat, présidente des « Amis de Donzenac » se promène au centre de son village © Juliette Jouve Soler

En parallèle, la baisse importante de la fréquentation des bureaux d’information touristique remet en question leur financement et Brive Tourisme est donc à l’initiative des « PoHTes » : des « Points d’Hospitalité Touristique ». Ce peut être une épicerie, une boulangerie, un café, un lieu emblématique du village devant lesquels les touristes passent forcément, et qui assure le rôle de relais d’information touristique en donnant aux visiteurs les conseils et la documentation pour découvrir le territoire. À Donzenac, ils sont désormais au nombre de trois : la médiathèque, l’atelier des Cordeliers et la boucherie Nauche.

Le nombre d’adhérents de l’association est en développement, et beaucoup de projets sont envisagés. Donzenac, Village étape depuis 1998, peut compter sur ses amis pour continuer à promouvoir son riche patrimoine et créer du lien entre les habitants et les générations.

Une année 2024 riche en événements

Le temps fort de la saison 2024 a été l’organisation au mois d’août d’une fête médiévale de deux jours pour célébrer le 500e anniversaire de l’arrivée de John Stewart à Donzenac . Au programme de ces deux jours de célébration : l’arrivée des reliques de Saint-André (ou Saint-Andrew), patron de l’Écosse, au son des cornemuses devant l’église, le défilé de la population dans la cité en costume d’époque, et de quoi se restaurer dans une ambiance taverne. Sans oublier le dimanche matin, la messe qui s’est tenue en costume et en musique ! Bénévoles, habitants et touristes étaient appelés à se déguiser. Cet événement était une édition unique, fondée sur un vrai fait historique. L’idée est que chaque année, un pays européen soit mis à l’honneur.

Des cornemuses en Corrèze ? C’est toute une Histoire que celle de Donzenac ! © Juliette Jouve Soler

Parmi les autres réalisations des Amis de Donzenac qui ont rencontré un grand succès, il y a aussi des expositions photos et notamment une exposition qui présente des lieux du village dans le passé et aujourd’hui et qui a rassemblé, à la médiathèque, plus de 500 visiteurs.

Donzenac d’hier et d’aujourd’hui… © Les Amis de Donzenac

Les conseils des Amis pour visiter Donzenac

Les incontournables

  • L’église Saint-Martin : elle se compose d’un clocher-porche du 14e, classé Monument historique, d’une nef à collatéraux et d’un chœur fermé sur un mur plat. À l’intérieur se trouvent trois remarquables sculptures en calcaire.
  • La maison du 13e : cette bâtisse est la demeure médiévale la plus célèbre de Donzenac et la plus ancienne de Corrèze.
  • La chapelle des pénitents : elle fut édifiée en 1677 sur les vestiges de la salle d’armes du château pour y accueillir la confrérie des pénitents blancs

Moins connus, mais recommandés par Annabelle Chantalat et ses Amis :

  •  Le passage Catherine de Médicis : une belle demeure Renaissance, cette époque de la fin du XVe siècle, qui vit de grandes familles princières soucieuses de leur prestige être à l’origine d’un élan artistique exceptionnel. La maison à oculi se distingue par sa façade à pans de bois en encorbellement.
  • La randonnée de La Rochette : une magnifique promenade au lieu-dit La Rochette (départ de l’Escudier). Un circuit facile de 8 km environ, avec découverte de constructions traditionnelles, et d’un pont celtique. Le plus : une application et des QR codes le long du parcours donnent des informations sur l’histoire, et sur la vigne.
Juliette Jouve Soler
Juliette Jouve Soler
Correspondante Actus Limousin
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