C’est une aventure inédite à laquelle prend part le Corrézien Sasha Winocq depuis la fin de l’année dernière : la Croisière verte, une traversée de l’Afrique du nord au sud en voiture électrique en totale autonomie et sans assistance en moins de trois mois. Nous avons pu échanger avec les aventuriers actuellement au Gabon.
Depuis quelques semaines, Sasha Winocq a quitté pour un temps le garage automobile de Bort-les-Orgues dans lequel il est mécanicien pour une toute autre expédition. En décembre dernier, le jeune homme de 21 ans a rejoint « la Croisière verte« , une traversée du continent africain unique à bord de voitures électriques Citroën Ami.
La Croisière verte qu’est-ce que c’est ? C’est tout d’abord une référence à la Croisière noire, une expédition automobile lancée par l’industriel André Citroën il y a tout juste un siècle. La mission à l’époque : traverser le contient africain du nord au sud pour la première fois avec des automobiles dans un but scientifique, technologique et aussi dans l’idée de rapprocher les pays en ouvrant des voies de communication.
Cent ans plus tard précisément, Eric Vigouroux, un ancien pilote de rallye-raid auvergnat, a décidé de lancer « la Croisière verte » donc, cette fois-ci en Citroën Ami électriques et leurs 44 panneaux solaires chacune. C’est ainsi que, le 28 octobre dernier à Ouarzazate au Maroc, Eric Vigouroux a embarqué Antonia de Roissard, Alexandre Winocq et Maarten van Pel, et le cinéaste Claudio von Planta (sur une moto électrique) pour parcourir 14.000 km jusqu’au Cap en Afrique du sud.
Au départ, ce n’est pas Sasha Winocq qui faisait partie de l’aventure, mais bien Alexandre, son père, lui aussi installé à Bort-les-Orgues. « Mon père est parti pour le rallye Dakar, il est co-pilote de Guerlain Chicherit », commence Sasha, au téléphone en plein cœur du Gabon. Il a rejoint l’équipage le 13 décembre 2024 à Cotonou au Bénin.
À ses côtés, Eric Vigouroux fait un point d’étape en ce début d’année 2025 : « Tout se déroule parfaitement bien, encore mieux que l’on ne l’aurait imaginé ! On est actuellement au Gabon et on a parcouru déjà 9.500 kilomètres. On est en bonne voie. » Une bonne voie tant sur le plan du parcours que sur le plan géopolitique. Mais l’aventure est aussi et surtout une réussite jusque là sur le plan technique, comme : « Depuis le début de l’expédition, on s’est rechargé uniquement avec nos panneaux solaires embarqués dans nos véhicules ou dans des centrales d’énergie renouvelables. » explique Eric Vigouroux.
Parce que l’objectif de cette Croisière verte réside bien là : « expliquer les vertus d’une mobilité légère et durable en montrant la simplicité, la réparabilité, la robustesse de ce nouveau type de véhicules électriques légers et zéro émission », mais aussi « valoriser le potentiel du continent africain en promouvant les initiatives, notamment dans le domaine de la production des énergies renouvelables ».
Dans leur périple, les quatre aventuriers partent à la rencontre des Africains, campent ou dorment chez l’habitant bien sûr. « On fait découvrir le Massif Central français partout, j’ai emmené avec moi des lentilles vertes du Puy », sourit l’Altiligérien. Le Corrézien, lui, profite de cette aventure humaine inédite. « C’est incroyable, on fait des belles rencontres et les paysages sont grandioses. Là on est au milieu de la jungle, il n’y a rien », raconte le mécanicien qui retrouvera le garage bortois d’ici quelques semaines.
Au départ symbolique de l’expédition au Salon de l’automobile à Paris en octobre dernier, un certain Henri-Jacques Citroën, petit-fils d’André Citroën, était présent et a souligné à Eric Vigouroux : « Comme les expéditionnaires de La Croisière Noire, tu vas découvrir de nombreux pays et faire une multitude de rencontres forcément enrichissantes. Avec ces petits véhicules aux caractéristiques si originales et insolites, tu vas promouvoir la mobilité du futur et tu vas surprendre ! »
D’ici quelques semaines maintenant, l’équipage en terminera avec cette expédition au Cap en Afrique du Sud, à raison d’environ 200 kilomètres par jour à 45 kilomètres/heures. Pendant que Sasha poursuit la traversée, son père Alexandre Winocq et son pilote font des exploits en Arabie Saoudite où ils sont actuellement à la 11ème place du classement général du Dakar 2025, après être arrivés deuxièmes de la première étape spéciale. La Corrèze à l’honneur donc, en ce début d’année, dans le monde de l’automobile.
Pour suivre l’expédition de la Croisière verte : lacroisiereverte.fr