Scie et sécateur en main, une dizaine de personnes ont pu prendre part à un chantier participatif original sur une tourbière du Plateau de Millevaches : le Conservatoire des espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine organisait l’opération « Pins de Noël », pour la deuxième année consécutive, qui permet de joindre l’utile à l’agréable…
Une épaisse brume recouvre la tourbière du Pont Tord à Pérols-sur-Vézère ce 3 décembre. De ces jours de brouillard qui ne donnent pas envie de mettre un pied dehors. Pourtant, une dizaine de Corréziens ont bravé les éléments pour une mission primordiale à quelques jours des fêtes : trouver un sapin de Noël. Une mission ou plutôt deux puisqu’en même temps, ils entretiennent un milieu tourbeux.
Voilà deux ans désormais que le Conservatoire des espaces naturels (CEN) de Nouvelle-Aquitaine propose cette opération qui allie l’utile à l’agréable. À l’entrée de cette tourbière située à environ 850 mètres d’altitude, Antoine Begnaud, chargé de mission au CEN introduit : « Le Conservatoire des espaces naturels a pour but de gérer des espaces naturels en achetant ou louant des parcelles. C’est le cas de ce site que l’on a commencé à acheter en 1999. »
Petit point géologique : le site du Pont Tord est composé de nombreux milieux : des landes sèches, des tourbières, des pelouses ou encore des boisements. Le socle est granitique et l’abondante pluviométrie de la zone favorisent l’installation de ces tourbières qui abritent une riche biodiversité et qui – rappelons-le – stockent énormément de carbone et sont de véritables éponges qui retiennent l’eau pour la redistribuer ensuite.
Ne pas laisser le milieu se refermer
« En un siècle, 98 % des landes ont disparu en Limousin au profit des milieux forestiers. Nous ce qu’on veut ici, c’est préserver le milieu ouvert. C’est pour ça qu’on a mis la zone en pâturage. Les brebis et les vaches entretiennent le milieu et empêchent qu’il ne se referme », reprend Antoine Bergnaud.
Mais les animaux ne mangent pas les pins, car trop piquants notamment. Voilà pourquoi c’est à l’Homme de couper ces pins… et pour l’occasion de les ramener à la maison. « Vous pouvez couper tous les pins que vous voyez. Vous faites un tas et vous coupez aussi celui que vous emmènerez chez vous », explique Antoine Begnaud qui conseille : « Essayez de couper l’arbre le plus près possible du sol. »
Au milieu des landes, chacun y va de son coup de sécateur et les pins tombent un à un. « Celui-là ce sera notre pin de Noël ! », confie une participante qui a visiblement trouvé son bonheur. Un autre bonheur attend les cueilleurs du jour un peu plus haut, dans le chemin : un verre de chocolat chaud pour terminer l’opération, avant d’aller décorer son pin de Noël de la tourbière du Pont Tord !
