Il y moins de trois mois, notre envoyé spécial se faisait « embarquer » par ses copains et chaussait les baskets pour raconter de l’intérieur son expérience sur le parcours de 25 kilomètres du « Millevaches-Monédières Trail ». Fourbu mais heureux, il nous avait donné rendez-vous pour la suite de l’aventure sur « l’Aquaterra à Bort-les-Orgues ». Il revient pour nous sur la 13ème édition qui s’est tenue samedi 13 juillet.
En franchissant la ligne d’arrivée du « Millevaches-Monédières Trail » le 20 avril, je m’étais dit que ma mission était accomplie. Alors pourquoi, en ce samedi 13 juillet 2024, je me retrouve encore sur une ligne de départ d’un parcours de plus de 25 kilomètres en Haute-Corrèze ? Il faut se rendre à l’évidence : les trails corréziens, on y prend goût !
Samedi 13 juillet 2024, 7 h 30 au pied du Château de Val. Un épais brouillard peine à se lever au-dessus de la calme retenue du barrage de Bort. Seules les toitures de l’édifice médiéval se parent des premiers rayons du soleil. En bas, il fait encore frais. Comme 225 autres coureurs, j’attends les « Vedettes panoramiques » qui doivent nous emmener jusqu’au point de départ de cette course, à La Grange Haute, dans le Puy-de-Dôme, rive droite de la Dordogne. C’est là-bas que débutera l’aventure du trail « L’Artensiel » (en référence à cette petite région dans l’Auvergne) et de ses 27 kilomètres annoncés pour 1.000 mètres de dénivelé positif.
À bord du bateau, l’ambiance est bon enfant. On en apprend un peu plus sur la 4ème plus grande retenue d’eau de France, sur l’histoire du barrage et des villages engloutis. Mais les fourmis dans les jambes nous rappellent que l’objectif de cette matinée n’est pas vraiment culturel… Ah oui, les fourmis dans les jambes, c’est soi-disant ce que ressentent les coureurs impatients de prendre le départ. Je crois désormais que je fais partie de ceux-là.
Un peu plus tard, sur la ligne de départ, Corine Sabatier, l’organisatrice de l’Aquaterra qui fête sa 13ème édition, nous donne quelques consignes et salue les plus de 300 bénévoles qui prennent part à l’événement. Je suis aux côtés de Lucas qui a repris la course à pied il y a à peine un peu plus d’un mois.
Le départ est donné et les coureurs s’engouffrent dans une sombre forêt et s’attaquent à la première côte d’une très très longue série. Comme pour le Millevaches-Monédières Trail, les premiers kilomètres sont plutôt agréables, mais très vite, je comprends que cela va être plus compliqué. Pourquoi ? Peut-être ai-je laissé derrière moi l’ignorance de la première course. Peut-être ai-je (déjà) trop profité de l’été et de ses apéros-barbecue ? Bref, les jambes ont du mal à chauffer et j’ai déjà perdu Lucas, parti loin devant.
En passant au pied des ruines du château de Thynières, je trouve mon rythme de croisière. Le parcours longe la retenue avant de monter brusquement pendant plusieurs centaines de mètres jusqu’au premier ravitaillement où quelques morceaux de Cantal salvateurs me font le plus grand bien. «C’est hard pour un début de parcours !», constate un camarade de course à côté de moi. en repartant C’est le moins qu’on puisse dire. Nous ne sommes qu’au 10ème kilomètre, ressenti 45. Il fait à peine 20 degrés, ressenti 45. Il est tout juste 10 h 45, ressenti 18 h 45. Mais l’ambiance entre coureurs nous aide à tenir le coup.
Outre le ravitaillement, la haie d’honneur de la colonie de Beaulieu vient aussi me rebooster. Les kilomètres sont longs durant cette partie et le genou gauche souffre. Avant de partir, on m’a conseillé une petite potion magique, sorte d’énergisant à prendre à mi-chemin et en fin de parcours, appelé « Coup de fouet ». C’est donc parti pour le coup de fouet qui a un effet presque immédiat et qui tombe à pique au moment d’affronter la plus grande montée du parcours. Les paysages défilent, jusqu’au Château de Val qui apparaît enfin à l’horizon.
C’est dans la cour de cet édifice qui a échappé à la montée des eaux du barrage en 1951 que se trouve le second ravitaillement. C’est aussi ici que je retrouve deux amis partis (comme 291 autres sportifs sur le Swimrun). On va faire un bout de chemin ensemble et je retrouve une nouvelle motivation. Peu avant le kilomètre 21, mes deux acolytes replongent dans les eaux de la Dordogne, me laissant seul face aux six derniers kilomètres durant lesquels mes pensées oscillent entre « Qu’est-ce que je fais là ? » et « Vivement la bière de l’arrivée ! ».
Nouveau « Coup de fouet » avalé histoire de finir cet Aquaterra comme il se doit, j’aperçois enfin le barrage de Bort-les-Orgues. « On va rentrer dedans je crois », annonce un coureur derrière moi. Oui, c’est l’une des particularités de ce trail, toutes les courses passent par l’intérieur de l’ouvrage. Après avoir passé les turbines, il nous faut emprunter les escaliers pour ressortir du mastodonte de béton et filer droit vers la ville de Bort.
Rarement les rues de la cité bortoise ne m’ont paru aussi longues. Enfin, la descente de la rue de Paris me mène jusqu’à la place Marmontel, arrivée du périple. Le dernière descente est un plaisir sous les encouragements. Je retrouve Lucas qui a réussi à boucler la course en 2h30 après seulement un mois d’entrainement. Moi, il m’aura fallu presque une heure de plus (3h25) pour terminer ce trail.
Conclusion : L’Aquaterra a tenu toutes ses promesses, et moi je m’en vais à nouveau profiter de l’été avant, peut-être, un nouveau trail à la rentrée.
L’Aquaterra 2024 en quelques chiffres marquants :
- 1.600 : le nombre record de participants, toutes courses et randos confondues, qui ont pris le départ de cette 13ème édition de l’Aquaterra.
- 80 : la distance du plus grand trail (L’EDFi du lac) de l’Aquaterra cette année. Le vainqueur, Cédric Pouderoux, l’a bouclé en 9 h 14.
- 2h17 : C’est le temps qu’a mis l’Ussellois Jérôme Astruc pour terminer le trail de 27 km.
Retrouvez les informations et les résultats sur le site trail-aquaterra.com et rendez-vous sur la page Facebook de l’Aquaterra pour les dernières actualités.