Sous un soleil radieux, les passionnés de jardinage sont venus nombreux à la 8ème fête des plantes de Saint-Junien

Grand rendez-vous automnal des passionnés de jardin, la fête des plantes de Saint-Junien s’est déroulée ce dimanche 27 octobre à la salle des congrès du Châtelard, à deux pas du site Corot.

C’est quasiment en pleine nature que les visiteurs ont pu découvrir plus de 150 exposants dont les plantes en tout genre donnaient à l’esplanade des allures de jungle urbaine. Une 8e édition réussie et verdoyante sur le thème « le jardin et la nature », et qui avait tous ce qu’il faut pour satisfaire jardiniers, amoureux de la nature ou amateurs d’artisanat local.

Une fête des plantes attendue

Chaque année, la fête des plantes de Saint-Junien attire de nombreux visiteurs qui viennent y chercher des arbres et des arbustes à installer dans leur jardin : « Ici, c’est beaucoup mieux qu’ailleurs. Déjà le choix est incroyable et en plus, on a des conseils de vrais professionnels » me confie un des visiteurs faisant le plein chez « Croc’Paysage », pépinière de légumes vivaces et de fruitiers insolites.

La part belle est faite aux fleurs de saison bien sûr comme les pensées et les cyclamens mais pas seulement car on y trouve aussi des agapanthes, des bougainvilliers ou bien encore des rosiers ! Côté potager, vous trouverez essentiellement des aromatiques ainsi que quelques surprises !

Des pensées multicolores ! © Pauline Sutter

Ajoutez un grand choix d’arbres et d’arbustes aux milles couleurs, le tout accompagné des indétrônables graminées dont la moindre brise fait balancer leurs fines feuilles au vent. Enfin, n’oubliez pas de saupoudrer de feuillages ornementaux et colorés des heuchères et vous obtiendrez une fête des plantes qui saura conquérir tout le monde !

Des stands surprenants…

Une fête des plantes ne serait rien sans sa myriade d’exposants qui rivalisent de créativité et d’originalité. Des créateurs de cabanes pour oiseaux en osier, aux cultivateurs de chanvre pour s’arrêter en passant par les spécialistes de plantes carnivores, tout y est !

Mon regard est instantanément happé par ces feuilles verticales, vertes et rouges, typiques des sarracénias. Cédric Azaïs est producteur de ces plantes carnivores qu’il propose depuis 18 ans à la vente sur son site cedric-carnivores.fr. Son produit phare reste bien entendu les dionées, l’emblème des plantes carnivores : vous savez celles avec des feuilles en forme de bouche prêtes à vous dévorer tout cru !

Les magnifiques sarracénias de Cédric Azaïs © Pauline Sutter

Je délaisse ce monde exotique pour tomber d’admiration sur de splendides bonsaïs. Ils sont créés et exposés par un ancien prof de technologie passionné puis reconverti en créateur de bonsaïs ! Quand je l’interroge sur les modes de culture et de taille propre aux bonsaïs, il me répond qu’avant toute chose « L’arbre doit nous saluer ! » et que c’est pour cette raison qu’il n’y a aucune branche qui nous agresse sur la face de l’arbre tournée vers nous. Le fondateur de la boutique IkigaïBonsaï a appris l’art du bonsaï auprès de grands maîtres japonais et transmet maintenant son savoir en animant des ateliers sur Limoges.

Cultiver des bonsaïs est un art majeur au Japon © Pauline Sutter

Je croise par la suite la route d’Hugo Dufour, diplômé d’une école d’architecture paysagiste et fondateur de Rézéda-Paysage qui propose du coaching en jardinage.  « Les paysagistes créent souvent de beaux jardins pour les particuliers mais sans que le futur jardinier ne soit impliquer dans le processus. Résultat, après un an, les particuliers se retrouvent à ne pas savoir comment s’occuper de ce qui a été créé pour eux. » Hugo cherche donc à permettre aux particuliers de s’impliquer réellement dans la création de leur jardin tout en restant plus accessible qu’un paysagiste en termes de prix.

et des stands engagés !

Je fais la rencontre d’un défenseur de semences paysannes, Bruno Morandeau, créateur d’Histoire de semences ! Son étal est rempli de sachets de graines classés et présentés par variétés : uniquement des graines appartenant à des variétés qui n’ont été modifiées (non OGM et non mutagène)…

Des variétés anciennes et surtout des semences non modifiées… © Pauline Sutter

Pour Bruno, tout est parti du constat que les propositions de semences pour les particuliers s’appauvrissaient. Nous avons « frôlé de peu l’interdiction du don et d’échange de variétés non inscrites au catalogue officiel » me confie-t-il. Acheter des semences de variétés dites de population est un acte citoyen et un pas de plus vers une indépendance alimentaire.

Je termine mon tour de la fête de la nature par la rencontre d’une autre passionnée : Sabine Marie, paysanne herboriste depuis 2007, un métier engagé puisque le diplôme d’herboriste a été supprimé en 1941. Basée à Saint Yrieix-sous-Aixe, Sabine est passionnée de plantes depuis toujours. Initialement designeuse, elle n’avait pas idée qu’elle pouvait vivre de sa passion. Elle débute une formation d’herboriste puis se lance dans la culture, la cueillette et la plantation de plantes aromatiques et médicinales en bio. « Je suis tellement passionnée que j’ai tout lancé en même temps, tisanes, alcoolatures… ! et ça marche ! ».

Sabine Marie, paysanne-herboriste depuis 2007 © Pauline Sutter

Cela se voit : Sabine croque la vie à pleines dents et concocte tous ses produits avec passion et créativité. Vous trouverez au choix des tisanes originales et/ou réconfortantes dont une avec de la reine-des-prés (la plante favorite de Sabine), des alcoolatures et également des sels aromatiques. Vous serez également surpris par ses petits savons issus de ses surplus de matières (plantes, sève de bouleau) : une belle manière de valoriser ce qui reste pour ne pas gaspiller !

Je repars donc de cette fête des plantes, les bras chargés de plantes en tous genres, des conseils et des idées plein la tête. Ne manquez pas la prochaine édition en 2025 !

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