En cet été où les températures s’affolent, nous sommes allés chercher la fraîcheur en altitude. Rencontre au sommet du « toit du Limousin », le Mont-Bessou à Meymac, où Camille Gioux tient « La P’tite Fuste » tout l’été.
Depuis le petit hameau de Lavaur à Meymac, une route étroite grimpe au sommet du Mont-Bessou en dessinant ses courbes entre les douglas. La pente est très raide et on la ressent bien si l’on s’ose à la gravir à la force des mollets. Pas un bruit si ce n’est celui d’une légère brise qui s’engouffre dans les branches. Au loin, le Sancy s’est teinté d’une couleur orange.
300 mètres de dénivelé plus haut, à l’arrivée au Mont-Bessou, dernier contrefort du Plateau de Millevaches, le spectacle est majestueux au soleil couchant quand le Puy-de-Dôme, le massif du Sancy, et les monts du Cantal se détachent de l’horizon. C’est ici, au pied de la tour panoramique qui fête ses 20 ans cette année (*), que Camille Gioux tient « la P’tite Fuste », une crêperie dans un chalet « de montagne » en rondins perché à 976 mètres d’altitude.

« J’ai toujours aimé cet endroit. Alors quand l’ancienne gérante Florence m’a dit qu’elle arrêtait, j’ai sauté sur l’occasion », raconte la jeune femme, originaire de Pérols-sur-Vézère et qui était professeure de mathématiques. L’occasion rêvée s’est présentée il y a un peu plus d’un an et Camille a donc repris « la P’tite Fuste » à l’été 2024. « La première saison s’est bien passée mais la météo était plus capricieuse que cette année », retrace la nouvelle locataire.
Il faut dire que là-haut, à près de 1 000 mètres d’altitude, le commerce est vraiment « météo-dépendant ». Les jours de forte pluie, « la P’tite Fuste » reste fermée. Les jours où une légère pluie s’invite au dernier moment, Camille abrite les clients sous la partie couverte ou dans la salle hors-sac située à l’arrière du chalet et ouverte aux randonneurs notamment.
Travailler dans un « restaurant d’altitude » implique quelques adaptations. « On n’a pas d’eau ici, juste l’électricité ! Donc je monte l’eau de chez moi chaque jour, environ 60 – 80 litres, puis le soir je redescends la vaisselle pour la faire à la maison » raconte-t-elle. Dans ces conditions, ne vous attendez donc pas à trouver de cuisine gastronomique ou un large choix au menu, mais à cette altitude des crêpes à base de produits locaux et de saison font très bien l’affaire !

Durant toute la belle saison, Camille est un petit peu la gardienne des lieux. « Je propose un accueil touristique, je nettoie le site, je gère les toilettes sèches, je surveille qu’il n’y ait pas de soucis autour de la tour panoramique… », liste la jeune Corrézienne qui a embauché trois personnes pour l’aider.
La nuit est tombée sur le « toit du Limousin » et c’est désormais la voie lactée qui se détache en toile de fond, au-dessus des guirlandes de lampions. Car au Mont-Bessou, en plein cœur de la Réserve Internationale de Ciel étoilé de Millevaches en Limousin, on peut se laisser aller à la douce rêverie des nuits d’été en admirant les étoiles par milliers…

Plusieurs événements cet été :
Outre les soirées d’observations d’étoiles organisées régulièrement au Mont-Bessou avec le club d’astronomie local, « La P’tite Fuste » propose également des rendez-vous culturels ou sportifs. A venir : concert de musique iranienne le vendredi 1er août, petits-déjeuners-yoga au lever du soleil avec Adeline Yogi’Pause les 19 juillet et 9 août, atelier d’occitan…
Pour plus d’informations, rendez-vous sur la page Facebook de « La P’tite Fuste ».
(*) Inaugurée en 2005, cette Tour panoramique de 24 mètres a permis d’atteindre l’altitude symbolique de 1 000 mètres . Elle avait été construite avec les douglas tombés des suites de la tempête de 1999 et qui avaient ainsi ouvert une prairie et une vue imprenable sur la Haute-Corrèze, le Plateau de Millevaches et les Monts d’Auvergne.