C’était une première en Haute-Corrèze cette semaine puisqu’une collecte de sang était organisée dans les locaux d’une entreprise, Puybaret dans la zone du Bois Saint-Michel à Ussel. L’idée : faciliter le don pour celles et ceux qui ne peuvent pas toujours aller au centre de collecte d’Ussel. Nous avons donné le nôtre pour l’occasion.
Une agitation inhabituelle occupe la salle lumineuse de formation de l’entreprise corrézienne Puybaret, en ce mardi de novembre, dans le parc d’activité du Bois Saint-Michel à Ussel. Au fond de la grande pièce, une bonne odeur d’aligot-saucisse titille les narines. Ce n’est pas un nouveau restaurant qui a ouvert ses portes ici mais la « collation » proposée aujourd’hui par « l’Association des donneurs de sang bénévoles d’Ussel Haute-Corrèze » (avec le soutien du Contrat Local de Santé de Haute-Corrèze). Créée en février dernier, cette association a pour but de rendre « plus agréables les collectes de sang de l’Etablissement Français du Sang (EFS) et d’attirer de nouveaux donneurs » comme l’explique le président ussellois Gilles Gauthier.
Attirer de nouveaux donneurs en proposant ce type d’événement : une collecte de sang au sein même d’une structure, située dans une zone d’activité. « Avant de se lancer, on a fait le tour des 35 entreprises de la zone pour estimer combien de donneurs on pouvait estimer si l’on organisait une collecte ici », reprend le président qui tient à remercier l’entreprise Puybaret spécialisée dans la distribution de matériaux pour le bâtiment et le chauffage.
Le Limousin plutôt bon élève
Ici, comme dans la salle polyvalente d’Ussel lors des collectes mensuelles habituelles, tout est bien rodé. À l’entrée, ce sont les élèves infirmiers de l’IFSI d’Ussel (Institut de formations en soins infirmiers) qui nous accueillent et distribuent le questionnaire à remplir avant le don. « On a un partenariat avec eux », note Gilles Gauthier. Document rempli, nous rencontrons le médecin de l’EFS Nicolas Bosse-Platière qui questionne. « Vous allez faire du sport ? Vous avez bu de l’eau ce matin ? ».
Après cet « interrogatoire » nécessaire, à notre tour de poser des questions. La première qui nous taraude : la France manque-t-elle de sang ? « Il faut qu’il y ait du monde aux collectes. L’objectif en France, c’est qu’il y ait 14 jours de stock d’avance. Si on passe en dessous de 10 jours, là on lance une communication plus importante. Les périodes délicates, c’est à la rentrée, pendant les fêtes de fin d’année, en janvier ou encore pendant les ponts du mois de mai. »
Le Limousin est plutôt bon élève en la matière avec plus de 30800 dons en 2024. « Le mieux, c’est quand les donneurs ont compris qu’on avait besoin d’eux », reprend le médecin en nous emmenant vers le lit où a lieu la collecte. En 15 minutes à peine, nous avons donné un demi-litre de sang qui sera utilisé pour soigner les patients qui en ont besoin : les accidentés, les personnes opérées ou celles atteintes de maladies du sang.
Place désormais au fameux plat aveyronnais pour terminer cette mission. À côté de nous, Cécile, Vincent ou encore Mathieu savourent. Tous travaillent dans des entreprises voisines et ils l’admettent : « On donnait avant mais ce n’est pas pratique de devoir aller de l’autre côté de la ville. Là c’est plus simple. On a même emmené une collègue avec nous pour son premier don. »
Un premier don plus rassurant et convivial entouré de ses collègues de travail, voilà tout l’objectif de cette collecte en entreprise qui est une vraie réussite selon le président de l’association de Haute-Corrèze : « On a eu 70 donneurs aujourd’hui dont 17 nouveaux et une quarantaine qui n’avaient pas donné depuis longtemps. J’ai remarqué qu’il y avait beaucoup plus de jeunes que d’habitude. »
Le don du sang en chiffres
En Nouvelle-Aquitaine, plus de 1 000 dons sont nécessaires chaque jour pour soigner les malades, les accidentés, les femmes enceintes ou les personnes atteintes de cancer.
Un délai de 8 semaines doit être respecté entre chaque don de sang dans la limite de 4 fois par an pour une femme et 6 fois pour un homme.
Le sang ne se conserve que 42 jours pour les globules rouges et 7 jours pour les plaquettes. D’où une mobilisation régulière et ces collectes exceptionnelles qui s’ajoutent aux collectes régulières partout en Corrèze.
Pour savoir où donner son sang, rendez-vous ici. Et si vous êtes sensible à ce sujet, sachez que l’Association des donneurs de sang bénévoles d’Ussel Haute-Corrèze est à la recherche de partenaires financiers et de bénévoles : ggauthier1958@orange.fr.
