Carte scolaire : le Limousin va perdre 34 postes dans le 1er degré, mais conserve ses effectifs dans le 2nd degré

Carole Drucker-Godard, rectrice de l’Académie de Limoges, a dévoilé les grandes lignes de la carte scolaire 2023-2024 et confirmé la suppression de 34 postes dans le premier degré, en raison d’une baisse du nombre d’écoliers. Pas de suppression dans le second degré mais certains « moyens » seront redéployés vers les groupes de niveaux…

Une trentaine de suppressions de classes en Limousin

Chaque année, à la fin du mois de janvier, le couperet tombe sur les effectifs enseignants… L’an dernier, 41 postes avaient déjà été supprimés dans l’Académie de Limoges (23 dans le premier degré et 18 dans le second degré) et cette année c’est 34 postes supplémentaires qui vont être rayés de la carte scolaire limousine à la prochaine rentrée. Les suppressions annoncées cette année ne concernent que le premier degré et sont liées à une prévision de baisse des effectifs de l’ordre de 743 écoliers.

Les trois départements vont être impactés :

  • la Haute-Vienne va perdre 18 postes d’enseignants,
  • la Corrèze va perdre 10 postes d’enseignants,
  • la Creuse va perdre 6 postes d’enseignants.

Si le nombre moyen d’élèves par enseignant va rester sensiblement le même, cette nouvelle baisse des effectifs devrait occasionner la fermeture de plusieurs dizaines de classes. Les syndicats enseignants évoquent une trentaine de fermetures de classes potentielles en Haute-Vienne et une dizaine en Creuse où deux écoles seraient menacées de fermeture. Madame la rectrice a pour l’instant refusé de confirmer des chiffres mais reconnait que des fermetures de classe sont inévitables.

Dans chaque département, les directeurs académiques des services de l’Éducation Nationale sont à pied d’œuvre pour identifier les écoles concernées et les arbitrages auront lieu dans les semaines à venir.

Redéploiement de moyens dans le second degré

Les effectifs scolaires vont aussi baisser dans le second degré, 250 élèves en moins pour la rentrée à venir dans les collèges et lycées limousins, mais aucun poste ne sera supprimé. La rectrice a indiqué que des effectifs enseignants seraient réaffectés dans le cadre de la mise en place des « groupes de niveaux », en mathématiques et en français, dans les classes de 6ème et de 5ème, annoncés au mois de décembre par Gabriel Attal, ministre de l’Éducation.

Pour rappel, cette mesure vise à relever le niveau général en séparant les collégiens selon leur niveau pour favoriser le travail en groupe plus homogène d’une quinzaine d’individus. Cette mesure avait été très décriée, aussi bien par les syndicats enseignants qui craignent une école à deux vitesses que par de nombreux chercheurs en éducation qui en contestent l’efficacité.

« Une école qui ferme, c’est un village qui meurt… »

Les arbitrages de l’Académie de Limoges livreront donc bientôt leurs « funestes » résultats. Une fermeture d’école n’est jamais un événement anodin et impacte fortement la capacité d’une commune en déclin à attirer de nouveaux habitants. Les familles avec des enfants en bas âge choisissent généralement de s’installer à proximité d’une école et la fermeture d’une école signe bien souvent la fin de la vie locale et le début d’un exode rural…

A l’heure où le monde agricole est en colère contre les « technocrates » et, où la ministre de l’Éducation, des Sports et des Jeux Olympiques, ne donne pas vraiment l’exemple en terme d’égalité des chances, il y’a fort à parier que ces décisions très analytiques vont donner lieu à de sérieux « coups de gueule ». D’autant qu’en cas de « réarmement démographique », tout sera à refaire… Pour l’éducation aussi on marche quand même bien un peu sur la tête !

Brice Milbergue
Brice Milbergue
Rédacteur en chef d'Actus Limousin
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