Créée il y a 1 an et demi, la récupérathèque « les Orties » permet aux étudiants de l’ENSAD de Limoges de donner une deuxième vie aux matériaux et aux objets. Tissus, papier, bois, acier, ou trouvailles plus insolites, dans l’école d’art limougeaude, ils se réincarnent en projet créatif !
Bouts de papier, chute de bois ou de tissu, vieil enjoliveur et bien d’autres, à l’École Nationale Supérieure d’Art et de Design (ENSAD) de Limoges, les « vieilleries » des uns font le bonheur des autres et ont même droit à une deuxième vie ! Un renouveau permis grâce à l’action des étudiants et de l’école qui ont œuvré pour l’ouverture d’une « récupérathèque » dans l’école, « les Orties, il y a 1 an et demi.
Le principe de la « récupérathèque » est très simple : c’est un espace coopératif où étudiants, professeurs et intervenants extérieurs peuvent donner ou troquer, des objets ou matériaux déjà utilisés, trop usés, cassés, ou simplement destinés à la poubelle. L’idée c’est de favoriser la durabilité en revalorisant ces matières premières délaissées. Une idée bien illustrée par le nom « les Orties », petit clin d’œil à ces plantes qui poussent en abondance autour de l’école, et qui sont souvent considérées comme des mauvaises herbes, bien que leurs bienfaits soient nombreux… un peu comme ces matériaux de récupération finalement !

« L’objectif de la récupérathèque au-delà de l’aspect réemploi, c’est de favoriser le circuit-court, car ces matériaux, on va les trouver dans nos locaux, dans la rue ou chez des entreprises du coin. C’est ça le truc génial avec l’art, c’est qu’on peut faire beaucoup avec peu ! », se réjouit Kiki Jourdan, chargée de la gestion de la récupérathèque.
Un projet national mais avec ses subtilités limougeaudes !
La récupérathèque, c’est même un projet national qui regroupe une cinquantaine de sites, au sein d’une fédération à laquelle l’ENSAD Limoges adhère depuis 2 ans. C’est cette même fédération qui a aidé à la mise en place des Orties à sa création. Petite subtilité comparée aux autres, l’ENSAD Limoges a fait appel à un service civique pour gérer sa récupérathèque, en la personne de Kiki Jourdan, une étudiante passée par les Beaux-Arts d’Epinal, et qui connaît son sujet ! En tout, ils ne sont que deux établissements en France à avoir fait ce choix. « On a eu beaucoup d’enthousiasme dès le début du projet. A l’origine ce local n’était qu’un bric-à-brac encombré, et mon prédécesseur et moi-même, on en a fait un endroit structuré où les étudiants peuvent trouver leur bonheur », se réjouit Kiki Jourdan.

Et il y a de quoi, depuis sa mise en place, les étudiants n’arrêtent pas de développer le projet, en ramenant tour à tour leurs objets prêts au réemploi et surtout gratuit. Ici, pas question de sortir le portefeuille pour les étudiants, tout se fait par un système de troc ou de monnaie interne aux Orties. « Ça leur permet de se lancer dans des projets étudiants ou même perso à moindre coût. Le prix, c’est souvent ce qui peut nous freiner, surtout en tant qu’étudiant. Alors c’est sûr qu’on ne va pas trouver tout comme dans un magasin, mais on a suffisamment de choses pour stimuler la création ! », confie Kiki, qui de par ses études, s’avère souvent de bon conseil pour les autres étudiants dans leur recherche de matériaux !
Un espace de vie et d’échange
La récupérathèque, c’est aussi un lieu d’échange pour les étudiants. Certains y vont pour échanger sur leur technique, d’autres pour avoir des conseils ; à la récupérathèque, on ne va pas seulement attraper des matières premières, on vient apprendre des autres ! « On a un élève qui travaille beaucoup sur des projets de lampes. La récupérathèque c’est un peu une cabane d’Ali Baba pour lui, il peut trouver tous ces matériaux, mais aussi échanger sur ses créations, demander des conseils… C’est ça l’esprit des Orties, proposer un lieu convivial, chaleureux où les étudiants peuvent certes dénicher et échanger des matériaux bruts de réemploi, mais surtout s’entraider », assume Kiki Jourdan

Des dons ouverts à tous
Pour fonctionner, la récupérathèque compte sur les dons en interne avec les élèves et les professeurs, mais aussi sur les dons extérieurs, qui peuvent d’ailleurs être défiscalisés selon certaines conditions. « On veut essayer de valoriser plein de choses, que ce soient des objets industriels, du papier, du tissus, on est intéressé par tous du moment que ça rentre dans nos locaux ! L’idée, c’est aussi montrer que l’on peut faire de l’art avec tous, donc plus nos objets sont variés, plus nous arriverons à cet objectif ! » se réjouit Kiki Jourdan.
A vous de jouer maintenant, fouillez vos placards, faites un peu de tri dans les « on ne sait jamais, ça peut servir » qui traîne depuis plusieurs semaines, et choisissez de donner une seconde vie à ces objets !

Info pratique
Pour tout don, vous pouvez contacter « les Orties » par mail via lesorties@ensad.limoges.fr
Plus d’informations sur le site de l’ENSAD de Limoges.

