Le journal « le Monde » a mis Limoges à l’honneur d’un de ses articles du jour et, pour une fois, c’est pour une bonne nouvelle : la capitale limousine reste la ville étudiante la moins chère de France, selon une étude du syndicat étudiant UNEF. Si Limoges peut s’enorgueillir de conserver sa première place, le coût de la vie étudiante y a pourtant progressé de 35% en 5 ans et témoigne de la précarisation croissante des étudiants.
Si Limoges ne s’était classée que 26ème au classement « des villes où il fait bon vivre », dont les méthodes de calcul nous avaient quelque peu interrogées, voilà bien un classement où la position de la capitale limousine ne change pas : c’est celui du coût de la vie étudiante dans les 47 plus grandes villes universitaires de l’Hexagone. L’étude est réalisé chaque année par l’Union nationale des étudiantes de France (UNEF) qui passe au crible les principaux postes de dépenses des étudiants dans chaque ville.
Pour la 7ème année consécutive, Limoges arrive donc en dernière position pour le coût de la vie mensuel, calculé en additionnant le loyer moyen¹, le coût d’un abonnement de transport en commun et un socle fixe comprenant les frais d’inscription, l’alimentation, les charges, les loisirs et les dépenses de consommation. Une dernière position qui est pourtant une bonne nouvelle pour l’attractivité de l’université, des écoles et des autres organismes de formation limougeauds.
Avec un loyer moyen de 379€ par mois, un abonnement de transport à 105€ par an pour les moins de 26 ans et le socle fixe, le coût mensuel de la vie étudiante à Limoges est évalué à 1011,75€ pour l’année 2024. A titre de comparaison, Paris est bien sûr la ville étudiante la plus chère de France avec un coût mensuel évalué à 1563.34€, et à Toulouse (21ème) il faut compter 1150.88€ par mois.
C’est avant tout le niveau modéré des loyers qui permettent aux étudiants limougeauds de faire des « économies ». Le tarif de l’abonnement de transport reste lui aussi abordable avec une cinquième position derrière Aix-en-Provence, La Rochelle, Perpignan et le cas unique de Montpellier, où les transports sont gratuits depuis décembre 2023.
¹ calcul réalisé par le site de location entre particuliers locservice.fr
L’inflation et la précarité étudiante en filigrane
Si un syndicat étudiant s’échine, depuis maintenant 20 ans, à calculer les différents postes de dépenses des étudiants et à en mesurer les évolutions c’est bien pour alerter sur une hausse continue des dépenses et dénoncer la précarisation croissante des étudiants.
Les chiffres parlent d’eux même : de 749.25€ / mois en 2019, le « ticket » mensuel à Limoges a franchi pour la première fois la barre symbolique des « 1000 € » soit une augmentation de plus de 35% en 5 ans ! Et si les loyers moyens et les transports ont certes augmenté de 10 à 15%, c’est bien l’augmentation des dépenses primaires (alimentation, énergies etc…) qui ont le plus d’impact sur le portefeuille des étudiants.
Dans son étude 2024 du coût de la vie étudiante, l’UNEF pousse un cri d’alarme sur la hausse de la précarisation étudiante et rappelle que deux millions d’étudiants n’ont droit à aucune bourse. En 2023, plus de 50 000 aides d’urgence ont dû être versées par les CROUS à des étudiants en graves difficultés financières et l’hiver dernier, les organismes sociaux avaient déjà tiré la sonnette d’alarme face à un afflux inédit d’étudiants aux distributions des aides alimentaires.