A la Ferme des Simples à Vayres, Mathilde et Jean cultivent des plantes et l’amour du « travail paysan ancré dans le vivant »

Ancien photographe installé à Paris, Jean Pilon a décidé de retourner dans sa région d’origine avec sa femme Mathilde pour créer une ferme d’un autre genre. Partons à la découverte de la ferme des Simples, implantée à Vayres dans le Limousin depuis 2018 !

Un hommage au « travail paysan ancré dans le vivant »

Au commencement, il y a ce terme des « Simples » qui désigne, dès le Moyen Âge, les plantes médicinales que l’on trouve partout autour de nous et qui poussent toutes seules. Ce terme désigne également les paysans qui cueillaient ces « simples », pour en faire eux-mêmes leurs propres remèdes à l’opposé de ceux vendus par les apothicaires (très onéreux et composés majoritairement de plantes exotiques). Jean Pilon tient à ce que la ferme des Simples soit un hommage au « travail de paysan ancré dans le vivant » et il met tout en œuvre pour que ses pratiques soient tournées vers le vivant.

Extrait du Tractatus de Herbis traduit au XVème siècle en Livre des Simples Médecines

Sensible à l’écologie en général, le couple décide donc de cultiver ces fameuses « simples » dans un lieu préservé tout en contribuant à l’aggradation de leur terre et de la biodiversité environnante : « Ce que nous souhaitons par-dessus tout, c’est avoir un impact positif sur notre lieu ». Le terrain de dix hectares était déjà plein de promesses avec sa belle diversité de paysages et de microclimats particulièrement favorables à la biodiversité : des bocages, des collines avec des sommets de coteaux ensoleillés et secs et des fonds de vallons limoneux voire marécageux à certains endroits !

Les plantes pionnières de cette ferme sont d’abord cultivées sur deux hectares : hélichryses, hysopes, sarriettes, romarins, guimauves, mauves (et j’en passe !) ! Ces plantes poussent facilement et font en plus le bonheur des butineurs : une culture « gagnant-gagnant » pour l’environnement ! Selon la variété, la transformation des plantes peut s’effectuer sur des plantes fraîches ou sèches : « Pour certaines on attend la floraison pour récolter les fleurs et les faire sécher, pour d’autres, la récolte des feuilles s’effectue quasiment sur toute l’année ».

Récolte des fleurs de tilleuls à Vayres (Haute-Vienne) © La Ferme des Simples

Les plantes aromatiques ainsi séchées vont servir à la confection de tisanes à la fois goûtues et médicinalement intéressantes : la « Grododo » contient des plantes qui permettent d’avoir une bonne nuit, la « Et hop ! (ça repart) » permet de mieux digérer, etc. Mais Jean et Mathilde n’utilisent pas uniquement les plantes qu’ils cultivent, les plantes sauvages comestibles font partie intégrante de la composition de leurs produits. C’est le cas, entre autres, du sureau, du coquelicot, ou encore de l’acacia qui sont présents naturellement sur leur terrain.

Au sens premier de l’économie et de l’écologie

Une ferme reste avant tout un lieu de cultures vivrières et la ferme des Simples ne fait pas exception ! Les besoins alimentaires du couple sont d’abord assurés grâce à la cueillette des plantes sauvages et ils profitent d’une abondance de tilleuls, d’orties, de plantains, de reines des prés mais aussi de sureaux et de frênes déjà présents sur le terrain ! Et pour compléter le menu, ils ont également installé un verger, et sont lancés dans l’élevage et le potager !

La récolte des fleurs de sureau © La Ferme des Simples

Cette production vivrière autonome et variée comble 60 % de leurs besoins alimentaires tout en leur permettant de diluer leur propre impact environnemental : ils prélèvent de petites quantités et laissent le temps à la nature de se régénérer. Jean et Mathilde veulent que leur lieu constitue un tout cohérent afin d’avoir un modèle économique qui va de pair avec un modèle écologique.

Comme Jean me l’explique : le terme « économie » découle du grec « oikonomía » qui signifie la « gestion de la maison » et le terme « écologie » serait donc par analogie « la science de la maison ». Pour lui, l’un ne va pas sans l’autre et c’est donc bien leur connaissance des plantes qui va leur permettre de générer des revenus (de gérer leur maison).

Les produits de la ferme

À la ferme des Simples, vous trouverez des tisanes, des pestos, des sels aromatiques mais aussi des cosmétiques ou des sirops de plantes. Jean nous conseille tout particulièrement son sirop de châtaigne composé de la fleur et du fruit, un produit qui rend hommage au châtaignier, arbre emblématique du Limousin : parfait à déguster en hiver dans du lait tiède ou avec du cidre (c’est le « cocktail Limousin« ).

Les produits de la ferme sont vendus sur les marchés locaux ou via la boutique en ligne © La Ferme des Simples

Enfin, si vous rêvez d’une immersion totale dans une nature préservée, vous pouvez aussi passer quelques jours à la Ferme des Simples dans un gîte ou dans un campement forestier, et même suivre des formations autour des plantes. Vous en ressortirez ressourcés et avec des connaissances sur les usages des plantes et les écosystèmes dans lesquels elles vivent…

Des produits sains et une adresse originale !

Pratique

Site web et boutique en ligne : lafermedessimples.fr

La Ferme des Simples
9, La Côte 87600 Vayres
+33 (0)5 55 32 80 93

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