Un « mini » séisme a été enregistré en terre limousine ce mardi 11 mars à 16h33 sur la commune de Saint-Exupéry-les-Roches, entre Ussel et Bort-les-Orgues. Mais si certains médias locaux se sont empressés d’annoncer une secousse sismique, la raison de cet événement a vite été élucidée par le Bureau du Centre Sismologique Français…
16 h 33. C’est l’heure à laquelle la terre a tremblé faiblement ce mardi 11 mars. S’il n’était pas possible de ressentir ce séisme, c’est le site officiel national d’information sur la sismicité de la France qui indique ce phénomène. Selon ce dernier, la magnitude enregistrée était de 1,9 sur l’échelle de Richter, qui permet d’évaluer par calcul l’intensité des tremblements de terre et qui va de 1 à 9.

Le séisme a été enregistré à 5 kilomètres de profondeur. Ses ondes ont été observées dans un rayon de 70 km puisqu’elles ont été enregistrées par le « Réseau Sismologie Auvergne » et l’observatoire de physique du Globe de Clermont-Ferrand. Ces deux organismes enregistrent l’activité sismique en permanence grâce à la vingtaine de capteurs et sont donc les seuls à avoir perçu le tremblement de terre puisque les secousses ne commencent à être ressenties qu’à partir de 2 sur l’échelle de Richter, par des personnes au repos…
Un événement vite requalifié en « tir de carrière » par le BCSF !
Contrairement à ce qui a pu être annoncé dans les heures qui ont suivi par plusieurs médias locaux, la secousse enregistrée hier par les sismographes auvergnats n’était pas un « vrai » séisme lié à un mouvement tectonique mais plutôt à un « tir de carrière » qui correspond à l’utilisation d’explosifs pour faciliter l’extraction de roches dans une carrière ! L’événement a rapidement été analysé et révisé par un spécialiste du Bureau du Centre Sismologique Français et sa magnitude a été ré-évaluée à 1.5.
Plusieurs carrières de granite sont effectivement exploitées aux environs de Saint-Exupéry-les-Roches et de la commune voisine de Saint-Victour. Nous avons contacté la société ROCA qui exploite des carrières dans les environs sans toutefois avoir de confirmation qu’un tir a bien eu lieu hier mais l’analyste du BCSF RENASS que nous avons joint par téléphone nous a formellement confirmé que l’origine de la secousse pointait bien sur un important site de carrière…
A noter que sur les 31 événements sismiques qui ont été enregistrés hier dans l’Hexagone, 18 sont en réalité liés à des « tirs de carrière » et leur magnitude est comprise entre 1.1 et 1.9… Vous pouvez voir ci-dessous, l’enregistrement d’un autre « tir de carrière », le 11 mars à 13h11, aux environs de Thiviers (24) où l’on trouve de nombreuses carrières…

Les séismes, un phénomène pas si rare en Limousin
En ce qui concerne le Limousin, la région est classée en zone d’aléas sismiques faible (même très faible pour la Corrèze) mais ça n’empêche pas que la terre y tremble parfois. Le premier séisme enregistré date du 3 avril 1233 près de Limoges, puis le 10 août 1579 sur les monts d’Ambazac. En 1661, Limoges est l’épicentre d’un séisme le 23 juin. Un peu plus d’un siècle après, c’est la Creuse qui tremble à Chambon-sur-Voueize puis le 13 juillet 1797 à Treignac en Corrèze…
Sur les 50 dernières années, plusieurs séismes d’une magnitude supérieure à 3 sur l’échelle de Richter ont été recensés essentiellement en Haute-Vienne et le plus important a même atteint le niveau 4 au nord-ouest de Bellac le 21 avril 1983… Plus récemment, en juin 2023, les secousses d’un tremblement de terre de magnitude 5.3 à la frontière entre les Deux-Sèvres et la Charente Maritime avait pu être ressentie jusqu’à Limoges !

Les épisodes sismiques restent toutefois anecdotiques et de faible amplitude en Limousin mais nous rappellent que notre planète n’est bien sûr pas une masse inerte.
Et pour des informations précises et vérifiées sur la sismicité en France, rendez-vous sur le site renass.unistra.fr mais laissez toutefois quelques heures à un vrai analyste de vérifier les données envoyées automatiquement par les machines…