NDLR : cet article a été publié le 1er avril et est, bien évidemment, un « poisson d’avril ». Nous prenons le plus grand soin, tous les jours, à vérifier nos sources et à recouper nos informations mais nous cédons, une fois par an, au plaisir de rédiger un article complétement fantaisiste. En espérant vous avoir fait sourire… 😉
Face au problème presque insoluble du maintien des petites liaisons ferroviaires au coeur du Limousin, la startup creusoise « DrayZ’in » a peut-être trouvé LA solution. Et vu sa simplicité, le projet a toutes les chances de réussir !
On ne vous apprend sûrement rien en vous disant qu’il devient de plus en plus compliqué de se déplacer par le rail en Limousin. Les annonces des fermetures « temporaires qui durent » des lignes se succèdent. Le réseau de voies ferrées qui maille notre territoire est en train de sombrer lentement et sûrement dans un abandon dont il sera bien difficile de l’en sortir, la Nature reprenant ses droits sur le rail.
Et même si quelques lueurs d’espoir sont bien venues raviver la flamme vacillante, entre le développement de navettes électriques autonomes adaptées aux lignes à faible trafic et d’hypothétiques réouvertures de lignes réclamées par les collectivités locales, le temps de l’innovation et celui de l’administration sont bien longs et rien ne point de bien rassurant à l’horizon.
« DrayZ’in », pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple…
Face à cette situation dramatique, Hildegarde Moutier-Rozeille, une jeune entrepreneuse originaire de Creuse a décidé de prendre le problème à bras le corps avec une idée pourtant très simple : des draisines à bras, disponibles en libre service ! « Lors de ma dernière année d’école d’ingénieur à Jyväskylä en Finlande, j’ai découvert que dans le Nord ils utilisaient encore parfois de vieilles draisines. C’est le moyen de transport ferroviaire le plus basique mais ça ne coûte pas cher à construire et ça ne tombe jamais en panne ! » raconte Hildegarde.

Faire renaitre ce mode de locomotion, ô combien simple mais efficace, sur notre territoire, le projet peut certes sembler farfelu mais, pour une fois, amplement réalisable. « Entre Guéret et Felletin, par exemple, il n’y a que 39 kilomètres et le train met tout de même 50 minutes. Avec une bonne dose d’huile de coudes, on doit pouvoir être autour d’1h15-1h30 en draisine. » explique la jeune femme.
Des usagers rémunérés pour l’entretien des voies
Vu sa simplicité technique, le projet « DrayZ’in » semble tout à fait réalisable mais il reste à résoudre l’épineux problème de finances : « On est sur quelques centaines d’euros pour la fabrication d’une DrayZ’in. Avec quelques dizaine de milliers d’euros, on pourra facilement disposer d’une flotte d’une centaine de véhicules pour tester le concept et se faire connaitre du grand public. »
Une fois les draisines fabriquées, d’ici quelques mois, il ne restera plus qu’à convaincre les usagers mais là-aussi l’entrepreneuse a eu une bonne idée : « Les passages fréquents de nos DrayZ’in vont permettre de réaliser un entretien régulier des lignes et éviter que les ronces et les arbustes envahissent les voies. On va négocier avec SNCF Réseau pour que nos usagers soient rémunérés pour ce travail. Au lieu de vous coûter de l’argent, un trajet en DrayZ’in pourra donc vous rapporter une dizaine d’euros ! »

Des évolutions, des innovations… la seule limite c’est l’imagination !
Si le prototype initial parait un peu rudimentaire, DrayZ’in envisage bien sûr d’améliorer son système de propulsion pour permettre l’utilisation de ses draisines sur des trajets plus longs ou plus accidentés : « J’ai bien sûr commencé à plancher sur des évolutions. Depuis le début du XXème siècle, de nombreux inventeurs ont déjà amélioré le système de base avec des modes de propulsion divers et variés : du vélo-rail à la propulsion par hélice aérienne, ce ne sont pas les idées qui manquent ! » s’enthousiasme Hildegarde.

Un vélo-rail électrique, avec un toit en panneau solaire, permettrait probablement de viser les 40-50 kilomètres/heure et d’ouvrir de nouvelles lignes. « Honnêtement, toutes les petites lignes en péril sont potentiellement équipables en draisines sur le mode vélo-rail, dans un futur proche, même si je dois bien avouer que pour la ligne Clermont-Ussel, il va quand même falloir des bons mollets ! »
Face aux problèmes les plus complexes, c’est bien souvent les solutions les plus simples qui ont le plus de chance d’aboutir. La petite startup « DrayZ’in » réussira-t-elle là où beaucoup ont déjà échoué ? A la force des bras, la révolution ferroviaire est peut-être déjà en marche en Limousin…