Les annonces du ministre des transports et du président de la SNCF concernant la régénération de la ligne POLT dans les années à venir avaient calmé temporairement la gronde des élus. Moins d’un an après et alors que les déboires continuent pour les usagers de la ligne, les présidents des départements traversés interpellent à nouveau le gouvernement et la SNCF pour prendre des mesures d’urgence.
Au mois de décembre dernier, la SNCF annonçait la suppression d’horaires matinaux sur la ligne POLT provoquant une gronde unanime des élus, syndicalistes et acteurs économiques qui avait conduit Clément Beaune, ministre de l’écologie et des transports, à venir annoncer un plan d’investissement de 2 milliards pour rénover cette ligne essentielle pour connecter les départements du centre de la France à la capitale.
D’importants travaux de régénération et la mise en service de nouvelles rames ont été actés et devraient être finalisés à l’horizon 2026 mais en attendant la situation reste toujours très compliquée. Et ça risque de ne pas s’arranger car SNCF Réseau a récemment annoncé la suppression de 5 trains quotidiens, les deux premiers du matin et les trois derniers du soir.
Une situation qui, selon les syndicats de cheminots, est la conséquence de l’externalisation de travaux qui auraient été, si la SNCF disposait encore des moyens humains suffisants en interne, réalisés la nuit et entre 10h et 15h, aux heures creuses du trafic.
Les présidents de départements en ont encore #raslepolt
Réunis à Strasbourg, à l’occasion des 92èmes Assises des Départements de France, les huit présidents des départements concernés par la ligne ont lancé un appel d’urgence commun contre la régression ferroviaire et pour des mesures d’urgence sur la ligne POLT. Il a été co-signé par les présidents des départements de Creuse, de Corrèze, de Haute-Garonne, de Haute-Vienne, d’Indre, du Loiret, du Lot et du Tarn-et-Garonne.
Face à la situation actuelle, à la réduction de service annoncée entre le 29 janvier et le 31 mars 2024, et à l’importance de la ligne pour le désenclavement de leurs territoires, ils demandent solennellement au gouvernement:
1) Un programme de travaux et d’entretien urgent, lisible et volontaire et notamment plus de lisibilité sur les investissements prévus après 2026, alors que le gouvernement a annoncé une enveloppe de 100 milliards d’euros pour le ferroviaire d’ici à 2040.
2) Une augmentation des cadences de desserte : 10 allers-retours dans chaque gare avec au mois une arrivée à Paris avant 8h30 essentielle pour les professionnels. Ils alertent aussi sur le maintien d’un service suffisant durant la durée des travaux.
3) La mise en œuvre d’une charte de qualité : déjà évoqué dans le cadre du comité de ligne POLT, elle permettrait d’avoir l’engagement de la SNCF sur le respect des horaires, la qualité du service et l’affectation d’un personnel suffisant.