Après 8 ans de travail, le projet de Bus a Haut Niveau de Service limougeaud n’est pas encore ficelé. Le maire de Limoges a convoqué hier un conseil municipal exceptionnel pour présenter dans le détail des endroits des tracés jugés problématiques. Mais c’est une nouvelle fois l’intérêt global du projet qui semble remis en question par le premier édile, déjà accusé de « retours en arrière incessants » sur le « BHNS ».
Lancé en 2016, le projet de « Bus à Haut Niveau de Service » (BHNS) de Limoges Métropole vise à créer deux lignes de bus transversales avec un parcours optimisé pour proposer des transports en commun à haute-fréquence (6-8 minutes). Approuvé sur le principe en Conseil Communautaire en 2017, le projet n’en finit pourtant plus de « patiner »… Et pour cause, les deux tracés envisagés concernent à 90% la commune de Limoges dont le maire ne semble pas porter le projet dans son cœur, même si il l’a voté en tant qu’élu communautaire.
Un peu plus d’une année après que Gilbert BEGOUT, le vice-président de Limoges Métropole délégué au projet, ait jeté l’éponge arguant les « retours en arrière incessants » du maire de Limoges, ce dernier a convoqué hier un conseil municipal exceptionnel consacré à ce projet de « BHNS » et aux impacts sur la circulation dans la ville. Mais Guillaume GUERIN, adjoint de Limoges et surtout président de Limoges Métropole, n’a pas pu participé pas à ce conseil car il était à Paris pour parler POLT avec le ministre des transports. Une absence pour le moins intrigante puisque c’est pourtant lui qui a pris en charge la gestion du projet « BHNS » suite au retrait de Gilbert BEGOUT.
S’il a assuré, en introduction, que « les mobilités du quotidien sont un enjeu de société pour une grande ville comme Limoges« , Emile Roger LOMBERTIE a ensuite donné la parole à son 1er adjoint, Vincent JALBY, pour une présentation détaillée soulevant des questions et des points de désaccords potentiels quant aux modifications de circulation provoquées par la mise en œuvre du BHNS. L’ensemble de ces endroits jugés « problématiques » est résumé dans la présentation disponible en ligne.
Et si l’objectif annoncé de ce conseil exceptionnel était de préciser les attentes de la ville au cabinet d’études qui travaille sur la définition précise des tracés, l’opposition a globalement questionné l’intérêt de cette démarche de la majorité municipale. Le fait que l’étude ne soit pas encore terminée et que les plans qui ont été présentés soient susceptibles d’évoluer ont suscité une grande incompréhension de la part de l’opposition. Mais c’est surtout l’absence de Guillaume GUERIN, acteur pourtant central du dossier, qui questionne encore plus quant à l’urgence qu’il y’avait à tenir ce conseil municipal exceptionnel.
Pourtant jugé nécessaire pour moderniser l’offre de mobilité à Limoges, ville qui souffre d’un retard certain en matière de transports en commun de « nouvelle génération » par rapport à des villes similaires, ce projet communautaire de « BHNS » dont elle n’a pas vraiment envie conduit la majorité municipale à chercher à « faire une omelette sans casser des œufs » et à essayer d’intégrer un réseau de bus prioritaires tout en conservant un statut de « reine de la ville » à la voiture individuelle. Une attitude comparable avec celle adoptée sur les projets de pistes cyclables et qui continue d’accentuer le retard modal de la ville…
Le temps commence pourtant à être compté pour la mise en œuvre de ce projet puisqu’il doit faire l’objet d’une subvention de l’État à hauteur de 15.8 M€, sur un budget global de plus de 210 M€, à la condition que les travaux débutent avant fin 2025.