Annoncé par Alain Rousset lors du salon de l’Agriculture de 2020, le projet de création d’une école vétérinaire publique à Limoges n’a pas beaucoup avancé. Si le président de la Région s’est voulu rassurant sur l’avenir du projet, l’attente pourrait durer encore plusieurs années pour voir enfin un vieux rêve de l’intendant Turgot se concrétiser…
Le saviez-vous ? Il y’a déjà une école vétérinaire à Limoges en… 1766 ! 4 années seulement après l’inauguration de la première école vétérinaire de l’Histoire de France à Lyon en 1762, le célèbre « intendant Turgot » se démena pour créer une école vétérinaire à Limoges. Mais malgré l’intérêt évident de développer cette spécialité dans une région d’élevage, le projet a tourné court et l’école a fermé deux ans plus tard, faute de candidats et de reconnaissance officielle…
Il n’existe aujourd’hui que 4 écoles vétérinaires publiques en France : celle de Lyon créée en 1762, celle de Maison-Alfort créée en 1765, celle de Toulouse créée en 1825 et enfin celle de Nantes inaugurée en 1979. Or la profession souffre, comme les autres spécialités médicales, d’un déficit croissant de praticiens. Aujourd’hui, plus de la moitié des diplômés sont formés à l’étranger, 1/4 n’exercent jamais et 4/10 changent de métier au bout de quelques années. Or la raréfaction des vétérinaires sur le territoire pourrait sérieusement mettre en péril l’avenir de la filière d’élevage limousine.
Alain Rousset reprend le « vieux rêve » de Turgot à son compte
En 2020, à l’occasion du salon de l’Agriculture, Alain Rousset lance l’idée de la création d’une 5ème école vétérinaire publique à Limoges. Face à la désertification du milieu rural par les spécialistes de médecine animale et au manque d’expérience des renforts ponctuels qui viennent prêter main forte en campagne, le projet fait sens et suscite rapidement une forte attente du côté des éleveurs.
Le reportage de nos confrères de France 3 en Février 2020
Mais cette annonce tarde à être suivi d’effet et l’on commence à douter qu’une suite positive sera donnée à ce projet pourtant pertinent. Il faut dire que la création d’une nouvelle école vétérinaire publique ne dépend pas uniquement du bon vouloir des élus locaux mais doit être validé avant toute chose par le ministère de l’agriculture.
Une confirmation attendue d’ici la fin de l’année 2023
En février 2023, le sénateur haut-viennois Christian Redon-Sarrazy interrogeait le ministre de l’agriculture, Marc Fresneau, sur l’avenir de ce projet et obtenait la confirmation que l’étude du projet par le « Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) » était en cours et qu’une réponse sera donc donnée d’ici la fin de l’année 2023.
Le projet est d’ailleurs revenu très récemment dans l’actualité locale par la bouche d’Alain Rousset, lors du salon Tech Ovin qui s’est déroulé la semaine dernière à Bellac même si une incertitude demeure tant que la décision du ministère n’est pas entérinée et que le délai de mise en œuvre, en cas de validation, pourrait s’étendre sur encore plusieurs années… Ce retour du dossier sur le « haut de la pile » a donné l’occasion à E.R Lombertie, en fustigateur invétéré de ses « vieux ennemis socialistes », de se fendre d’une tirade acide à l’encontre du président de la région sur les réseaux sociaux :
Alain Rousset a pourtant bien confirmé hier, à nos confrères de France 3 Limousin, qu’il avait confiance en la concrétisation du projet, suite à des entretiens fructueux avec la délégation des inspecteurs généraux du ministère de l’agriculture et a rappeler les nombreux arguments en faveur du projet. Le président de la région a cependant concédé qu’il faudrait sûrement 3 ou 4 ans pour que ce projet de 5ème école vétérinaire publique de France à Limoges ne voit le jour.
L’entretien de France 3 Limousin avec Alain Rousset
Il faudra donc attendre encore quelques semaines avant de savoir, en fonction de la décision du ministère de l’agriculture, si le « vieux rêve » de Turgot pourrait finalement voir le jour avec un « léger » retard de… 260 ans