A la frontière entre Corrèze et Cantal, les Tours de Merle, forteresses du Moyen Âge et véritables joyaux de la Xaintrie, s’apprêtent à connaître une transformation majeure qui vise à renforcer leur attractivité touristique sans pour autant mettre en péril un environnement naturel qui contribue tout autant au charme du lieu que ses « vieilles pierres ».
Érigées entre le XIIᵉ au XVᵉ siècle, sur un éperon rocheux qui domine la vallée de la Maronne, les tours de Merle servaient autrefois de poste stratégique entre le Duché d’Aquitaine et les comtés d’Auvergne et de Toulouse. Joyau touristique de la Xaintrie, elles sont évidemment classées monuments historiques, et accueillent chaque année près de 25 000 visiteurs qui viennent en admirer l’architecture médiévale et les spectacles estivaux qui y sont organisés.
Le site est inclus dans une zone Natura 2000 et, si son potentiel touristique est indéniable sa valorisation ne peut se faire que dans une démarche fortement marquée par l’éco-tourisme et le développement durable. La communauté de communes « Xaintrie Val de Dordogne » a donc engagé un projet qui promet de faire des Tours de Merle un site incontournable pour les amoureux d’histoire et de nature mais en respectant son caractère sauvage et unique.
Avec l’appui de l’Union Europénne, de la Région Nouvelle-Aquitaine et du département de la Corrèze, un investissement de près d’un million d’euros va notamment permettre de créer une nouvelle maison d’accueil et de développer de nouvelles actions de médiation. Mais le projet comporte aussi un volet environnemental de grande ampleur…
Vers une « réserve naturelle régionale des gorges de la Maronne »
Le projet inclut en effet la transformation de la vallée de la Maronne en une véritable réserve naturelle régionale afin de protéger un écosystème propice à de nombreuses espèces, dont des aigles bottés, des milans royaux et des chauves-souris. Cette création conclura une quinzaine d’années de patientes négociations et d’acquisitions foncières pour maitriser un corridor de 200 hectares de cette vallée sauvage.
Avec la création de cette réserve régionale, les animations jusqu’alors proposées sur le site vont devoir se réinventer car si les démonstrations médiévales resteront autorisées sur la plaine au pied des tours (hors réserve), les spectacles de fauconnerie et de son et lumière seront abandonnées pour préserver la tranquillité de la faune.
Un site éco-touristique majeur de Nouvelle-Aquitaine
Il sera désormais question d’arriver à maîtriser le subtil dosage entre l’animation du site et le respect de l’environnement. Cette mission sera donc confiée à un animateur, recruté pour le site, qui y proposera des activités pédagogiques sur la faune et la flore locales. Des circuits de randonnée, des ateliers d’archéologie ou encore de calligraphie, pourront être proposés toute l’année pour plonger les visiteurs dans la richesse historique et naturelle du site.
L’objectif n’est pourtant pas de viser le « moins » mais bien le « mieux » et les élus locaux comptent sur ces développements pour permettre aux Tours de Merle de devenir l’un des premiers pôles éco-touristiques en Nouvelle-Aquitaine et d’en développer la fréquentation pour atteindre 40 000 visiteurs/an dans les années à venir.