Après des mois d’attente, les Jeux Olympiques de Paris 2024 débuteront officiellement ce vendredi 26 juillet et nous promettent déjà moult exploits sportifs et émotions intenses. Situé à moins de 400 kilomètres seulement de cette 33ème olympiade, le Limousin sera quand même un peu loin de la fête mais ça n’a pas empêché Lucas Destrem de nous « tirer le portrait » de l’olympisme en Limousin sous la forme d’une de ces cartes dont il a le secret !
100 ans que Paris et la France attendent ça ! Après des mois de préparation, les Jeux Olympiques d’été de Paris 2024 vont officiellement débuter ce vendredi, avec une cérémonie d’ouverture sur la Seine qui s’annonce grandiose, et feront vibrer les amateurs de sports du monde entier pendant une quinzaine de jours. 206 nations, 10 500 athlètes, 329 épreuves, 15 millions de spectateurs… il n’y a pas l’ombre d’un doute : les Jeux Olympiques d’été sont la plus grande manifestation sportive des temps modernes et constitue un événement historique dans le pays hôte !
Et si, à chaque nouvelle édition, la débauche d’énergie et de moyens dans le pays organisateur a de quoi soulever quelques critiques légitimes, on se fait toujours prendre au(x) jeu(x) tant le sport a cette capacité à générer des émotions intenses : l’allégresse des vainqueurs, la tristesse des battus, la détresse de ceux qui après de mois d’entrainement intense ont loupé le « jour J », la joie simple de tout ceux qui sont juste heureux d’être là… Alors ne boudons pas notre plaisir, les jeux sont enfin là et la « vie normale » reviendra bien assez tôt titiller l’optimisme collectif de la « trêve olympique ».
Les Jeux olympiques et le Limousin : « L’important c’est de participer ! «
A l’occasion des « JOP de Paris 2024 », nous nous sommes interrogés sur les rapports entre le Limousin et les jeux olympiques et paralympiques, et nous avons demandé à Lucas Destrem, notre cartographe limousin préféré, de réaliser une carte pour illustrer les liens qui existent entre notre territoire et la « course aux médailles ».
On vous laisse jeter un coup d’oeil à cette jolie carte et on vous retrouve un peu plus bas pour de plus amples explications !
Carte de Jeux Olympiques et paralympiques en Limousin
- Seulement 4 médaillés limousins aux JO d’été, et toujours pas de corrézien ! Il faut bien être honnête, le Limousin n’est pas vraiment ce qu’on pourrait appeler une « terre de champions » ! Depuis 1896, les athlètes parisiens ont récolté 264 médailles aux JO d’été, ceux du Nord affichent un beau total de 119 médailles, mais le Limousin ne compte que 5 médailles seulement, à l’aube de la 33ème olympiade ! Quand à la Corrèze, elle est toujours en attente d’une première distinction olympique même si elle fût la « terre de coeur » du légendaire Alain Mimoun…
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- Joseph Guillemot (Le Dorat) : natif du Dorat, Joseph Guillemot a réalisé un véritable exploit en s’adjugeant la médaille sur le 5000 mètres aux JO d’Anvers de 1920 devant le finlandais Paavo Nurmi, le « Finlandais volant », qui courait chronomètre en main et s’est ensuite adjugé 5 médailles d’or aux JO de Paris en 1924. Sur 10 000 m, Joseph Guillemot avait dû se contenter de la médaille d’argent, après un déjeuner un peu trop copieux et alors qu’il courait avec des chaussures deux pointures trop petites après s’être fait volé les siennes !
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- Henri Deglane (Limoges) : comme Guillemot, Henri Deglane est monté à Paris après avoir passé son enfance en Limousin. Au début des années 1920, il est affecté chez les Sapeurs Pompiers de Paris pour son service militaire et s’illustre dans de nombreux sports. Il participe aux JO de Paris 1924 et s’adjuge la médaille d’or en lutte, dans la catégorie « poids-lourd », en triomphant du finlandais Rosenquist, aux points, après 26 minutes de combat. Devenu lutteur professionnel, il s’exilera aux États-Unis en 1927 et deviendra champion du monde de lutte professionnelle en 1931, puis catcheur ! A son retour en France, il contribuera à populariser ce « sport-spectacle » si populaire outre-Atlantique.
- Louis François (Lavaleix-les-Mines) : né dans une famille de mineurs de charbon creusois, Louis François découvrira lui aussi le sport quand il « montera » à Paris. Sacré champion de France de lutte gréco-romaine à 7 reprises, il décroche la médaille de bronze dans la catégorie « poids coq » aux JO de Los Angeles de 1936 après avoir mis 16 jours à rejoindre le site olympique en paquebot et en train.
- René Faye (Champagnac-la-Rivière) : natif de Champagnac-la-Rivière, petite bourgade de l’ouest de la Haute-Vienne, René Faye a décroché une médaille de bronze, avec Gaston Dron, aux JO de Londres en 1948 en cyclisme sur piste « tandem » (discipline olympique de 1908 à 1972).
- Bonus #1 – Alain Mimoun (Maïder – Algérie) : s’il n’était bien sûr pas limousin de naissance, le légendaire Alain Mimoun était bien limousin de coeur ! C’est autour de Bugeat qu’il avait préparé la plus belle victoire de son incroyable carrière (32 titres de champion de France) : sa première médaille d’or dans l’épreuve « reine » du marathon aux jeux de Melbourne 1956 ! Il avait auparavant décroché l’argent sur 10 000 m à Londres en 1948, et sur 5000 m et 10 000 m à Helsinki en 1952, derrière son ami Emil Zátopek. Décédé en 2013, c’est à Bugeat qu’il repose pour l’éternité…
- Bonus #2 – Doriane Vidal (Limoges) : native de Limoges, Doriane Vidal n’a pas découvert le snowboard dans le Massif Central mais plutôt dans les Pyrénées après avoir déménagé à Perpignan. Triple championne du Monde de snowboard half-pipe (2001-2003-2005), elle avait pourtant fait le plus dur en prenant la tête de l’épreuve finale aux JO d’hiver de Salt Lake City de 2002 avant d’être « reléguée en argent » par Kelly Clark.
- Cyril Jonard, LA légende du judo paralympique français : véritable légende du para judo, le natif d’Eymoutiers est atteint du syndrome d’Usher et sourd et malvoyant. Il a décroché une médaille d’or aux jeux paralympiques d’Athènes en 2004 et une médaille d’argent à ceux de Pékin en 2008, dans la catégorie « – de 81 kg ». Lors de ses derniers jeux, à Rio en 2016, le natif d’Eymoutiers s’était fait sortir en quart-de-finale mais il a su trouver la ressource pour remonter sur la plus haute marche d’un podium aux championnats du Monde IBSA en 2022 égalant ainsi les 10 titres mondiaux de Teddy Riner ! A 48 ans, Cyril Jonard participera à ses 4èmes Jeux paralympiques, à la fin du mois d’août, pour continuer son « duel de légende » à distance avec « Big Tedd » 😉
- Jean-François Ducay (Uzerche), 3 médailles en para tennis de table : Nous l’avions oublié (1000 excuses) et c’est pourtant le plus médaillé des athlètes olympiques limousins ! Ancien rugbyman, le briviste Jean-François Ducay a découvert le para tennis de table après un accident et s’est illustré en remportant 3 médailles olympiques : l’argent en équipe à Pékin, l’argent en individuel à Londres, et l’or par équipe à Rio en 2016 !
- Seulement 6 athlètes limousins participeront aux « JOP » 2024… Ce n’est pas cette édition française des « JOP » qui pourra bouleverser la place du Limousin dans l’olympisme français puisqu’il n’y aura que 3 athlètes limousines dans la délégation française des JO, qui en compte plus de 600, et 3 représentants du territoire aux Jeux Paralympiques :
- Aurélie Battu & Louise Guillet sont toutes deux natives de Limoges et défendront les couleurs françaises dans une équipe de water-polo féminine qui participera pour la première fois à un tournoi olympique !
- Carole Cormenier est elle-aussi originaire de Limoges et pourrait bien ramener une belle médaille en « fosse olympique » (ball-trap) après avoir décroché un titre mondial en 2022 en Croatie !
- Léane Morceau est une nageuse malvoyante originaire de la Vienne voisine qui s’entraine au CAPO de Limoges. Elle participera aux épreuves de 100m nage libre, papillon et dos, où elle a de vraies chances de monter sur le podium !
- Le handibiker briviste Mathieu Bosredon a une revanche à prendre après sa « médaille en chocolat » aux jeux de Rio en 2016. Il a bossé très très dur dans l’optique de ces jeux de Paris et, après 3 médailles aux championnats du Monde et 2 titres européens en 2023, il a mis toutes les chances de son côté pour ne pas rentrer de Paris bredouille.
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- Et bien sûr, Cyril Jonard complétera cette « délégation limousine » des Jeux Paralympiques 2024.
- 13 sites limousins ont obtenu la labellisation « Centres de Préparation aux Jeux » mais, face à la concurrence (1029 centres sur le territoire français !), seul le « Lac du Causse » a eu la chance de recevoir une délégation étrangère avec l’équipe suisse d’aviron.
- Enfin, si flamme des jeux d’hiver de Grenoble 1968 et d’Albertville 1992 était venu répandre la lumière olympique en Limousin, celle de Paris 2024 n’est pas passée par chez nous en raison d’un tarif de participation jugé exorbitant (+ de 150 000€) par les départements. Le relais de la flamme paralympique passera quant à lui par le Limousin et fera même étape à Limoges le 26 août 2024.
On ne va pas se mentir, le Limousin est loin d’être le plus olympique des territoires même si on y trouve quand même des athlètes remarquables et de belles infrastructures sportives. Mais cela n’empêchera certainement pas les limousins de se « piquer » eux aussi à la passion des jeux !