Ce devait être l’une des nouvelles « success story » à la française mais l’aventure de la société ISORG, installée à ESTER Limoges depuis 2014 et pionnière dans le domaine de l’électronique organique, s’arrêtera au début du mois de juillet malgré des millions d’€ de levée de fonds…
Ce n’est un secret pour personne dans le monde de l’électronique : c’est la Chine qui domine le « game » et ça n’est pas prêt de s’arrêter puisque « l’Empire du Milieu » dispose des plus grandes réserves de « terres rares », ces métaux rares dont nos smartphones et la plupart de nos équipements électroniques sont truffés. Alors pour pallier aux risques stratégiques d’une baisse d’approvisionnement de ces ressources stratégiques, la France notamment via le Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA) planche sur des solutions alternatives.
C’est au sein du CEA de Grenoble que « ISORG », une société pionnière dans la fabrication de capteurs optiques à partir de matériaux organiques a vu le jour en 2010 avant d’installer son site de production à la technopôle d’ESTER à Limoges en 2016. Avec plus de 80 brevets dans son escarcelle, et deux modules de lecteurs d’empreintes digitales certifiés par le FBI, la PME avait réussi à lever des dizaines de millions d’euros auprès de « BPI France » et de plusieurs autres fonds para-publics d’investissement… Elle avait aussi fait construire un bâtiment tout neuf à ESTER avec des subventions conséquentes de la Région Nouvelle-Aquitaine.
Mais malgré tous ses signaux positifs, l’entreprise a pourtant dû admettre, à la fin de l’année 2023, qu’elle ne serait pas en capacité de satisfaire les espérances que bon nombre d’acteurs économiques et politiques avaient placé en elle. En cause : un constat d’échec technique sur le fameux capteur « certifié FBI » et une taille d’entreprise insuffisante pour avoir la réactivité suffisante sur un marché aussi complexe.
Placée en redressement judiciaire à la fin du mois de février 2024, ISORG va donc être mise en liquidation et cessera ses activités le 12 juillet prochain, en laissant une cinquantaine de salariés « sur le carreau » et un site flambant neuf à reconvertir dans la technopôle d’ESTER…