Du Bénin à Meymac : portrait de Baruc Dossougouin, un étudiant forestier et un photographe récompensé !

Arrivé en Corrèze en septembre dernier, le Béninois Baruc Dossougouin étudie la forêt à Meymac et n’a pas laissé de côté sa passion : la photographie. Portrait d’un parcours singulier.

Son appareil photo et ses objectifs ne sont jamais bien loin. Même dans son petit « chez lui » de la résidence de l’Ecole forestière de Meymac en Haute-Corrèze. C’est ici qu’a débarqué Baruc Dossougouin il y a à peine un peu plus de deux mois. « Je suis arrivé en France le 15 septembre », commence l’étudiant de 22 ans qui a grandi à Porto-Novo, capitale économique du Bénin. Mais comment et pourquoi arrive-t-on de ce pays d’Afrique posé près du Golfe de Guinée au Plateau de Millevaches ?

« Après mon bac, je me suis retrouvé en forêt, j’ai fait une licence pro en foresterie tropicale à Kétou (une ville au sud-est du Bénin) puis ici, c’est la suite logique de mes études donc je me suis inscrit sur Parcoursup et j’ai obtenu mon visa étudiant », retrace le jeune homme qui souligne que « le Bénin a de nombreux projets de reboisement actuellement ». Ces projets permettent de lutter contre la déforestation, l’érosion des sols et les effets du changement climatique. L’État mène des campagnes annuelles de reboisement impliquant les collectivités locales, les écoles et les communautés rurales.

À Meymac, Baruc est donc rentré pour deux ans à l’Ecole forestière pour passer un BTS Gestion forestière. « Tout est différent de chez moi ici, les essences ne sont pas les mêmes, le climat non plus … », admet celui qui reconnaît des difficultés : « Au début, j’ai failli lâcher, c’était dur. » Ce qui l’a fait tenir, c’est sa passion qu’il a emmené avec lui dans ses bagages : la photographie. « Ma maman est photographe au Bénin, c’est son métier. Mais c’est pas comme ici. Chez nous les photographes n’ont pas de spécialités, ils font de tout : des événements, des mariages … C’est de l’artisanat ! »

Un prix du meilleur jeune photographe au Bénin

En toute logique, Baruc baigne donc dans la photographie depuis tout petit. « J’ai découvert l’argentique avec ma mère puis j’ai fait des stages et des formations. J’avais même monté ma « boîte » au Bénin (BMG Production, photographie, graphisme et production audiovisuelle. » Un parcours impressionnant jusqu’à devenir le photographe officiel de l’université dans laquelle il étudiait. Mieux encore, le jeune homme a même obtenu cette année le prix du deuxième Meilleur jeune photographe aux « Awards University 2025 », une cérémonie de distinction et de célébration des talents universitaires béninois !

Baruc a reçu le 2ème prix dans la catégorie « meilleur jeune » aux Awards University 2025 © Jérémy Truant

En Haute-Corrèze, le jeune passionné n’a pas rangé son appareil photo. Désormais, les douglas des forêts limousines remplacent les baobabs pour le jeune qui a investi dans un scooter pour pouvoir se déplacer ici. « J’ai couvert la bourse aux jouets, la Sainte-Barbe des pompiers ou encore la cérémonie de l’armistice du 11 novembre », reprend le photographe qui a aussi immortalisé une tournée forestière réalisée dans le cadre de ses études. « J’ai envoyé les photos à l’entreprise chez qui on était et c’est comme ça que j’ai obtenu mon stage ! », ajoute même Baruc, tout sourire, qui espère pouvoir vivre un jour de sa passion.

© Baruc Dossougouin

Entre les allées de douglas sur les chemins abruptes de la Haute-Corrèze, Baruc continue d’apprendre, d’observer et de créer. Loin du Bénin, mais fidèle à ses racines, il construit patiemment un avenir où la forêt et la photographie se répondent.

Pour le retrouver sur sa page Facebook, Instagram et Linkedin.

Jérémy Truant
Jérémy Truant
Journaliste Actus Limousin
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