C’est un concept innovant qu’a organisé France Travail, ce jeudi à la salle polyvalente d’Ussel : « Stade vers l’emploi ». Au programme : du tennis de table avant de chercher un emploi ou un salarié. Explications.
Des tables de ping-pong, des membres du Haute-Corrèze Tennis de Table, des sportifs en tenue… Ce n’est pourtant pas un tournoi de tennis de table qui avait lieu ce jeudi à la salle polyvalente mais une journée baptisée « Stade vers l’emploi », organisée par France Travail, en partenariat avec la Mission locale, Cap emploi, le Conseil départemental de la Corrèze et bien sûr le Haute-Corrèze Tennis de Table.
« C’est une opération nationale, une façon innovante de chercher un emploi où l’on ne regarde plus seulement le CV », commence Claire Noblecourt, directrice territoriale France Travail Corrèze, présente ce jeudi matin. Innovante en effet car les 90 demandeurs d’emploi et les 13 recruteurs qui participaient à cette journée sont arrivés en tenue de sport, loin de la formalité d’un entretien d’embauche.
Sous couvert d’anonymat, après un échauffement dynamique, tous ont participé aux ateliers proposés par la dizaine de bénévoles du Haute-Corrèze Tennis de Table, sous le regard du dynamique président Alain Abdesselam : « Lorsque la Ligue de Tennis de table nous a proposé d’être partenaires de cet événement, on a dit « banco ! ». C’est novateur et ludique, on trouvait que notre sport se prêtait bien à cette opération. »
Après des échanges de balles et ce moment convivial où personne ne savait vraiment qui il avait en face de lui, tout le monde s’est retrouvé autour des tables (de repas cette fois) pour partager un autre moment, toujours dans l’anonymat. Seuls les prénoms permettaient de se distinguer.
Ce n’est qu’après la pause méridienne que l’anonymat a finalement été levé. Présent parmi les recruteurs, Thibault Deschamps, le Directeur Général Adjoint de la Fondation Jacques-Chirac(*), confie : « Au moment du dévoilement, il y a eu des surprises ! » Ce dernier s’est dit séduit par le concept : «Le sport, c’est consensuel, on se tutoie, c’est très convivial.» Une façon aussi de dénicher des talents par un autre prisme. « Le but est de faire des rencontres mais c’est vrai que de manière involontaire, les ateliers permettent de laisser apparaître des traits de caractère…», poursuit Thibault Deschamps.
Claire Noblecourt de France Travail poursuit : « Les recruteurs peuvent observer des valeurs importantes comme la bienveillance, le respect des règles… Le sport permet de mettre en avant des valeurs que recherchent les chefs d’entreprises. »
L’après-midi, retour à des entretiens plus formels d’une dizaine de minutes ou recruteurs et demandeurs d’emploi ont pu échanger sous l’angle professionnel cette fois. « J’ai eu deux contacts, c’est très sympa comme concept et ça change d’un entretien d’embauche classique », analyse un demandeur d’emploi.
Co-financées par les Ligues de sport et la communauté « Les entreprises s’engagent », cette opération ne va pas s’arrêter là. D’autres journées comme celle-ci ont déjà eu lieu en Corrèze (à Tulle avec le club de rugby) et une autre est prévue le 12 décembre avec le CAB athlétisme à Brive-la-Gaillarde.
(*) Sur les 850 salariés que compte la Fondation Jacques-Chirac, 50 postes sont vacants en moyenne chaque mois, d’où l’importance de ces journées pour le Directeur général adjoint. L’an dernier, « la Fonda' » avait organisé des « Bistrots de l’emploi » pour recruter. « L’idée, c’est de dé-formaliser les échanges, on ne se base plus que sur les diplômes mais aussi sur le savoir-être des candidats. À la Fondation, on peut recruter en CDD sans diplôme, c’est une caractéristique intéressante, et ça marche très bien lors de journées comme Stade vers l’emploi« , termine Thibault Deschamps.