Le ministère de l’Éducation Nationale a dévoilé l’ensemble des mesures prévues pour la rentrée 2023-2024 et leur répartition par académie. Dans un contexte de diminution du nombres d’élèves, c’est plus de 1100 postes d’enseignants qui vont être supprimés dont 41 dans l’académie de Limoges.
Le Ministère de l’Éducation Nationale prévoit des chiffres en forte baisse pour la rentrée 2023-2024 avec 64 000 élèves en moins dans le premier degré et 800 dans le second degré. Cette baisse va s’accompagner d’une forte diminution du nombre de postes d’enseignants de l’ordre de plus de 1100 ETP (équivalent temps plein) : 667 pour le 1er degré et 498 pour le second degré. A noter qu’à l’inverse, 100 nouveaux postes de conseillers principaux d’éducation vont être créés.
Pour l’Académie de Limoges, les prévisions sont donc à la baisse avec 23 suppressions de postes dans le 1er degré (11 en Haute-Vienne, 5 en Creuse et 7 en Corrèze) et 18 suppressions de postes dans le second degré. Interrogée par nos confrères de France Bleu Limousin, Carole Drucker-Godard, rectrice de l’Académie de Limoges justifie cette diminution des effectifs par une forte baisse du nombre d’élèves ce dernières années et rappelle que l’académie a perdu 5 000 élèves sur les 5 dernières années.
Avec un taux d’encadrement stable et même légèrement supérieur à la moyenne nationale, l’Académie de Limoges va donc encore perdre des effectifs à la rentrée prochaine portant à 108 le nombre de postes supprimés dans le second degré en seulement 5 ans, soit l’équivalent d’un grand lycée.
Ces diminutions font bien sûr grincer des dents du côté des parents d’élèves et des syndicats d’enseignants qui rappellent que les baisses prévues ne sont pas toujours constatées et que bon nombre d’élèves sont actuellement en difficulté notamment en raison des deux années d’enseignement perturbées par les confinements liés à la crise du Covid 19 et auraient bien besoin d’un accompagnement plus personnalisé pour rattraper leur retard.
Le détail de suppressions ne sera connu qu’au printemps mais donnera sûrement lieu à des mobilisations locales comme ce fût le cas l’an dernier où les élus de la Courtine avaient menacé de ne pas ouvrir les bureaux de votes pour protester contre une nouvelle fermeture de classe.
Malgré des prévisions d’effectifs à la baisse, il est tout même regrettable que notre pays ne fasse pas la choix de stabiliser le nombre d’enseignants et en profite pour améliorer la qualité de l’enseignement. « L’éducation c’est la famille qui la donne ; l’instruction c’est l’État qui la doit » disait Victor Hugo, l’un des tout meilleurs élèves qu’ait instruit l’Éducation Nationale française…
Source : education.gouv.fr, France Bleu Limousin