Avec le retour de la chaleur sur le Limousin comme dans le reste de l’hexagone, nous sommes allés à la rencontre de celles et ceux qui veillent sur la sécurité des baigneurs et flâneurs sur les plages de Corrèze. Rencontre avec les hommes et les femmes en rouge et jaune.
Le chaud soleil de fin de journée a attiré les vacanciers et les locaux jusqu’au sable de la plage du lac de Séchemailles à Meymac-Ambrugeat en Corrèze. Nous sommes début août. Franck et Louise gardent les yeux rivés sur l’eau, à l’ombre d’un parasol posé sur la terrasse du poste de secours. Comme eux, une soixantaine d’autres « sauveteurs aquatiques » – comme on les appelle – sont embauchés par le Sdis 19 (Service départemental d’incendie et de secours de la Corrèze) pour surveiller les plans d’eau et une rivière du département.
« On réalise cette mission depuis des années pour aider les collectivités territoriales. On a des conventions avec elles, elles nous remboursent le coût du ou des surveillants. Nous avons en charge 23 plans d’eau, dont cinq piscines et 36 kilomètres de la Dordogne entre Argentat et Liourdes surveillés au bord de la rivière ou à bord de canoës-kayaks », développe le lieutenant-colonel Christophe Denis, chef d’opération au Sdis 19, en charge des sauveteurs aquatiques de la Corrèze.
Un recrutement plus difficile
Chaque année donc, le Services départemental procède à un recrutement qui s’avère de plus en plus compliqué, comme l’explique le lieutenant-colonel : « On a de plus en plus de mal à trouver des jeunes. Au mois de juillet, on a limité la casse. En août, on a demandé à une ou deux mairies de fermer leur plan d’eau sur quelques jours, parce qu’on n’a personne à leur proposer. »
Comment expliquer ces difficultés de recrutement ? Le sapeur-pompier reprend : « On a de plus en plus de collectivités qui nous sollicitent et on a mis en place une journée de repos par semaine, avant ce n’était pas obligatoire. » La question du logement peut aussi se poser même si « certaines collectivités mettent à disposition gracieusement des hébergements pour toute la saison ».
Pour surveiller les plages, le « Brevet National de Secourisme et de Sauvetage Aquatique » est nécessaire. « Certains l’ont déjà, d’autres sont formés au cours de l’année dans notre service Formation », poursuit Christophe Denis qui souligne que les surveillants sont souvent des étudiants, qui viennent de Corrèze ou du Puy-de-Dôme notamment, et tous sont sous le statut de sapeurs-pompiers volontaires. Les services d’Etat de la Jeunesse et des Sports soutiennent le Sdis en parallèle.
Au bord du lac de Séchemailles, les deux surveillants semblent à leur place, affichant un large sourire sur leur visage derrière les lunettes de soleil. Louise est originaire de Tulle et surveille les plages depuis trois saisons maintenant. « C’est la première année où j’ai choisi de faire les remplacements. Hier j’étais à Treignac, demain je serai à Marcillac-la-Croisille et j’aime bien, ça permet de voir des choses différentes », confie la jeune de vingt ans en troisième année de STAPS. À ses côtés, Franck est un habitué des flots du lac de Séchemailles. À 58 ans, il entame sa septième année de surveillance des plages. « J’ai choisi de faire ça à ma retraite de la Gendarmerie. Ça se rapproche un peu de mon métier et c’est un retour aux sources pour moi », explique celui qui a une résidence secondaire à Saint-Angel.

De 13 heures à 19 heures, le duo scrute la plage et le lac. « On fait surtout de la prévention, on prend le temps de discuter avec les gens », racontent-ils. Sinon, les secours apportés relèvent principalement de la « bobologie ». « Hier au lac des Bariousses, j’ai eu une dame d’un certain âge qui a chuté dans un escalier, j’ai prodigué les premiers secours et appelé les pompiers », ajoute Louise. Apporter les premiers secours et soigner les petites blessures, voilà la mission des surveillants aquatiques Corréziens. « En premier lieu, ils sont là pour éviter que les pratiquants paniquent et se noient », précise le lieutenant-colonel.
Dans leurs petites cabanes équipées du matériel de secourisme, partout sur le territoire, ces anges gardiens de l’été, en rouge et jaune, veillent donc sur les vacanciers qui profitent sereinement du sable et des eaux douces de Corrèze.