Contrairement à ce qui était prévu par la loi climat et résilience, Limoges Métropole n’aura finalement pas l’obligation de mettre en place une « Zone à Faible Émission » au 1er janvier 2025. Si les élus locaux se félicitent de cette dérogation, espérons que cela ne remettra pour autant pas en cause les projets de réduction des émissions.
La mise en place des « Zones à Faibles Émissions » vise à réduire la pollution atmosphérique liée au transport urbain dans les agglomérations en restreignant la circulation des véhicules les plus polluants. Déjà mis en place dans 11 territoires où la qualité de l’air était souvent problématique (Paris, Lyon, Marseille, Montpellier, Grenoble…), avec des taux de particules fines et de dioxyde d’azote supérieurs aux valeurs limites pour la protection de la santé, le principe des « ZFE » devait être étendu à l’ensemble des agglomérations de plus de 150 000 habitants à compter avant le 31 décembre 2024.
Limoges Métropole était donc concernée par cette obligation mais son président Guillaume Guérin ou Emile-Roger Lombertie, maire de Limoges, avaient protesté en indiquant que la mesure allait pénaliser les plus modestes et que le niveau de pollution locale ne justifiait pas la mise en place de telles contraintes. Sur l’agglomération limougeaude, c’est près d’un tiers des véhicules qui, classés en Crit’Air 3, 4 ou 5, se seraient vu refuser l’accès à l’agglomération à compter du 1er janvier 2025.
Une dérogation obtenue grâce à une pollution « faible » et des taux en amélioration
Le dernier comité ministériel « qualité de l’air en ville » du 10 juillet 2013 a acté la distinction entre les agglomérations qui dépassaient régulièrement les seuils réglementaires en termes de qualité de l’air et ceux qui les respectaient. Pour les seconds, et bien qu’ils demeurent des territoires de vigilance, la mise en place d’une « ZFE » n’est donc plus obligatoire. Seul restera obligatoire l’interdiction, au 1er janvier 2025, des véhicules non classés c’est à dire ceux dont la 1ère immatriculation est antérieure au 31 décembre 1996.
Dans le cas de Limoges Métropole, et des 31 autres territoires ayant obtenu une dérogation, la concentration de l’air en dioxydes d’azote est effectivement inférieure à la valeur limite réglementaire et progresse depuis plusieurs années, mais elle reste cependant bien supérieure à la valeur recommandée par l’Organisation Mondiale de la Santé !
Si ces dérogations ont été accueillies avec soulagement par les élus locaux et sûrement par les foyers pour qui la perspective de devoir faire l’acquisition d’un véhicule plus récent était compliqué financièrement, on peut quand même noter un « joli » retour en arrière de la part du Ministère de la transition écologique qui, dans son vade-mecum de la mise en œuvre des ZFE dans sa version du 5 juillet, fixait encore la limite de concentration dioxyde d’azote à ne pas dépasser à 10 μg/m³, avant de « s’auto-contredire » seulement 5 jours plus tard.
Espérons donc que même si ils crient « victoire ! » sur ce dossier de « ZFE », le président de Limoges Métropole et le maire de Limoges continueront d’apporter leur soutien aux projets permettant la réduction de la pollution atmosphérique et notamment celui du « Tramtrain Limousin » qu’ils avaient promis de promouvoir en haut-lieu lors des derniers conseils…