Limoges Métropole vient d’annoncer le projet de construction d’une nouvelle patinoire intercommunale à Limoges pour remplacer la patinoire olympique des Casseaux qui date de 1982 et dont la fin de l’exploitation est prévue en 2026.
La patin à glace survivra-t’il plus longtemps au réchauffement climatique que le ski ? A priori oui ! Car si l’avenir des stations de moyennes montagnes semble sérieusement compromis par la raréfaction de la neige, nous n’en sommes pas encore à l’abandon des patinoires dont la consommation d’énergie devient pourtant problématique dès que le thermomètre repart dans sa course folle à la hausse.
La patinoire olympique de Limoges, construite en 1982, voit ainsi sa durée d’activité réduite chaque année à cause d’une consommation d’énergie trop importante pour un équipement rendu vétuste par ses 40 printemps. Et si la municipalité a bien essayé de diversifier l’usage du bâtiment en y installant le salon « Lire à Limoges » ou les concerts de 1001 Notes, avec un succès mitigé auprès du public, la patinoire des Casseaux devrait bien connaitre un changement de carrière à horizon 2026…
Une nouvelle patinoire en projet sur le site d’Aquapolis
Mais comment faire pour permettre aux 21 000 usagers annuels de la patinoire de Limoges de continuer à fendre la glace sans perdre de vue la transition énergétique nécessaire des équipements publics ? Limoges Métropole a récemment annoncé, par la voix de M. Fabien Doucet, vice-président en charge des grands équipements à la communauté urbaine, qu’un projet de construction d’une nouvelle patinoire était actuellement à l’étude et devrait voir le jour d’ici 3 à 5 ans.
L’objectif du projet est donc de construire un bâtiment dont l’impact environnemental sera optimisé, avec un système de réfrigération très performant pour réduire la consommation d’énergie même si, pour un équipement tel qu’une patinoire, il est impossible de concevoir un bâtiment à énergie positive.
Limoges Métropole planche donc sur les synergies et les mutualisations possibles avec des équipements existants et envisage une installation à proximité de l’Aquapolis qui dispose déjà de parkings et de connections aux réseaux de chaleur municipaux. Pour le reste, le projet est encore en phase d’étude et de nombreux points feront l’objet de discussions avant d’entrer dans la phase opérationnelle.
15 à 21 millions d’euros et un planning encore incertain
En attendant une validation plus précise de la commande publique, le projet est estimé entre 15 et 21 millions d’euros par M. Fabien Doucet selon les orientations choisies pour la nouvelle patinoire. En terme de planning, on est pour l’instant sur une mise en service à horizon 2028 en raison des délais incompressibles dans la mise en oeuvre d’un tel projet de construction.
Le problème c’est que la fin de l’exploitation de l’actuelle patinoire est prévue pour 2026 ce qui laisse présager d’une ou deux possibles années « blanches » pour la pratique des sports de glace à Limoges, à moins que la patinoire des Casseaux ne soit capable de faire un peu de « rab' » avant de prendre sa retraite…
Un investissement judicieux ?
Alors certes, Limoges est labellisée « ville sportive et active » et 3 clubs (hockey, sports de glace et patinage artistique) fréquentent activement la patinoire ainsi que bon nombre de scolaires et de centres de loisirs. Mais on est quand même en droit de se poser la question de la viabilité financière et surtout de la pérennité d’un tel équipement pour les chaudes années à venir.
On a un peu l’impression d’assister à une sorte de course effrénée aux équipements sportifs dans l’agglomération limougeaude comme ce nouveau stade d’athlétisme indoor, porté par le département et actuellement en construction à Cheops, ou ce grand projet d’un nouveau Beaublanc porté par la municipalité. Les dépenses se chiffrent en dizaines de millions d’€ quand l’argent semble parfois manquer pour la rénovation thermique d’autres bâtiments publics dont l’usage est plus universel…