Dans deux semaines, le cycliste corrézien Mickaël Guichard roulera en tandem avec le cycliste malvoyant Elie de Carvalho, un toulousain en formation à Limoges, aux jeux paralympiques de Paris en cyclisme sur route avec comme objectif – plutôt atteignable – une voire plusieurs médailles. Rencontre.
Attablés autour d’un perrier frais dans un bar ussellois, Mickaël Guichard et son acolyte Elie de Carvalho récupèrent après un entrainement intensif sur les routes de Haute-Corrèze, en ce samedi midi. Nous sommes à un peu plus de deux semaines de l’échéance d’une vie pour les deux athlètes : les Jeux paralympiques de Paris 2024.
Pour comprendre ce qui unit ce duo atypique, il faut retracer le parcours des deux sportifs, liés au départ par une passion commune : le cyclisme. Commençons avec Elie De Carvalho. « Je vis à Toulouse mais je suis en formation de masseur-kinésithérapeute à Limoges », explique le jeune homme de 29 ans devenu malvoyant en 2018. « C’est une maladie génétique rare. J’ai arrêté le vélo à cette époque », alors qu’il était coureur individuel en DN1, le plus haut niveau amateur.
De l’autre côté de la table, Mickael Guichard, bientôt 31 ans, est un enfant du pays. Cycliste depuis de nombreuses années, le Haut-Corrézien en a fait son métier. Lui aussi évolue en DN1 et en parallèle, le sportif est salarié d’un club dans lequel il accompagne et forme les cyclistes en Bretagne : le Morbihan Adris club.
Mais comment ces deux cyclistes réunis aujourd’hui pour la plus grande épreuve mondiale se sont-ils retrouvés ? Elie répond : « En 2021, j’ai commencé à rouler en tandem avec Thomas Arvis (autre célèbre cycliste ussellois à Toulouse, ndlr). » Ensemble, ils ont d’ailleurs réussi à décrocher le titre de champions de France cycliste handisport. « Ensuite, l’équipe de France m’a recommandé d’avoir un pilote de très bon niveau. Thomas m’a conseillé Mickaël, voilà comment ça a commencé. »
En 2023, les cyclistes commencent à s’entraîner ensemble, Mickaël devant pour s’occuper de la direction, du freinage et des vitesses, Elie derrière pour pédaler. « On a beaucoup roulé en Haute-Corrèze puis on a décroché deux médailles de bronze au championnat du monde en 2023 », retracent les deux athlètes membres de l’équipe de France. Deux médailles dans les deux courses du paracyclisme : la course en ligne et le contre-la-montre.
Les deux mêmes courses inscrites à l’agenda des Jeux paralympiques pour lesquels les deux athlètes s’entraînent désormais. « On a fait pas mal de stages, on s’entraîne beaucoup en Corrèze, c’est agréable de rouler ici. »
À Clichy-sous-Bois, le 4 septembre, Mickaël et Elie prendront le départ de le contre-la-montre puis le 6 septembre pour la course en ligne. « Les deux courses ont lieu sur le même parcours », ajoutent les deux sportifs. Un parcours de 14,2 km pour 140 mètres de dénivelé qu’ils réaliseront en plusieurs boucles.
« On part au village olympique en fin de semaine, on va pouvoir aller reconnaître le parcours », lancent Mickael et Elie, près à en découdre. « Les jeux à la maison, ça va être quelque chose de magique. On a assuré pour y être, on a plein d’espoir de ramener des médailles. »
Ramener des médailles au tableau français, voilà le rêve de ces deux cyclistes dont l’histoire aura commencé sur le bitume corrézien.
A noter : l’épreuve du contre-la-montre se déroulera le mercredi 4 septembre et la course sur route aura lieu le vendredi 6 septembre.
